La Nation Bénin...
La
police mène des investigations et une procédure judiciaire est ouverte pour
faire la lumière sur l’échouage du remorqueur Spsl Udeme dans les eaux
béninoises. Pour l’heure, le pompage de son contenu est en cours et les
populations pour leur part, n’ont rien à craindre. Le préfet maritime, le
Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo se veut serein dans ses déclarations faites,
mercredi 3 juillet à Cotonou.
Seize
personnes dont quinze Nigérians et un Béninois composent l’équipage du
remorqueur Spsl Udeme qui s'est échoué dans les eaux territoriales du Bénin, il
y a quelques jours. Ils sont tous aux mains de la brigade criminelle et une
procédure judiciaire est ouverte à leur encontre.
Le
préfet maritime, le Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, en conférence de presse
ce mercredi 3 juillet, a indiqué que « le jeudi, le remorqueur Spsl Udeme a été
détecté par notre nouveau système de surveillance maritime, ainsi que par le
centre des opérations de la marine nationale ». Le navire avait jeté son ancre
à cinq milles marins, soit environ neuf kilomètres des côtes béninoises, avec
son transpondeur allumé. Cependant, toutes les tentatives de communication par
radio avec ledit navire sont restées vaines. « Le sémaphore de Grand-Popo a été
chargé de continuer les appels et de le surveiller en permanence »,
précise-t-il. Le lendemain, la décision a été prise d'envoyer une équipe de
fusiliers marins à bord. « À leur vue, le navire a tenté de fuir, mais a été
rapidement maîtrisé. Le capitaine du navire a ensuite signalé une avarie
mécanique», explique le préfet qui précise avoir ordonné, après consultation du
chef d’état-major de la Marine nationale, son remorquage vers la rade de
Cotonou pour des investigations approfondies. Malheureusement, poursuit-il, «
les mauvaises conditions météorologiques ont causé la rupture de la remorque à
plusieurs reprises, nous forçant à le faire mouiller à cinq nautiques de la
côte ».
Le
préfet maritime ajoute aussi que le samedi aux alentours de 22 h 30, un
remorqueur du port a été dépêché sur le lieu de mouillage, mais l’équipage a
une fois de plus refusé de coopérer pour lever l’ancre. Durant la nuit du 27 au
28 juin, en raison des mauvaises conditions météorologiques, le navire a dérivé
et s’est échoué sur la plage. Le dimanche, malgré les tentatives répétées des
remorqueurs du port et de ceux de la société Wapco, le navire n'a pas pu être
remis à flot. « Les autorités nigérianes ont été saisies par des canaux
appropriés, qui ont confirmé que les activités du Spsl Udeme dans les eaux
nigérianes étaient inconnues et qu'il avait été observé en mode obscur,
suggérant des activités illicites », a rapporté le Contre-amiral Fernand Maxime
Ahoyo.
Interdiction
de baignade
À ce jour, plus de cent tonnes de gasoil ont déjà été soutirées du navire et les opérations continuent jusqu'à l'élimination de tout risque de pollution. Il contiendrait quelque deux cents tonnes, a avancé le préfet maritime. Les risques de pollution des eaux béninoises face à la situation sont moindres. Il ne s’agit pas d’un fuel lourd, nuance-t-il. Des échantillons d’eau de mer ont été prélevés et seront analysés par le Laboratoire d’études et de surveillance environnementale. Une interdiction de baignade entre Togbin et Sèmè-Podji a été émise, en attendant les résultats de ces analyses.
Pour
ce qui est du contenu prélevé du Spsl Udeme, il devient la propriété du Bénin,
selon le préfet maritime. « Notre priorité n’est pas le navire, mais la
protection de nos côtes », assure-t-il aussi. Selon des déclarations faites par
le capitaine dudit navire, l’engin serait en route pour le Nigeria en partance
d’Accra. Plusieurs administrations publiques et privées sont impliquées dans la
gestion de la situation. Elles tiennent aussi des réunions de crise et
entendent identifier les défis spécifiques à cette situation, proposer des
solutions et tirer des enseignements de cet incident■