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Achat groupé des stocks de soja dans le Borgou: Constats et recommandations

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Encore une semaine et demie, puis l’opération d’achat groupé de tous les stocks de soja engagée sur toute l’étendue du territoire national par la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (Sipi-Bénin Sa) va prendre fin. Par rapport à son déroulement dans le Borgou, un point de presse a été animé, ce mardi 9 mai, à Parakou. En dehors de quelques difficultés relevées, elle suit son cours. 

Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 10 mai 2023 à 08h30 Durée 3 min.

Commencée, vendredi 14 avril dernier, sur toute l’étendue du territoire national, l’opération d’achat de tous les stocks de soja engagée par la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (Sipi-Bénin Sa) se poursuit. Dans le Borgou, une équipe conjointe composée du directeur général de l’Agence territoriale de développement agricole pôle 4 (Atda 4), Kassimou Issaka, du directeur départemental de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Ddaep), Damien Hounkpèvi, et de celui de l’industrie et du commerce (Ddic), Parfait Korgo Sambiéni, était sur le terrain. C’est pour faire le bilan au niveau des points de collecte et d’achat ouverts à cet effet dans le département.
Sur le terrain, informe le directeur général de l’Atda 4, Kassimou Issaka, ce sont de longues files de camions chargés au niveau des magasins dédiés à l’opération qui ont été constatées. Il y a également un défaut de collaboration dû à une certaine incompréhension entre les agents de la Sipi-Bénin Sa et ceux de leurs directions. « A cela s’ajoute le fait que la plupart des producteurs ou commerçants qui détiennent d’importantes quantités n’ont pas encore l’information qu’à partir de 30 tonnes, ils peuvent se rendre directement au niveau des magasins de la Sipi à Glo-Djigbé », relève Damien Hounkpèvi. « Ce qui fait que des camions qui ont chargé les 50 et 60 tonnes viennent encore encombrer les magasins au niveau local », déplore
Kassimou Issaka. « De même, la société Pico chargée de payer les ouvriers manutentionnaires sur le terrain, au niveau des magasins, met du temps pour le faire. Ce qui entraine des sautes d’humeur et des protestations qui vont jusqu’à la cessation des activités. Les propriétaires des produits ne sont pas non plus vite payés. Parfois, on met 5 à 6 jours, avant de les régler. Ce qui décourage leurs collègues qui ne se sont pas encore présentés, lorsqu’ils sont informés. De sorte qu’ils hésitent à amener leurs produits au niveau des magasins », poursuivent les trois directeurs.
« Nous avons aussi noté qu’il y a des rabais allant de 1 à 7 F Cfa par kilogramme qui sont pratiqués au niveau de ces magasins, en fonction des analyses qui se font par rapport à la qualité du produit, la pureté, le taux d’humidité. Ce qui décourage les producteurs», font-ils également observer. « Au niveau de certains magasins, les ouvriers chargés de la manutention refusent catégoriquement aux responsables de la Sipi de faire venir d’autres ouvriers, pour renforcer les équipes. Ce qui fait qu’ils travaillent 6 à 8 heures dans la journée avec une seule équipe par magasin. Cela ne favorise pas la célérité dans la conduite de l’opération et par ricochet, celle du déstockage des produits », ajoutent-ils. Tous les magasins prévus par la Sipi, fait aussi constater Kassimou Issaka, n’étaient pas encore opérationnels jusqu’à la fin de la semaine dernière. « Mais, après le compte rendu que nous avons fait à nos ministres, vendredi 5 mai dernier, la Sipi a pris l’engagement ferme afin que les magasins qui n’étaient pas opérationnels le deviennent depuis lundi 8 mai dernier », assure-t-il.

Des objectifs

Face à cette situation, il y a à craindre que l’objectif journalier fixé au niveau de chaque magasin ne soit pas atteint. Du coup, sur le plan national, l’objectif de 2 500 à 3 000 tonnes par jour ne pourra pas non plus l’être. Aussi, les membres de cette équipe conjointe ont-ils formulé un certain nombre de recommandations. Ils ont demandé à leurs ministères de les aider auprès des autorités douanières afin que ceux qui font le convoiement direct puissent avoir les documents nécessaires pour ne pas être confrontés à des tracasseries sur le terrain. Les propriétaires des camions, font-ils également constater, ne sont pas suffisamment informés sur les formalités à remplir.
Une des recommandations, rappelle Parfait Korgo Sambiéni, directeur départemental de l’Industrie et du Commerce, est adressée à la Sipi pour qu’elle réduise le délai de traitement des dossiers afin que le paiement des producteurs se fasse avec célérité. Ce qui va susciter de l’engouement. A l’endroit de la société de manutention Pico, elle a été invitée à renforcer les équipes au niveau des magasins.
Ils ont ensuite souhaité que l’Union nationale des coopératives des producteurs de soja sensibilise ses membres afin qu’ils sortent rapidement avec leurs produits. L’opération étant prévue pour ne durer qu’un mois, il ne leur reste désormais qu’une semaine et demie.