L’éditorial de Paul AMOUSSOU: La rançon

Très discret, voire trop discret pour certains qui voient à travers cette pudibonderie plutôt de la cachotterie au lieu d‘y voir simplement de la pudeur, le président Patrice Talon vient d‘en subir l‘épreuve, une fois encore, à ses dépens en révélant à ses compatriotes, lors de la célébration de ses 65 ans, son côté jardin d‘homme simple et bon viveur. Mal lui en a pris, est-on tenté de dire. Mais rien de grave, dans le fond , et si l‘on prend du bon pied la situation, on dira que c‘est la rançon de la notoriété, car tout le monde ne peut se flatter de voir sa vie, ses moindres faits et gestes passés au scanner de l‘opinion, nationale et internationale. L‘exigence est encore plus grande pour un élu tel le président de la République, qui en tant que tel ne s‘appartient plus. C‘est le revers du suffrage universel.

Cela étant, il est déplorable que certains, tirant prétexte de cette circonstance, se soient livrés à des amalgames, allant jusqu‘à dénier au Prince le droit d‘avoir des moments de joie, d‘épanchement ou de bonheur, au motif que subsistent ci et là dans le pays qu‘il dirige, des foyers ou situations de non joie ou de détresse. Procès en sorcellerie que, s‘ils poussent le bouchon plus loin, ces mécréants n‘hésiteront pas également à faire au bon Dieu, Allah ou Yahvé dont la miséricorde, aussi grande reste-t-elle, ne fait pas du monde un monde épuré de misère, de difficultés. L‘Eden a vécu ! Comme dirait Grand corps malade,’’On vit sur le même sol mais les fins de mois n’ont pas le même parfum...Ce système entasse des gosses et il les regarde crever la dalle‘‘. Voila qui est clair, sur la dynamique du monde actuel où ‘‘L‘égalité est en travaux...’’ Si bien qu‘au lieu de se morfondre, chacun gagnerait à faire en sorte de ne rien lâcher, et travailler pour aller de l‘avant. n