Témoignages de vie: La mémoire de Mgr Isidore de Souza honorée
Société
L'oeuvre de Mgr Isidore de Souza célébrée par plusieurs personnalités
13 mars dernier, cela faisait 25 ans que Monseigneur Isidore de Souza a rejoint la félicité éternelle. En mémoire de son rappel à Dieu, l’Institut des artisans de Justice et de paix (Iajp) a partagé des témoignages inédits de personnalités politiques et religieuses, sur sa vie. C’était mercredi dernier au siège de l’institut à Cotonou.
Par
Isidore GOZO, le 15 mars 2024
à
08h01
Durée 3 min.
#Témoignages de vie
Les 25 ans de sa disparition semblent n’avoir rien enlevé au vécu que des personnes qui l’ont côtoyé ont eu avec lui. Dans un témoignage plein d’émotion, l’ancienne ministre de la Santé Marina d’Almeida Massougbodji, a fait savoir combien il a contribué à l’amélioration de la politique sanitaire au Bénin. On retient que c’est un homme qui a été un grand pilier sur le plan de la santé publique de 1995 à 2001, même s’il n’a pas été là jusqu’à la fin. A l’en croire, « l’esprit des hôpitaux de zone est venu de la forte collaboration, notamment sur le plan du partenariat public-privé, dont il a été le précurseur, et qui a abouti aux 33 hôpitaux de zone désignés (à l’époque)». Elle confie que c’est un prélat qui croit beaucoup en l’Homme dans sa dignité. Pour celle qui a par ailleurs été le médecin personnel de l’illustre disparu, « la plus grande faiblesse de Monseigneur de Souza aura été sa santé fragile. »
Sur le plan politique, le professeur de droit Théodore Holo ne tarit pas d’éloges à son endroit. Lui qui a côtoyé l’évêque notamment au cours de la conférence des forces vives de la nation en 1990 et même après, souligne qu’il a été très utile à la démocratie béninoise. « Son sens de dialogue et son leadership ont fait qu’il a eu la confiance de tous les membres du présidium, qui lui laissaient libre cours d’aller rencontrer le chef de l’Etat pour décanter les situations », révèle Théodore Holo, qui fut membre du présidium de la Conférence nationale. Dans son témoignage, l’ancien président de la Cour constitutionnelle salue l’intégrité morale du prélat, et déclare qu’au vu de ses qualités, Mgr de Souza mérite que sa mémoire soit sauvegardée. Voilà pourquoi il plaide que « l’histoire de la Conférence des forces vives de la nation soit enseignée dans les écoles, afin que les nouvelles générations en soient imprégnées. »
Un point de vue partagé par l’ancien ministre Sylvain Adékpédjou Akindès, qui confirme que « de Souza est un homme de compromis, qui avait l’entrée facile. » Pour lui, « il a été une figure importante de l’histoire de notre pays, dont la mémoire mérite d’être sauvegardée. »
Un homme religieux de grande vision
A la suite des acteurs politiques qui ont côtoyé le prélat, des hommes religieux ont également partagé leurs témoignages. Tour à tour, le directeur de l’Iajp/Co, le Père Arnaud Eric Aguénounon et son prédécesseur, le Père Raymond Goudjo, sont remontés à la genèse de l’institut et rappellent que Mgr Isidore de Souza en est le précurseur.
La création de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix / Chant d’Oiseau (Iajp/Co) est une initiative de Monseigneur Isidore de Souza qui, après les travaux de la Conférence des forces vives de la nation béninoise de février 1990, ressentit qu’il était du devoir de l’Eglise catholique au Bénin d’accompagner, sans distinction ethnique et religieuse, les hommes et les femmes politiques, les cadres, les acteurs sociaux et surtout les agents pastoraux et les étudiants dans leur projet et vision d’un Bénin pacifique et prospère. Ainsi, ce projet, pensé depuis 1990, a connu son début d’implantation en décembre 1997 par le Père Raymond Goudjo, fondateur et premier directeur de l’Iajp/Co. Le rendez-vous intellectuel qui en dessinera les grands axes est le symposium sur « Identité ethnique et intégration sociale » tenu au Grand Séminaire Saint Gall de Ouidah. Il consacre la création de l’Institut. C’était le 22 décembre 1997. Aujourd’hui, il est dirigé par le père Arnaud Eric Aguénounon.
Aussi, sous l’autorité de la Conférence Episcopale du Bénin, la mission de l’Iajp/Co est la recherche et la formation dans l’esprit de la doctrine sociale de l’Eglise. Ces recherches et formations portent sur des questions liées à la vie au cœur de la cité. Des opportunités et parcours pédagogiques sont offerts à cet effet. Implanté à Cotonou, l’Iajp/Co couvre, par sa mission, le Bénin et s’ouvre à un rayonnement continental et international pour des partages de compétences et des échanges mutuels.