La Nation Bénin...
La
revue annuelle du secteur de la justice dont les travaux ont été ouverts, ce
jeudi 4 octobre à Cotonou, a permis d’évaluer les activités, de faire le point
sur la modernisation en cours et de définir les perspectives pour améliorer le
service public de la justice au Bénin.
Le
secteur de la justice joue un rôle central dans la consolidation de l’État de
droit et la protection des droits des citoyens. À l’orée de la rentrée
judiciaire, Cotonou a accueilli la revue annuelle du secteur de la justice, un
moment stratégique pour faire le bilan des réalisations, examiner les défis
persistants et planifier les actions futures. Cette initiative s'inscrit dans
une démarche d'amélioration continue du service public de la justice, une
nécessité renforcée par les réformes récentes pour moderniser le système
judiciaire béninois. Cette revue qui se présente sous la forme d’un grand
séminaire, a réuni des acteurs de la justice, des institutions
constitutionnelles et des partenaires clés, tous mobilisés autour des objectifs
communs de transparence, de performance et de modernisation du système
judiciaire. Henri Fadonougbo, secrétaire général du ministère de la Justice et
président du comité d'organisation, décline l’objectif qui vise à évaluer
l'état d'avancement des réformes entreprises et de mesurer leur impact. «
Depuis la transition démocratique de 1990, le Bénin a réalisé des progrès en
matière d'État de droit, mais l’objectif d’une justice moderne et accessible à
tous reste à atteindre. Les réformes mises en œuvre à travers le programme
intégré de renforcement des systèmes juridiques et judiciaires ont permis
d'importantes avancées, mais beaucoup reste à faire », a souligné Henri
Fadonougbo. L'une des thématiques principales de cette revue est la
modernisation de la justice, à la lumière des recommandations du colloque
d'octobre 2023 sur le même sujet. Victor Dassi Adossou, président de la Cour
suprême, a, au nom des présidents des hautes juridictions, mis en avant les
efforts déployés pour renforcer l’appareil judiciaire, notamment à travers la
réforme du statut de la magistrature et l’amélioration des conditions de
travail des professionnels de la justice. « Les réformes successives, notamment
celles portant sur la carte judiciaire, la construction de centres de détention
ou encore les révisions des procédures ont transformé en profondeur le secteur.
Cependant, des problèmes persistants, tels que les lenteurs procédurales et la
surpopulation carcérale, continuent de miner le système », a-t-il affirmé. Il a
également insisté sur l’importance de la pérennisation de cette revue annuelle
pour assurer un suivi rigoureux des réformes.
Les discussions permettront d’analyser en profondeur les chiffres clés du secteur judiciaire, révélant des progrès significatifs dans plusieurs domaines. Yvon Détchénou, garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation a salué les efforts réalisés, notamment l'amélioration de l'accès à la justice et la formation continue des acteurs judiciaires. Cependant, le garde des Sceaux a aussi pointé du doigt certains dysfonctionnements. « Les lenteurs dans le traitement des procédures, les insuffisances en matière d’infrastructures judiciaires et la surpopulation carcérale demeurent des défis majeurs à relever. Il est donc essentiel de renforcer la confiance des citoyens dans le système judiciaire, à travers une meilleure transparence et une plus grande efficacité des services judiciaires», a-t-il souhaité. Cette revue permettra de dégager plusieurs pistes d’amélioration à court et moyen termes. Parmi celles-ci, la digitalisation des procédures judiciaires apparaît comme un levier important pour accélérer le traitement des affaires et désengorger les tribunaux. De même, un suivi régulier des réformes législatives et règlementaires sera mis en place pour garantir leur bonne application. « L'adhésion de tous les acteurs du secteur, tant publics que privés, est cruciale pour la réussite de ces réformes », a rappelé Yvon Détchénou. La revue annuelle s’impose désormais comme un outil essentiel pour ajuster les stratégies en temps réel et améliorer l'efficacité de la justice béninoise, tout en tenant compte des évolutions sociétales et des nouvelles exigences en matière de transparence. Grâce à cet outil d’évaluation, le service public de la justice pourra continuer à se transformer, pour répondre toujours mieux aux besoins des citoyens■