137e session du Conseil d’administration de la Cica-Re: Un chiffre d’affaires de 107 milliards F Cfa visé pour 2021 (Olivier Mebiame Assame du Gabon élu président)
Economie
Par
Claude Urbain PLAGBETO, le 09 déc. 2020
à
10h00
Cotonou a abrité, ce mardi 8 décembre, la cent-trente-septième session du conseil d’administration de la Compagnie commune de réassurance des Etats membres de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cica-Re). Les administrateurs ont fait le point des réalisations de l’exercice en cours et adopté les grandes lignes de la stratégie au titre de 2021.
L’examen des projets, programmes et budget exercice 2021 était au cœur de la cent-trente-septième session du Conseil d’administration de la Compagnie commune de réassurance des Etats membres de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cica-Re)qui s’est tenue hier à Cotonou. Les travaux se sont déroulés à huis clos sous l’égide de Blaise Abel Ezo'o Engolo, président dudit conseil.
Les administrateurs ont passé en revue les réalisations faites jusqu’au 31 octobre 2020 avant d’envisager les perspectives de développement.Dans le processus de son développement, la Cica-Re a convenu de l’augmentation de son capital avant la fin de l'année. La session a permis aux administrateurs de vérifier si cette augmentation du capital a été atteinte.
Le chiffre d’affaires s’élève à 75 milliards F Cfa au 31 octobre dernier, contre 61 milliards F Cfa l’année dernière à la même date, précise Jean-Baptiste Kouamé N’guessan, directeur général de la Cica-Re.
L’objectif est d’atteindre 90 milliards F Cfa en fin d’exercice, souligne-t-il, rappelant que le plan stratégique de la compagnie adopté en 2009 prévoyait en 2020 un chiffre d’affaires de 40 milliards F Cfa, montant révisé à 70 milliards en 2015 et qui est aujourd’hui largement atteint.
Le conseil s’est penché notamment sur la cession légale dont bénéficie le réassureur, confie Blaise Pascal Ezo'o Engolo, au sortir de la session. La cession légale, explique-t-il, constitue la mobilisation de ressources particulières définies par les Etats pour permettre à la compagnie de mieux jouer son rôle à travers une collecte de primes auprès des cédantes de compagnies d’assurance,et d’accompagner le financement des économies.
Depuis le 1er janvier dernier, le taux de cession légale sur les traités de réassurance devrait passer de 15 % à 10 % et en contrepartie, le réassureur bénéficie d'une cession au premier franc de 5 % sur toutes les affaires directes des sociétés d'assurance de la zone Cima.
Satisfecit
Le président du conseil d’administration salue le travail «formidable » abattu par Jean-Baptiste Kouamé Nguessan, actuel directeur général de la Cica-Re. « Depuis treize ans, se réjouit M.Ezo'o Engolo, il a encadré la conduite de cette compagnie aux destinées qui sont aujourd’hui admirables. » Au nom du conseil, il lui adresse sa satisfaction et ses félicitations pour avoir contribué à l’augmentation constante du chiffre d’affaires qui tournait autour de 14 milliards à son arrivée à la tête de la compagnie en 2008.
Au-delà de la hausse du chiffre d’affaires, la Cica-Re réalise des bénéfices, paie des dividendes à ses actionnaires et fait face à ses engagements vis-à-vis des compagnies d’assurance, se félicite Jean-Baptiste Kouamé
Nguessan. Gagnant en notoriété, elle a pu ouvrir des bureaux aussi bien dans la zone Cima qu’en dehors, notamment en Afrique de l’Est et en Afrique du Nord, ajoute-t-il.
En fonction des objectifs fixés par les ministres des Finances de la Cima, la Cica-Re devra atteindre un niveau de chiffre d’affaires qui, de par les agences de notation, va concourir à une consolidation des acquis et surtout à une amélioration significative de sa capacité à impulser les affaires. Une tâche qui incombe aux nouveaux responsables élus de la compagnie?
