La Nation Bénin...
Cotonou
a abrité, mercredi 17 avril, une conférence de haut niveau du Fonds français
Muskoka pour évoquer les défis sanitaires en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Décideurs, acteurs du système sanitaire, représentants de gouvernements et
d’organismes locaux, régionaux et internationaux ont échangé, à l’occasion, sur
les enjeux et les défis liés à la santé maternelle, néonatale, infantile, des
adolescents et à la nutrition dans la région.
Des
progrès, des défis, et surtout des engagements. Si ces dernières années, les
progrès en matière de santé se sont enchainés, laissant entrevoir des sourires,
les défis et les attentes viennent quelque peu assombrir la lueur d’espoir.
Tout n’est pas rose, mais tout n’est noir non plus, ont reconnu les
participants à la conférence tenue à Cotonou, ce mercredi 17 avril. « Enjeux et
défis pour atteindre la couverture de santé universelle pour toutes les mères,
les nouveau-nés, les jeunes et les adolescent(e)s, par le renforcement de la
résilience des systèmes de santé », c’est le thème au cœur de ces assises
structurées en quatre sessions. Selon Benjamin Hounkpatin, ministre en charge
de la Santé, deux défis importants émergent de ce thème. Il s’agit de la couverture
sanitaire universelle et de la résilience. Face à ces nouveaux enjeux,
poursuit-il, les pays travaillent pour améliorer les indicateurs de santé
sexuelle et reproductive maternelle, néonatale, infantile et des adolescent(e)s
ainsi que ceux de la nutrition, avec le soutien entre autres du Fonds français
Muskoka pour améliorer l’accessibilité géographique, financière, voire
culturelle des services de santé. La conférence de Cotonou se contextualise
donc et se veut une étape importante vers l'atteinte de la couverture sanitaire
universelle pour les populations de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Elle met
également en exergue «l’engagement collectif en faveur de l’amélioration de la
santé, du bien-être et de la nutrition de chaque femme, mère, nouveau-né,
enfant, adolescent et jeune», selon les organisateurs. Pour y arriver, il faut
« un engagement politique substantiel des gouvernements et des partenaires
internationaux». Sans quoi, assurent les organisateurs, la construction de
systèmes de santé résilients ne serait pas possible.
Sonner la mobilisation
Et
c’est en réponse à cette attente que le Fonds Muskoka, mis en place depuis
2011, travaille à l’amélioration de la santé et du bien-être des femmes, des
nouveau-nés, des enfants, des adolescents et des adolescentes par le
renforcement des systèmes de santé, incluant le système de santé communautaire
dans six pays que sont le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal, le
Tchad et le Togo. Cette initiative répond à l’engagement de la France de
renforcer sa contribution en faveur de la santé sexuelle, reproductive,
maternelle, néonatale, infantile et des adolescents, et l’autonomisation des
femmes, indique Christophe Guilhou, directeur des Affaires globales au
ministère français en charge des Affaires étrangères. Près de 173 millions
d’euros ont été investis pour la santé des femmes, des mères et des enfants
depuis 2011.
Alarmant !
Les
taux de mortalité maternelle et infantile ne faiblissent pas en Afrique de
l'Ouest et du Centre. Ils figurent parmi les plus élevés au monde. Malgré des
progrès récents, des obstacles persistent, tels que l'accès limité à des
services de santé de qualité, des ressources restreintes et des infrastructures
inadéquates. Une femme décède toutes les 4 minutes en donnant la vie,
représentant un taux de mortalité maternelle de 724 pour 100 000 naissances
vivantes en 2020. Dans les six pays partenaires du Fonds français Muskoka, ce
taux s'élève à 546,5 pour
100
000 naissances vivantes, entraînant la perte de plus de 3 femmes par heure en
raison de complications liées à la grossesse, à l'accouchement et au
post-partum. Le tableau de la mortalité néonatale est tout aussi préoccupant.
Un taux de 27,3 pour 1000 naissances vivantes. Cela se traduit par plus de neuf
décès de nouveau-nés chaque heure, totalisant 75 738 décès dans les 28 premiers
jours de leur vie. De plus, environ
30
% des décès d'enfants de moins de cinq ans touchent les nouveau-nés, et près de
70 % surviennent au cours de leur première année de vie.