La Nation Bénin...
Depuis hier, lundi 5 octobre, une nouvelle page s’est ouverte pour la société Bénin tracteurs à travers l’installation des membres de son Conseil d’administration. Synonyme de lancement officiel de ses activités, ladite installation a été faite par le vice-Premier ministre, François Abiola.
Si on devait s’en tenir à la sobriété qui a caractérisé hier, la cérémonie d’installation officielle des membres du Conseil d’administration de la société Bénin tracteurs, on n’en mesurerait pas la portée. Pourtant, il s’agit d’une grande première qui consacre le démarrage effectif des activités de cette unité de montage de tracteurs, censée insuffler l’oxygène de la dynamisation et de la mécanisation au secteur agricole au Bénin. Les cinq membres du Conseil d’administration de Bénin tracteurs ont conscience de cette tâche. Ils mesurent même à sa juste valeur, l’ampleur des responsabilités qui sont les leurs, pour que non seulement, la société démarre enfin ses activités, mais aussi qu’elle vive et survive et qu’elle réussisse à atteindre les objectifs qui sont les siens. Ces assurances, c’est Joseph Tamègnon, président du Conseil d’administration qui les a données. Et si une précédente session dudit conseil s’était déjà tenue en toute discrétion, la présente, au regard de son ordre du jour, mérite qu’on y projette la lumière, note Joseph Tamègnon. Puisqu’elle consacre l’entrée en fonction du directeur général de la société et de son adjoint et inaugure, par ailleurs, les activités de la société Bénin tracteurs. Dorénavant, selon Joseph Tamègnon, il sera question de travailler en parfaite intelligence pour faire de cette société, le fleuron de l’industrie béninoise.
On était donc tenté de dire que tout s’annonçait sur des notes de gaieté, mais loin s’en faut ! la société Bénin tracteurs s’installe sur fond de colère sur la terre de Ouidah, sa terre d’accueil dont le premier citoyen, le maire Sévérin Adjovi, invité à cette cérémonie d’installation n’est pas allé du dos de la cuillère, pour mettre les pieds dans les plats. Pour ce dernier, les préalables retenus à l’occasion du lancement des travaux de construction n’ont pas été respectés. Les objections de Sévérin Adjovi ont porté, entre autres, sur le fait que le Conseil communal qu’il conduit n’ait été en rien associé à l’installation et au fonctionnement de ladite usine. «Nous devons être regardant dans la gestion», exige le maire qui réclame également pour sa commune, une part d’actionnariat. Mais là n’est pas le plus fâcheux pour Sévérin Adjovi qui, à travers ses dires, a insisté sur le fait que «60% au moins» du personnel de la société doit provenir de la commune de Ouidah. «Je souhaiterais que vous corrigiez les choses…», plaide-t-il ensuite, étayant cette sollicitation par le fait que «Ouidah n’a plus d’usines».
Venu procéder au nom du chef de l’Etat à l’installation des cinq membres du Conseil d’administration de Bénin tracteurs, le vice-Premier ministre François Abiola, a jugé «recevables et perfectibles» les demandes du maire de la commune de Ouidah et s’est engagé à «rendre compte à qui de droit». Mais quoique pertinentes, ces sollicitations devront être étudiées selon son souhait, par les deux parties béninoise et indienne.
Installant par la suite les membres du Conseil d'administration, François Abiola les renverra à leurs obligations, non sans les briefer sur les attentes placées en eux et l’exigence qu’ils ont de faire de Bénin tracteurs, une société viable qui fasse la fierté des deux pays par lesquels elle a vu le jour. Le vice-Premier ministre et les officiels présents ont également visité les différents compartiments de l'usine avant de prendre conger des lieux.