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Incident relatif à l’échouage du remorqueur Spsl Udeme: Seize personnes arrêtées, une procédure judiciaire ouverte

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Le préfet maritime, le Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, en conférence de presse Le préfet maritime, le Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, en conférence de presse

La police mène des investigations et une procédure judiciaire est ouverte pour faire la lumière sur l’échouage du remorqueur Spsl Udeme dans les eaux béninoises. Pour l’heure, le pompage de son contenu est en cours et les populations pour leur part, n’ont rien à craindre. Le préfet maritime, le Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo se veut serein dans ses déclarations faites, mercredi 3 juillet à Cotonou. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 04 juil. 2024 à 02h05 Durée 3 min.
#échouage du remorqueur Spsl Udeme

Seize personnes dont quinze Nigérians et un Béninois composent l’équipage du remorqueur Spsl Udeme qui s'est échoué dans les eaux territoriales du Bénin, il y a quelques jours. Ils sont tous aux mains de la brigade criminelle et une procédure judiciaire est ouverte à leur encontre.

Le préfet maritime, le Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, en conférence de presse ce mercredi 3 juillet, a indiqué que « le jeudi, le remorqueur Spsl Udeme a été détecté par notre nouveau système de surveillance maritime, ainsi que par le centre des opérations de la marine nationale ». Le navire avait jeté son ancre à cinq milles marins, soit environ neuf kilomètres des côtes béninoises, avec son transpondeur allumé. Cependant, toutes les tentatives de communication par radio avec ledit navire sont restées vaines. « Le sémaphore de Grand-Popo a été chargé de continuer les appels et de le surveiller en permanence », précise-t-il. Le lendemain, la décision a été prise d'envoyer une équipe de fusiliers marins à bord. « À leur vue, le navire a tenté de fuir, mais a été rapidement maîtrisé. Le capitaine du navire a ensuite signalé une avarie mécanique», explique le préfet qui précise avoir ordonné, après consultation du chef d’état-major de la Marine nationale, son remorquage vers la rade de Cotonou pour des investigations approfondies. Malheureusement, poursuit-il, « les mauvaises conditions météorologiques ont causé la rupture de la remorque à plusieurs reprises, nous forçant à le faire mouiller à cinq nautiques de la côte ».

Le préfet maritime ajoute aussi que le samedi aux alentours de 22 h 30, un remorqueur du port a été dépêché sur le lieu de mouillage, mais l’équipage a une fois de plus refusé de coopérer pour lever l’ancre. Durant la nuit du 27 au 28 juin, en raison des mauvaises conditions météorologiques, le navire a dérivé et s’est échoué sur la plage. Le dimanche, malgré les tentatives répétées des remorqueurs du port et de ceux de la société Wapco, le navire n'a pas pu être remis à flot. « Les autorités nigérianes ont été saisies par des canaux appropriés, qui ont confirmé que les activités du Spsl Udeme dans les eaux nigérianes étaient inconnues et qu'il avait été observé en mode obscur, suggérant des activités illicites », a rapporté le Contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo. 

Interdiction de baignade

À ce jour, plus de cent tonnes de gasoil ont déjà été soutirées du navire et les opérations continuent jusqu'à l'élimination de tout risque de pollution. Il contiendrait quelque deux cents tonnes, a avancé le préfet maritime. Les risques de pollution des eaux béninoises face à la situation sont moindres. Il ne s’agit pas d’un fuel lourd, nuance-t-il. Des échantillons d’eau de mer ont été prélevés et seront analysés par le Laboratoire d’études et de surveillance environnementale. Une interdiction de baignade entre Togbin et Sèmè-Podji a été émise, en attendant les résultats de ces analyses.

Pour ce qui est du contenu prélevé du Spsl Udeme, il devient la propriété du Bénin, selon le préfet maritime. « Notre priorité n’est pas le navire, mais la protection de nos côtes », assure-t-il aussi. Selon des déclarations faites par le capitaine dudit navire, l’engin serait en route pour le Nigeria en partance d’Accra. Plusieurs administrations publiques et privées sont impliquées dans la gestion de la situation. Elles tiennent aussi des réunions de crise et entendent identifier les défis spécifiques à cette situation, proposer des solutions et tirer des enseignements de cet incident■