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Un an d’exercice des Secrétaires exécutifs dans l’Atacora: Gains pour le département et ses administrés

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A Kouandé, il a fallu réorganiser l’administration pour que les choses se passent au mieux A Kouandé, il a fallu réorganiser l’administration pour que les choses se passent au mieux

L’arrivée des secrétaires exécutifs à la faveur de la réforme de la décentralisation permet de relever le niveau de l’administration communale dans le département de l’Atacora. Après un an de mise en œuvre, les acteurs soulignent une avancée significative dans la modernisation des communes et une célérité dans le service aux usagers. 

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 26 sept. 2023 à 05h00 Durée 5 min.
#Un an d’exercice des secrétaires exécutifs #le département et ses administrés

L’administration locale et communale dans le département de l’Atacora se modernise grâce à la réforme du secteur de la décentralisation. De plus en plus, les communes de ce département situé au nord-ouest du Bénin, constatent un effet positif de la réforme voulue par le gouvernement, pour moderniser l’administration communale. À l’avant-garde de la mise en œuvre de ladite réforme, les secrétaires exécutifs déployés depuis un an. Ils sont rompus à la tâche conformément à leurs cahiers des charges, en l’occurrence en matière de mobilisation des ressources financières, afin de favoriser le développement des communes dont ils ont la responsabilité. La modernisation de l’administration communale incombe également aux hommes et femmes tirés au sort, qui sont entrés en fonction en avril 2022, aidés par des collaborateurs et des cadres déployés dans les communes. C’est avec satisfaction qu’ils racontent leur expérience depuis plus d’un an.

«?Les effets induits par cette réforme dans la commune de Ouassa-Péhunco sont de divers ordres. Nous pouvons noter une réorganisation des services techniques et administratifs à travers un organigramme qui est en phase avec la réalité des ressources humaines disponibles. Nous avons positionné chaque agent de la commune en fonction de sa compétence après une évaluation en début de service pour permettre à chaque agent de se sentir à l’aise dans la fonction à lui assignée?», témoigne Machoudo Tchoumon Bani, secrétaire exécutif de la commune de Ouassa-Péhunco. Les différents services de l’administration communale sont renforcés au niveau de cette commune. L’impact de cette stratégie selon le Se est la célérité dans la délivrance des services à la population.

Il cite en exemple le service des affaires domaniales où l’entrée en vigueur du nouveau Code foncier et domanial retarde les activités. La loi n’était pas vraiment mise en application dans la commune de Péhunco, précise-t-il. Des dossiers en instance non liquidés, ont très rapidement été vidés après la mise en place des organes pour redynamiser le service. «?Ce qui a permis de vider plusieurs dossiers et nous a amenés à faire beaucoup de mobilisation de ressources propres à travers le circuit de la gestion des affaires domaniales et environnementales?», témoigne Machoudo T. Bani. Des actes se posent pour le développement des communes mais ne se voient pas encore. Machoudo Bani rassure que d’ici la fin de l’année 2023, les constats physiques vont démontrer l’impact des interventions des Se dans la mise en œuvre  la réforme structurelle du secteur de la décentralisation. 

Performance de l’administration communale

 

Dans la commune de Kouandé, il a fallu réorganiser l’administration et les choses se passent pour le mieux. Cette dynamique imprimée par Léïlatou A. Assani épouse Affo-Tossou, secrétaire exécutive a permis de donner un nouveau visage à l’administration communale de Kouandé. L’arrivée de la Se et des autres cadres a été un ouf de soulagement pour l’administration caractérisée par un niveau des ressources humaines faible et un effectif dérisoire des agents pour satisfaire les usagers. «?Le niveau des ressources humaines est non seulement faible en termes d’effectif, mais aussi en termes de compétence. La réforme a apporté quelque chose de nouveau, c’est un véritable ouf de soulagement pour l’administration. Beaucoup d’autres aspects montrent que le chef de l’État ne s’est pas trompé en engageant cette réforme profonde du secteur de la décentralisation. Elle va au-delà des attentes des acteurs qui reconnaissent sa pertinence?», a affirmé Léïlatou Assani.

L’administration est beaucoup plus présente et plus visible désormais, pour les services aux usagers. Il est attaché du prix à la qualité dans les services aux citoyens, au respect des règles et principes déontologiques qui gouvernent l’administration publique. «?Nous avons essayé de restaurer au niveau de l’administration, certaines pratiques de bonne gouvernance. La tenue régulière des réunions du Comité de direction où nous discutons de comment on voudrait que les choses se passent. Nous avons la célérité dans le traitement des dossiers que nous regardons avec beaucoup de minutie?», a rassuré la Se de Kouandé.  Le déploiement des secrétaires exécutifs dans les communes a été bénéfique et d’un grand intérêt pour les usagers. Les acquis après un an, selon Fifamè Marcelline Ahouansou, Responsable des affaires administratives et financières (Raaf) de la commune de Boukombé sont, entre autres, la maitrise du personnel, la discipline des agents, la réorganisation du travail qui a conduit à une amélioration des prestations… Elle note aussi la mise en place des outils pour faciliter la gestion des communes.

