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Santé et nutrition: L’appel au renforcement des engagements et au financement

Société
Autorités et participants à la conférence du Fonds français  Muskoka sont unanimes sur l’urgence à mobiliser plus de moyens Autorités et participants à la conférence du Fonds français Muskoka sont unanimes sur l’urgence à mobiliser plus de moyens

Cotonou a abrité, mercredi 17 avril, une conférence de haut niveau du Fonds français Muskoka pour évoquer les défis sanitaires en Afrique de l’Ouest et du Centre. Décideurs, acteurs du système sanitaire, représentants de gouvernements et d’organismes locaux, régionaux et internationaux ont échangé, à l’occasion, sur les enjeux et les défis liés à la santé maternelle, néonatale, infantile, des adolescents et à la nutrition dans la région.

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 18 avr. 2024 à 05h51 Durée 3 min.
#Santé et nutrition

Des progrès, des défis, et surtout des engagements. Si ces dernières années, les progrès en matière de santé se sont enchainés, laissant entrevoir des sourires, les défis et les attentes viennent quelque peu assombrir la lueur d’espoir. Tout n’est pas rose, mais tout n’est noir non plus, ont reconnu les participants à la conférence tenue à Cotonou, ce mercredi 17 avril. « Enjeux et défis pour atteindre la couverture de santé universelle pour toutes les mères, les nouveau-nés, les jeunes et les adolescent(e)s, par le renforcement de la résilience des systèmes de santé », c’est le thème au cœur de ces assises structurées en quatre sessions. Selon Benjamin Hounkpatin, ministre en charge de la Santé, deux défis importants émergent de ce thème. Il s’agit de la couverture sanitaire universelle et de la résilience. Face à ces nouveaux enjeux, poursuit-il, les pays travaillent pour améliorer les indicateurs de santé sexuelle et reproductive maternelle, néonatale, infantile et des adolescent(e)s ainsi que ceux de la nutrition, avec le soutien entre autres du Fonds français Muskoka pour améliorer l’accessibilité géographique, financière, voire culturelle des services de santé. La conférence de Cotonou se contextualise donc et se veut une étape importante vers l'atteinte de la couverture sanitaire universelle pour les populations de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Elle met également en exergue «l’engagement collectif en faveur de l’amélioration de la santé, du bien-être et de la nutrition de chaque femme, mère, nouveau-né, enfant, adolescent et jeune», selon les organisateurs. Pour y arriver, il faut « un engagement politique substantiel des gouvernements et des partenaires internationaux». Sans quoi, assurent les organisateurs, la construction de systèmes de santé résilients ne serait pas possible. 

Sonner la mobilisation

Et c’est en réponse à cette attente que le Fonds Muskoka, mis en place depuis 2011, travaille à l’amélioration de la santé et du bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants, des adolescents et des adolescentes par le renforcement des systèmes de santé, incluant le système de santé communautaire dans six pays que sont le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal, le Tchad et le Togo. Cette initiative répond à l’engagement de la France de renforcer sa contribution en faveur de la santé sexuelle, reproductive, maternelle, néonatale, infantile et des adolescents, et l’autonomisation des femmes, indique Christophe Guilhou, directeur des Affaires globales au ministère français en charge des Affaires étrangères. Près de 173 millions d’euros ont été investis pour la santé des femmes, des mères et des enfants depuis 2011.

Tour à tour, la directrice régionale adjointe de Onu femmes, Mireille Kamitatu, le directeur régional adjoint de l'Unicef, Gordon Jonathan Lewis, le représentant de la direction régionale de l’Oms ainsi que les porte-voix des pays bénéficiaires du Muskoka ont salué d’une part, les efforts et progrès accomplis, les initiatives en cours et apprécié d'autre part  l’aide du fonds avant d'appeler à plus de diligence et d’engagement. Toutes choses visant l’atteinte de l’Odd 13, et des réponses plus indiquées aux besoins en santé des enfants, des adolescents et de la femme. Unanimes, ils le sont sur l’urgence à mobiliser plus de moyens. Les participants à cette conférence ont surtout plaidé pour des investissements soutenus dans les infrastructures de santé et des politiques efficaces pour renforcer les systèmes de santé et garantir un accès équitable aux services de santé de qualité.

Alarmant !

Les taux de mortalité maternelle et infantile ne faiblissent pas en Afrique de l'Ouest et du Centre. Ils figurent parmi les plus élevés au monde. Malgré des progrès récents, des obstacles persistent, tels que l'accès limité à des services de santé de qualité, des ressources restreintes et des infrastructures inadéquates. Une femme décède toutes les 4 minutes en donnant la vie, représentant un taux de mortalité maternelle de 724 pour 100 000 naissances vivantes en 2020. Dans les six pays partenaires du Fonds français Muskoka, ce taux s'élève à 546,5 pour

100 000 naissances vivantes, entraînant la perte de plus de 3 femmes par heure en raison de complications liées à la grossesse, à l'accouchement et au post-partum. Le tableau de la mortalité néonatale est tout aussi préoccupant. Un taux de 27,3 pour 1000 naissances vivantes. Cela se traduit par plus de neuf décès de nouveau-nés chaque heure, totalisant 75 738 décès dans les 28 premiers jours de leur vie. De plus, environ

30 % des décès d'enfants de moins de cinq ans touchent les nouveau-nés, et près de 70 % surviennent au cours de leur première année de vie.