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Commercialisation de l’oignon : La flambée, en attendant Malanville et Karimama

Economie
Par   Fulbert Adjimehossou, le 06 août 2021 à 21h19
L’oignon importé a pris place à nouveau dans les marchés, avec une hausse des prix de cession. La production locale n’arrive pas à combler le besoin sur une longue période. A Mahoulé, au cœur de Dantokpa, les prix de l’oignon sont âprement discutés derrière les camions positionnés sur le parking. Ce mardi 3 août 2021, la pilule est difficile à avaler pour la clientèle venue s’approvisionner. « Ça fait un moment que je suis venue, mais le prix est élevé. Et pourtant, on me dit qu’il y a eu une baisse légère aujourd’hui », souligne dame Hounsa, transformatrice de produits agroalimentaires. Elle aurait bien voulu rentrer avec la variété locale. Hélas, il va falloir patienter quelques mois encore. « Si on trouve l’oignon du Bénin et que le coût est abordable, on va prendre. C’est une question de disponibilité. Si l’Etat peut aider les producteurs à en produire suffisamment, nous en aurons à volonté sur le marché », ajoute-t-elle. Selon les relevés effectués par l’Institut national de la statistique et de la démographie, du 19 au 25 juillet 2021, les prix de cette denrée sont en hausse dans toutes les villes du Bénin. Par rapport à la semaine précédente, l’augmentation est de 11,2 % à Cotonou, 46,8 % à Natitingou et 36,7 % à Bohicon. « La hausse des prix de l'oignon est liée à la fin de la saison de la variété venant particulièrement de Malanville et de Karimama », explique l’institut. A Dantokpa, comme à Vossa, la fourchette des prix est située entre 36 000 et 40 000 F Cfa pour le grand sac. Goni Zoubérou est un importateur venu de Garou à Malanville. Pour lui, le problème réside dans la conservation de la production locale sur une longue durée. « Nous produisons beaucoup d’oignons à Malanville pour répondre au besoin du marché. Mais souvent, ça finit vite, comme c’est le cas depuis juin. Aussi, l’oignon du Bénin contient-il un peu d’eau. Ce qui fait qu'on a du mal à le conserver. Mais c’est souvent moins cher. On le cède à 15 000 F Cfa environ », explique-t-il. L’enjeu pour la filière est de pouvoir étaler l'offre sur une période plus longue, qui ne se limite pas à la saison de la récolte. Au Bénin, l’offre brute de l’oignon est estimée à 71 000 tonnes pour une demande de 160 000 tonnes. Des efforts restent à faire pour s’affranchir des pays voisins.