La Nation Bénin...
L’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) a parrainé, hier jeudi 12 mars à l’Université d’Abomey-Calavi, la restitution d’une étude sur la production d’aliments sans farine de poisson. Cette recherche, faite par quatre doctorants sous la coordination du professeur Emile Didier Fiogbé, s’inscrit dans le cadre de la coopération universitaire entre l’Université d’Abomey-Calavi et l’Université de Kagoshima au Japon. La séance a connu la présence du doyen de la Faculté des Sciences techniques (FAST) Félix Hontinfindé et du représentant résident de la JICA Togawa Toru.
La problématique de l’alimentation des poissons est à la base d’une recherche sur le thème : «La production d’aliments sans farine de poisson pour la production intensive du Tilapia (Aréochromis niloticus) et du Silure africain (Clarias gariépinus)». Fruit de la coopération universitaire entre l’Université d’Abomey-Calavi et l’Université de Kagoshima au Japon, cette étude a été facilitée par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). Les résultats des recherches montrent qu’il est bien possible de substituer dans l’alimentation des poissons la farine de poisson par la farine de vers de terre et d’asticots.
A la cérémonie de restitution de l’étude hier, le doyen de la Faculté des Sciences techniques (FAST) Félix Hontinfindé a souligné que le développement du secteur agricole passe par la sécurité alimentaire. Il fait constater qu’alors que l’aquaculture est une activité récente qui prend de l’essor, le domaine de la pisciculture est confronté à de réels problèmes d’alimentation. D’où la nécessité de trouver des aliments moins chers pour résoudre ce problème.
«C’est en cela que les résultats de cette étude viennent apporter un démenti formel à la thèse selon laquelle on ne peut produire du poisson sans y mettre de la farine de poisson», a-t-il laissé entendre.
Le représentant résident de la JICA au Bénin, Togawa Toru se dit très heureux d’assister à cette séance finale de restitution des résultats du projet de développement de la pisciculture en eau douce. Selon lui, cette étude constitue une preuve que la vulgarisation de l’aquaculture est un domaine prioritaire de la coopération entre le Bénin et son pays le Japon.
Les résultats, présentés par le coordonnateur du projet, le professeur Emile Didier Fiogbé, montrent que dans un contexte où la demande en aliment en protéines animales est élevée soit 15 kg par habitant, alors que la pêche est limitée et qu’un important lot de poissons congelés soit 75 000 tonnes sont déversés par jour sur le marché, la nécessité de mettre au point des aliments sans farine de poisson à partir des sources de protéines s’impose.
De façon plus spécifique, l’étude s’est consacrée à la formulation et la fabrication d’aliments à partir de la composition en acides aminés des matières premières et la substitution totale de la farine de poisson par d’autres sources de protéines animale et végétale tels que les vers de terre et les asticots.
L’expérience a duré huit semaines et a porté sur 750 Tilapias. Ils ont été mis dans un volume d’eau de 300 litres pour 50 poissons, nourris deux fois par jour avec un renouvellement à 100% par jour de l’eau.
Au niveau du Silure africain (Clarias gariepinus) ou encore appelé « Aboli » en langue fon, la même expérience a été faite et a duré six semaines. Le résultat montre que la substitution totale de la farine de poisson est possible sans que les poissons ne perdent de poids avec un équilibre certain des acides aminés, l’amélioration de l’appétence et de la digestibilité des aliments. Il en ressort que dans un contexte où la farine de poisson qui est importé au Bénin est très coûteuse et de qualité tantôt mauvaise, tantôt intermédiaire, on peut bien s’en passer dans l’alimentation des poissons.