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Appui à la production vivrière dans le Septentrion: Des infrastructures réalisées pour une meilleure productivité

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Le projet a permis d’impacter davantage la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que la réduction de la pauvreté dans sa zone d’intervention, selon la Bad Le projet a permis d’impacter davantage la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que la réduction de la pauvreté dans sa zone d’intervention, selon la Bad

Au terme de six années et demie de mise en œuvre, le projet Papvire a atteint des résultats tangibles dans l’Alibori, le Borgou et les Collines en termes d’infrastructures disponibles, avec une production additionnelle agricole générée annuellement de près de 60 000 tonnes de maïs, de riz, de produits maraîchers.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 19 déc. 2023 à 04h09 Durée 4 min.
#Appui à la production vivrière #le Septentrion #Des infrastructures réalisées #une meilleure productivité

Le Projet d’appui à la production vivrière et de renforcement de la résilience dans les départements de l’Alibori, du Borgou et des Collines (Papvire-Abc) a atteint des niveaux souvent proches des cibles visées, malgré les nombreuses contraintes ayant perturbé sa mise en œuvre dès son démarrage. A fin juin 2023, date de clôture du projet, il est enregistré un taux d’exécution de l’ordre de 96 % pour la composante A « Appui aux infrastructures rurales », d’après le Rapport d’achèvement de projet (Rap) pour les opérations du secteur public en date du 16 octobre publié par la Banque africaine de développement (Bad), partenaire du projet. Au nombre des résultats, il y a : 7 barrages réhabilités, 1 mare aménagée, 304 ha de bas-fonds aménagés, 888 ha de bas-fonds aménagés suivant l’approche de Haute intensité de main-d’œuvre (Himo), 68 km de pistes réhabilitées, 9 magasins de 500 tonnes et 9 magasins de 1 000 tonnes construits.

Pour la composante B « Développement de chaînes de valeurs agricoles et résilience», le taux d’exécution avoisine 98 % avec de bons résultats en matière de mise à l’échelle des technologies résilientes de production, à travers 90 champs écoles paysans (Cep) et 75 unités de démonstration (Ud). A cela s’ajoutent des progrès en termes de mise en conformité des coopératives, de renforcement des capacités sur la production de semences améliorées et les technologies, et d’appui à la transformation des produits agricoles. Un effort reste à faire pour le volet piscicole, pour la mise en service des équipements remis aux groupements féminins, ainsi que pour le démarrage effectif des activités des trois Entreprises et services aux organisations de producteurs (Esop).

L’accompagnement des bénéficiaires à pleinement tirer parti des investissements continuera, même à la fin du projet, par le biais de suivi des Agences territoriales de développement agricole (Atda) et les partenaires impliqués dans le projet depuis le démarrage, souligne le rapporteur Aimé Bicaba, chargé du projet.

Proches des cibles

Globalement, le projet a amélioré la productivité sur une superficie mise en valeur avec de nouvelles technologies de plus de 36 434 ha, avec un accroissement significatif des rendements : de 3,4 à 5,2 t/ha pour le riz, et de 1,3 à 3,1 t/ha pour le maïs (+44 000 tonnes de productions vivrières commercialisées), et a touché directement plus de 55 000 bénéficiaires.

Avec la mise en service des derniers aménagements, il est attendu pour 2023, un volume de production vivrière commercialisée estimé à 92 475 tonnes. La production maraîchère devrait atteindre 1 300 tonnes commercialisées.

Le volume de production halieutique commercialisée a atteint 1 480 tonnes pour les pêcheurs et devrait augmenter après l’installation de 74 cages flottantes.

Les revenus des producteurs sont améliorés en milieu rural y compris pour les femmes et jeunes exploitants agricoles. Des progrès sont enregistrés en termes d’infrastructures disponibles (magasins, bas-fonds aménagés, retenues d’eau réhabilitées, jardins maraîchers, pistes, etc.), avec une production additionnelle agricole générée annuellement de près de 60 000 tonnes.

Entre autres, les cibles révisées concernent les magasins pour lesquels la préférence des bénéficiaires a porté sur les magasins de 500 tonnes et 1000 tonnes au lieu des magasins de 50 tonnes et les pistes rurales pour lesquelles il a été omis de budgétiser le coût de la réhabilitation complète de 58 km, à la conception du projet. Ainsi, les 67 magasins prévus initialement de 100 tonnes ont été remplacés, à la demande des bénéficiaires, par 9 magasins de 500 tonnes et 9 magasins de 1 000 tonnes. Cela a permis un doublement de la capacité totale de stockage.

Le projet a pu clôturer pratiquement l’ensemble des travaux prévus, à l’exception de deux aménagements dans la commune de Karimama, du fait de l’insécurité dans la zone depuis début 2023.

Imperfections

Des activités sont annulées, concernant les forages non pris en compte dans le budget du projet à la conception, les plans fonciers ruraux et les couloirs de transhumance suite aux réformes nationales en la matière et à la lenteur du processus de passation des marchés. De même, des hangars de marchés ont été annulés en raison du retard observé dans le processus de passation des marchés.

Le rapport de la Bad signale que l’exécution de plusieurs activités prévues a souffert des difficultés de mobilisation des ressources de la contrepartie nationale, notamment le volet « Promotion de l’entreprenariat agricole et l’installation des jeunes et des femmes ». En fait, l’Etat a mis à la disposition du projet un montant de 900 millions F Cfa, représentant seulement 54,7 % du montant initialement prévu. Au 31 mai dernier, le projet était à un taux de décaissement de 91,03 % pour le don de Global Agriculture and Food Security Program (Gafsp), selon le rapport de la Bad. Le donataire, avec l’appui de la Bad, s’est mobilisé pour présenter une requête éligible au Gafsp et obtenir un don de 24 millions de dollars Us.

Mais l’insuffisance des ressources a occasionné des retards dans l’acquisition et l’installation des équipements agricoles, au profit des Esop.

Le manque de personnel expérimenté, l’insuffisante mémoire institutionnelle, l’évolution du contexte hydrogéologique expliquent aussi en partie les insuffisances, selon le rapporteur.

Les activités ont été quelque peu perturbées par la liquidation des Carder qui a abouti à la mise en place des Atda. Des contraintes exogènes liées à la pandémie de Covid-19 et au conflit russo-ukrainien ont aussi impacté les délais, les coûts et la disponibilité de certains biens et carburants. Pour toutes ces raisons, la durée du projet initialement fixée à cinq ans a été prorogée de 18 mois.

Par ailleurs, le projet a souffert de retards et de surcoûts du fait de la non-disponibilité des études. Il a ensuite été confronté sur plusieurs sites à des problèmes techniques lors de l’aménagement des périmètres irrigués. « Il faut donc veiller à la qualité des études conduites en amont, en s’assurant qu’elles prennent en compte les réalités locales et en faisant appel à des expertises adéquates pour leur validation », préconise le rapporteur pour les projets à venir.