La Nation Bénin...
Le ministère de l’Economie et des Finances
œuvre à disposer de sa propre politique de développement et de mise en valeur
des archives. Tenue ce mardi 5 décembre à Cotonou, la neuvième édition de la
Journée des archives dudit ministère a permis de jeter les bases de
l’internalisation de la Politique nationale de développement des archives
2022-2030.
Actif stratégique et ressource capitale de la
recherche et des progrès scientifiques et techniques, les archives sont
appelées à jouer un rôle important de mémoire des identités individuelles et
collectives dans la chaîne administrative. Conscient des enjeux, le ministère
de l’Economie et des Finances (Mef), gros pourvoyeur de documents inhérents à
la vie socioéconomique du pays, s’engage à rester en phase avec la ligne tracée
par le gouvernement, assure Alain Ahounou, directeur des Systèmes d’information
du Mef.
L’initiation de la Journée des archives du Mef
et le choix du thème « Internalisation de la Politique nationale de
développement des archives (Pnda) au Mef » pour la neuvième édition qui s’est
déroulée ce mardi 5 décembre à Cotonou, s’inscrivent dans la vision d’asseoir
une politique sectorielle de gouvernance des archives et d’accélérer au niveau
du ministère la mise en œuvre de la Pnda 2022-2030, boussole de la gestion des
archives au Bénin adoptée en mars 2022, indique Georges Théotime Hounyo, chef du
Service Préarchivage et Gestion des Savoirs du Mef.
La politique sectorielle des archives au Mef se
veut une déclinaison de la Pnda 2022-2030 et permettra d’assurer de façon
rationnelle, efficace et efficiente la gestion des archives tant physiques que
numériques et un meilleur contrôle de la création ou de la réception, du
classement, de la conservation, de l’utilisation, de la protection et de la
communication des documents archivés, informe Alain Ahounou.
En fait, trois grands défis sont identifiés à
savoir l’élaboration et l’application d’un nouveau cadre juridique de
l’archivage au Bénin, le développement de solutions technologiques inhérentes à
l’archivage numérique et la mobilisation de ressources humaines et financières
au profit du secteur des archives, rappelle le consultant Thierry S.
Allotchékpa.
Affiner les techniques
La problématique de l’enregistrement
systématique de la mémoire collective, de sa conservation et de sa valorisation
est encore peu intégrée à l’archivistique en cours de développement au Bénin.
Le diagnostic du secteur des archives au Bénin révèle une certaine insuffisance
de l’information stratégique pour la prise de décision, qu’elle soit
économique, financière ou patrimoniale, rappelle Mathias Massodé, directeur des
Archives nationales. Dans ce contexte, poursuit-il, deux grands programmes sont
initiés: le premier met l’accent sur les infrastructures d’archivage physique
et numérique et le second porte sur la mise en œuvre des actions concrètes de
dématérialisation de la gestion des archives au Bénin.
Pour le ministère de l’Economie et des
Finances, il est question d’identifier les documents essentiels et de mettre en
place un dispositif adéquat pour leur gestion, de diminuer la multiplication
excessive des documents, de réduire le coût d’archivage et de conservation des
documents, de préciser le rôle de chaque acteur dans la chaîne archivistique,
d’affecter aux Archives les ressources nécessaires à leur propre gestion,
précise le directeur des Systèmes d’information.
Pour ce faire, un réaménagement du projet
d’assainissement et de réhabilitation des archives du ministère s’impose, selon
les professionnels des archives et autres cadres du ministère. Ils insistent
notamment sur l’achèvement du bâtiment devant permettre de faire une
conservation physique des documents produits et la mise en place d’un système
efficace de gestion et de tout l’arsenal en termes d’infrastructures numériques
des archives dans l’administration.