Elle formule la doléance qu’à l’avenir, le gouvernement s’assure que les probables secrétaires exécutifs ont une connaissance de la gestion des ressources humaines et de la finance. Autrement, ce manquement risque de plomber la réforme et les efforts de l’Etat pour la performance de l’administration communale. Fifamè Marcelline Ahouansou confirme la séparation des pouvoirs entre les maires et les secrétaires exécutifs. Elle explique que ces derniers ne sont pas venus arracher le pouvoir des maires comme certains l’affirment. «?Les maires n’ont pas perdu leur poids et il n’y a pas de conflit dans la gestion. Il y a la gestion politique et celle administrative dont les Se ont la charge. Les politiques ont toujours leur poids, sans eux les Se ne peuvent pas y arriver?», informe la Raaf de Boukombé.   

La commune de Toucountouna se focalise sur les grands défis de la réforme. Sidonie Houndonougbo, secrétaire exécutive de la mairie de Toucountouna informe que l’un des défis de la réforme du secteur de la décentralisation est la mise à disposition des collectivités territoriales des compétences nécessaires pour le développement. À cela s’ajoutent celui de la mobilisation des ressources propres de la commune et celui du point des infrastructures et des réserves administratives. La commune dispose des cadres tirés et des agents communaux, mais le souhait de la Se est que le diagnostic en cours au niveau central sur les ressources humaines aboutisse. Ce qui va aider à la prise des décisions, pour mettre les agents au travail. Sidonie Houndonougbo note, un an après, une amélioration des ressources propres en 2022 avec une projection de 20 à 30 % d’augmentation, le paiement régulier des salaires des agents et des émoluments des élus, grâce au gouvernement qui s’y est engagé, selon la secrétaire exécutive de Toucountouna. Elle informe que la modernisation de l’administration est progressive grâce à l’appui de certains partenaires de la commune. Les populations de Toucountouna bénéficient désormais, selon ses dires, des services publics grâce à la disponibilité des agents et à la célérité dans le traitement des dossiers. «?Ce qui est à mettre à l’actif de la réforme est la possibilité de mettre les entreprises en concurrence véritablement. Et c’est surtout ce qui fait grincer les dents dans les communes où la concurrence doit être désormais loyale pour les marchés publics. Ce qui permet d’avoir des fournitures, prestations, équipements et construction de qualité?», fait savoir Sidonie Houndonougbo.   

 

Une réforme bien pensée

 

La commune de Matéri ne se soustrait pas aux effets de la réforme, malgré le contexte sécuritaire délétère. «?Nous pouvons noter que des effets positifs sont constatés aussi bien au niveau de l’administration qu’au niveau des usagers, les bénéficiaires des prestations de l’administration?», informe Apollinaire Ahouavlamè, secrétaire exécutif de la mairie de Matéri. Dès sa prise de fonction, confie-t-il, il a réorganisé l’administration et le personnel a été mis au travail mieux qu’auparavant. Chaque agent de la mairie sait les raisons qui fondent sa présence dans l’administration, précise le Se. Ce qui facilite la fluidité des prestations à l’endroit des populations ainsi que les réalisations au profit de celles-ci. La situation sécuritaire de la commune de Matéri bouleverse les activités. «?Notre difficulté, c’est la situation sécuritaire. Dès les premiers jours, j’ai entrepris la mission de supervision dans tous les marchés, ce qui a permis de changer la donne au niveau des différents marchés, d’améliorer la mobilisation des ressources au niveau desdits marchés. Mais aujourd’hui, c’est très risqué de vouloir aller dans tous les marchés?», témoigne Apollinaire Ahouavlamè. Les incursions terroristes dans la plupart des régions de sa commune réduisent sa marge de manœuvre, surtout au niveau des zones frontalières dont les marchés constituent des pôles économiques. De Sékénika à Porga en passant par les marchés de bétail, le risque est énorme pour fréquenter ces endroits et aller doper le moral aux agents collecteurs, pour les dissuader par rapport à certaines pratiques et les amener à comprendre l’enjeu de la mobilisation des ressources.

«?La réforme est bien pensée dans son fond comme dans sa forme. Les politiques sont plus libres pour vaquer à leurs activités politiques. Ils n’ont plus beaucoup de contraintes administratives et techniques. Nous ne sommes pas politiques, nous n’avons pas d’électeurs à défendre et nous n’avons que le travail, notre performance à rechercher. On a séparé les choses. Le début va flotter, mais les années à venir vont édifier plus d’un. Ils vont constater les résultats parce que avec le temps, on améliore les choses et on avance. Donc la réforme est très bien pensée et elle mérite d’être mise en œuvre?», a martelé Apollinaire Ahouavlamè?