La Nation Bénin...
Le
déficit budgétaire global de l’Uemoa ressort à 5,3 % du Pib en 2023 contre 6,7
% en 2022, en raison de la hausse des recettes publiques plus importante que
celle des dépenses, selon la Commission de l’Union.
L’exécution
des budgets des Etats membres de l’Union économique et monétaire
ouest-africaine (Uemoa) s’est soldée par une réduction du déficit budgétaire
global en 2023. Ce ratio est estimé à 5,3 % du produit intérieur brut (Pib)
contre 6,7 % en 2022, d’après le Rapport annuel 2023 sur le fonctionnement et
l’évolution de l’Union. Hors dons, le déficit budgétaire global se situerait à
6,7 % du Pib contre 8,0 % en 2022.
Toutefois,
le taux du déficit est encore loin du ratio du solde budgétaire global, base
ordonnancement, dons compris, fixé à 3 % du Pib au maximum par le Pacte de
convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre les Etats de
l’Union.
Au
cours des neuf premiers mois de l’année 2023, il a été noté plutôt une hausse
du déficit budgétaire global, en référence à la même période en 2022, a laissé
entendre Adama Coulibaly, président du Conseil des ministres de l’Uemoa, lors
de la quatrième session ordinaire du Conseil de l’Uemoa, tenue en décembre à
Cotonou. Une baisse des ressources extérieures a impacté les finances publiques
des Etats membres de l’Union, exacerbant le déficit budgétaire et entraînant
une forte pression sur le marché financier régional, a-t-il ajouté. Cela
explique la progression rapide de la dette intérieure dans plusieurs Etats
membres. Par conséquent, le taux d’endettement s’est aggravé en s’établissant à
59,5 % en 2023 contre 57,6 % en 2022, soit une progression de 1,9 point de
pourcentage, selon le rapport de la Commission.
Présentant
le rapport sur l’état de l’Union au Comité interparlementaire (Cip-Uemoa),
jeudi 21 mars dernier, le président de la Commission de l’Uemoa, Abdoulaye
Diop, a expliqué cette réduction du déficit par « une hausse des recettes
publiques plus importante que celle des dépenses ».
Recettes consolidées
Les
recettes totales et dons de l’Union progresseraient de 13,5 % pour représenter
18 % du Pib, tirés principalement par l’augmentation des recettes fiscales de
14,5 %, selon le rapport sur l’état de l’Union. Cette hausse des recettes
fiscales s’expliquerait par la mise en œuvre des réformes engagées par les
Etats membres pour une meilleure administration de l’impôt et l’élargissement
de l’assiette fiscale ainsi que la levée de certaines mesures prises au profit
des entreprises pour faire face à la crise sanitaire. Le taux de pression
fiscale au niveau de l’Union ressortirait à 14,5 % contre 13,8 % en 2022. Par
pays, il se présenterait comme suit : Bénin (12,8 %), Burkina Faso (17,8 %),
Côte d’Ivoire (13,9 %), Guinée-Bissau (9,5 %), Mali (14,9 %), Niger (7,9 %),
Sénégal (19,0 %) et Togo (13,8 %).
Les recettes non fiscales augmenteraient de 11,4 % pour représenter 1,5 % du Pib de l’Union en 2023, après la baisse constatée en 2022. Les dons progresseraient de 17,1% pour représenter 1,4 % du Pib avec la poursuite des appuis budgétaires.
Les
dépenses totales et prêts nets connaitraient une hausse de 5,6 % pour
représenter 23,3 % du Pib, sous l’impulsion des dépenses courantes et
d’investissement, indique le rapport. Avec une augmentation de 5,6 %, les
dépenses courantes sont tirées par la hausse des dépenses de personnel de 11,5
% et celle des charges d’intérêts de la dette de 18,3 % en 2023. En revanche,
les transferts et subventions baisseraient de 3,0 % en 2023.
L’accroissement
de la masse salariale s’expliquerait principalement par les mesures de
revalorisation salariale prises au profit des fonctionnaires dans plusieurs
pays. Les dépenses d’investissement augmenteraient de 6,6 %, avec la poursuite
des travaux de construction d’infrastructures socioéconomiques.