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Aviculture au Bénin: Le défi de réduire la mortalité des volailles

Economie

L’élevage de volaille est souvent confronté à la maladie de Newcastle, une infection virale très contagieuse et ravageuse à laquelle l’Etat béninois a décidé de s’attaquer de main ferme en subventionnant une campagne de vaccination. Objectif : réduire la mortalité chez les éleveurs dans la perspective d’une interdiction de l’importation des poulets congelés.

Par   Désiré C. VIGAN A/R Zou-Collines, le 24 déc. 2025 à 08h59 Durée 3 min.
#Aviculture

Le Bénin, qui ambitionne de fermer ses frontières aux viandes importées, multiplie les mesures pour élever le niveau de sa production. En témoigne la riposte mise en place à l’encontre de la maladie de Newcastle, une infection virale qui peut s’attaquer à une grande variété d’espèces d’oiseaux, tant sauvages que domestiques.

Très crainte sur le plan mondial pour ses nuisances, la maladie de Newcastle fait l’objet d’une attention particulière, car le virus est extrêmement contagieux et n’épargne pas les humains chez qui il pourrait causer une conjonctivite. Les dégâts enregistrés au Bénin sont énormes. Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep) confirme: « Au nombre des maladies qui déciment notre cheptel, le Newcastle est sans pitié, à côté de la peste aviaire ». Et le ministre Gaston Dossouhoui de conseiller : « Contre la maladie de Newcastle, nous devons faire les vaccinations dès que nous avons des poussins ». « C'est cela le combat que nous devons mener », insiste le ministre qui parle de précaution majeure, de mesure préalable avant la mise en application d’une décision relative à l’interdiction d’importation. Pour lui, la campagne de vaccination doit être perçue comme une question de dignité, d'engagement de tous les éleveurs.

En effet, l’Etat béninois, soutenu par la Banque africaine de développement (Bad), a initié une campagne de vaccination gratuite contre la maladie de Newcastle. Ceci, dans le cadre des activités du Projet d’appui au développement des filières lait et viande et à la promotion des entreprises d’élevage (Prodefilav-Pel) où trois campagnes de vaccination gratuite sont prévues. Coordonné par Basile Oké, le Prodefilav-Pel a déployé, dès mardi 25 novembre dernier, la deuxième édition de la campagne. Comme à la première édition, un million cinq cent soixante-sept mille doses de vaccins sont mobilisées en faveur des volailles des cinq départements concernés que sont : Alibori, Atacora, Donga, Borgou et Collines.

Améliorer la résilience

La première édition a connu un engouement certain de la part des éleveurs. Le bilan présenté par le coordonnateur Basile Oké fait état d’un effectif avoisinant un million trois cent soixante-sept volailles vaccinées dans l’ensemble des départements retenus. Dans le détail, il a précisé qu’au niveau de l’Alibori, trois cent trente-six mille cinquante volailles ont été vaccinées. Dans l'Atacora, trois cent huit mille soixante-quatorze l’ont été contre trois cent seize mille quatre cent soixante-six dans le Borgou. Dans les Collines, trois cent trente-six mille cinquante volailles ont été vaccinées tandis que la Donga a pu faire injecter trois cent cinquante-six mille neuf cent douze doses à ses volailles.  

Conscients que cette opération de vaccination vient à point nommé pour réduire les pertes et améliorer la résilience de leurs exploitations, les éleveurs ont promis de se mobiliser massivement pour la réussite de la deuxième édition. Mieux, leurs confrères réunis au sein de l’Association communale des aviculteurs (Aca) de Dassa-Zoumè, quant à eux, se disent prêts à contribuer à bâtir une aviculture locale plus compétitive et attractive pour les jeunes.

Promettant que cette dynamique permettra à leur filière de couvrir sous peu les besoins nationaux en consommation de viande de volailles, Aminata Diallo, vice-présidente adjointe de l'Aca de Dassa-Zoumè, encourage l’Etat béninois à ne pas baisser les bras dans sa volonté d’interdire l'importation des produits avicoles congelés. Moins chère sur le marché, la viande de volaille est la plus consommée au Bénin, selon le Maep. A l’en croire, il est plus facile pour les ménages, de tuer un poulet par exemple, par semaine, que de s’offrir un bœuf.