La Nation Bénin...
Le Projet de développement de l’autoroute du
Corridor Abidjan-Lagos amorce la dernière ligne droite avant le démarrage des
travaux. Réuni vendredi 15 décembre dernier à Cotonou, le Comité ministériel de
pilotage a adopté des résolutions à cet effet, après évaluation du niveau
d’avancement des études par les experts.
Les Etats devraient poursuivre les diligences
relatives à la protection et à l’acquisition de l’emprise du Projet de
développement de l’autoroute du Corridor Abidjan-Lagos (1 028 km) et assurer le
suivi des enquêtes topographiques et géotechniques. Cette recommandation est
réitérée par le Comité ministériel de pilotage présidé par Nweze David Umahi,
ministre des Travaux publics du Nigeria, lors de sa vingtième réunion tenue
vendredi 15 décembre dernier à Cotonou, après la session des experts les 13 et
14 décembre, consacrée notamment à l’avancement de la mise en œuvre du projet.
En effet, le Comité d’expropriation (Comex) du projet attend les rapports
d’étude d’impact environnemental et social et du Plan d’action et de
réinstallation pour lancer le processus d’indemnisation et de libération de
l’emprise pour le démarrage des travaux.
Si le Nigeria et le Togo ont achevé le
processus et que le Ghana, actuellement à 80 %, espère le finaliser d’ici 2024,
le Bénin a indiqué qu’il n’avait pas encore reçu les dessins et coordonnées
requis pour lui permettre d’adopter la déclaration d’utilité publique. D’après
le point d’avancement des travaux, la plupart des rapports et dessins seront
soumis avant la fin de l’année et le reste d’ici début février 2024.
Le Bénin est revenu dans le projet, en
insistant que les tracés proposés doivent tenir compte des plans directeurs de
développement économique et des plans nationaux des transports de chaque pays.
« Ce sera le gage d’une adhésion totale de nos différents Etats à cet important
projet régional », martèle José D. Tonato, ministre du Cadre de vie et des
Transports, chargé du Développement durable. Le trajet de l’autoroute au Bénin,
passera par Athiémé, Ouinga, Tori-Bossito, Godomey et Kraké. Réaffirmant son
adhésion aux dispositions de l’accord intergouvernemental, le pays a soumis sa
proposition de candidats au Conseil d’administration de l’Autorité de gestion
du Corridor Abidjan-Lagos (Alcoma) qui aura son siège en Côte d’Ivoire.
Avancées et projections
Plus qu’une simple autoroute, le projet se veut
holistique. Plusieurs études en cours visent à répondre aux aspirations des
pays membres de transformer de manière significative et d’améliorer
considérablement et durablement la performance du corridor en matière de
développement social et économique, rappelle Amadou Diongué, représentant
résident de la Cedeao au Bénin, au nom du commissaire des Infrastructures, de
l’Energie et de la Digitalisation à la Commission de la Cedeao.
En termes de conception technique détaillée,
les investigations géotechniques et bathymétriques en cours depuis six mois
seront achevées en janvier ou début février 2024, selon les projections. Les
études comprennent, entre autres, l’installation de deux nouveaux postes de
contrôle juxtaposés (Pcj) aux frontières Côte d’Ivoire-Ghana et Togo-Ghana. Les
Pcj existants aux frontières Ghana-Togo et Bénin-Nigeria seront intégrés dans
la conception de l’autoroute. Il est prévu de démanteler les postes à partir de
2045 pour assurer la libre circulation des biens et des personnes sur
l’ensemble du corridor.
En ce qui concerne l’étude de la stratégie de
financement et d’exécution du projet et préparation des documents d'appel
d'offres, également en cours, elle sera réalisée d'ici juillet 2024. La
Commission de la Cedeao est chargée de respecter ce délai. Le projet de rapport
sera soumis début mars 2024.
Les études sur la facilitation du commerce et
du transport démarrent le 3 janvier pour une durée de huit mois. L’audit de
sécurité routière, l’élaboration du plan de communication et de visibilité et
l’audit financier du projet sont également en bonne voie.
Après avoir réitéré leur adhésion au processus, les ministres en charge des travaux routiers des Etats membres ou leurs représentants ont souhaité l’achèvement des différentes études dans les délais en vue du démarrage rapide des travaux de construction de l’autoroute. Outre les ministres David Umahi du Nigeria et José Tonato du Bénin, la réunion a connu la participation d’Amoako Attah, ministre des Routes et Autoroutes du Ghana, de Stéphane Ezoa, directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier de Côte d'Ivoire et de Bignoite Kongnah, directeur de Cabinet du ministre des Travaux publics du Togo.