Nouveaux dirigeants et engagements
La session de Cotonou a été marquée par l’élection pour un mandat de trois ans d’un nouveau président du conseil d’administration de la Cica-Re, en la personne d’Olivier Mebiame Assame, directeur national des Assurances du Gabon. Il remplacera le Camerounais Blaise Abel Ezo'o Engolo qui a été élu, le 4 décembre dernier, secrétaire général de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima).
Olivier Mebiame Assame témoigne sa gratitude à l’ensemble des membres du conseil pour la marque de confiance à son égard. Au nombre des défis, appréhende-t-il, la Cica-Re qui évolue dans un environnement « hautement concurrentiel », s’efforcera d’atteindre les objectifs fixés en collaboration avec la nouvelle direction générale. «Nous ne ménagerons aucun effort pour faire évoluer les résultats appréciables enregistrés jusque-là », assure Olivier Mebiame Assame.
Karim Diarrassouba, administrateur en chef des services financiers, et directeur des Assurances de la Côte d’Ivoire, avait été élu pour un mandat de cinq ans par le conseil d’administration lors de sa 134e session tenue le 13 août dernier. Les administrateurs se sont penchés hier sur les modalités de sa prise de fonction dès le 2 janvier 2021 au siège de l’institution à Lomé au Togo.
Le nouveau directeur général de la Cica-Re entend poursuivre dans la dynamique imprimée par son prédécesseur pour porter le chiffre d’affaires à hauteur de 107 milliards F Cfa en 2021 comme projeté, tout en renforçant les ratios de solvabilité de la compagnie et en veillant à la mise en œuvre du nouveau dispositif de cession légale en accord avec les compagnies d’assurance. « Nous allons redorer le blason de la Cica-Re avec les pays de la Cima mais aussi à travers l’Afrique », s’engage-t-il. « La compagnie a les atouts et les potentialités techniques pour atteindre un chiffre d’affaires de 150 milliards d’ici trois ans », estime Karim Diarassouba. Pour ce faire, il compte mettre un accent sur une gestion saine et la rentabilité des opérations tout au long de son mandat. CUP
Missions
La Cica-Re est créée en 1981 par les douze Etats membres de la zone Franc d’alors à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. Ces pays avaient constitué dans les années 70 la Conférence internationale de contrôles d’assurance (Cica), devenue en 1992, la Cima.
Cette organisation internationale à gestion commerciale a pour missions, de promouvoir le développement des activités nationales d’assurance et de réassurance dans les pays membres, favoriser la croissance des capacités de souscription et de rétention nationales, régionales et sous-régionales et contribuer au développement économique de l’Afrique, suivant l’accord portant sa création. Cet accord est révisé plusieurs fois et la dernière révision est intervenue le 10 octobre 2019.
Avec son slogan « Un réassureur qui rassure », la Cica-Re intervient à travers les branches : Incendie Ra-Risques techniques, Transport-Aviation-Energie, Automobile- Responsabilité civile décennale–Accident, Risques agricoles, Vie.
En sa qualité de réassureur, elle apporte à l’assureur direct, une plus grande sécurité des fonds propres ainsi qu’une stabilité de ses résultats lorsque des sinistres importants se produisent, en la couvrant au-delà de sa capacité de conservation. Elle permet aux assureurs d’accroître leur capacité de souscription et met à leur disposition des liquidités importantes sous forme d’avances de fonds, en cas de survenance de gros sinistres, par le mécanisme du paiement des sinistres au comptant.
Auprès des cédantes, elle joue un rôle de conseil et d’assistance, en les aidant à définir leurs besoins en réassurance et à construire le programme de réassurance le plus efficace en fonction de leur niveau de capital et du profit de leur portefeuille. La compagnie contribue au renforcement de leurs capacités notamment en matière de formation technique, d’organisation, de comptabilité ou d’informatique et leur apporte son expertise dans la visite et l’analyse des risques, la tarification, l’évaluation des provisions mathématiques, la sélection médicale.
Aux promoteurs, la Cica-Re apporte son expertise dans la création des compagnies d’assurances. CUP