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Finances publiques dans l'Uemoa: Un déficit budgétaire global de 5,3 % du Pib en 2023

Economie
Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’Uemoa Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’Uemoa

Le déficit budgétaire global de l’Uemoa ressort à 5,3 % du Pib en 2023 contre 6,7 % en 2022, en raison de la hausse des recettes publiques plus importante que celle des dépenses, selon la Commission de l’Union.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 28 mars 2024 à 07h51 Durée 4 min.
#Finances publiques dans l'Uemoa

L’exécution des budgets des Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) s’est soldée par une réduction du déficit budgétaire global en 2023. Ce ratio est estimé à 5,3 % du produit intérieur brut (Pib) contre 6,7 % en 2022, d’après le Rapport annuel 2023 sur le fonctionnement et l’évolution de l’Union. Hors dons, le déficit budgétaire global se situerait à 6,7 % du Pib contre 8,0 % en 2022.

Toutefois, le taux du déficit est encore loin du ratio du solde budgétaire global, base ordonnancement, dons compris, fixé à 3 % du Pib au maximum par le Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre les Etats de l’Union.

Au cours des neuf premiers mois de l’année 2023, il a été noté plutôt une hausse du déficit budgétaire global, en référence à la même période en 2022, a laissé entendre Adama Coulibaly, président du Conseil des ministres de l’Uemoa, lors de la quatrième session ordinaire du Conseil de l’Uemoa, tenue en décembre à Cotonou. Une baisse des ressources extérieures a impacté les finances publiques des Etats membres de l’Union, exacerbant le déficit budgétaire et entraînant une forte pression sur le marché financier régional, a-t-il ajouté. Cela explique la progression rapide de la dette intérieure dans plusieurs Etats membres. Par conséquent, le taux d’endettement s’est aggravé en s’établissant à 59,5 % en 2023 contre 57,6 % en 2022, soit une progression de 1,9 point de pourcentage, selon le rapport de la Commission.

Présentant le rapport sur l’état de l’Union au Comité interparlementaire (Cip-Uemoa), jeudi 21 mars dernier, le président de la Commission de l’Uemoa, Abdoulaye Diop, a expliqué cette réduction du déficit par « une hausse des recettes publiques plus importante que celle des dépenses ».

Recettes consolidées

Les recettes totales et dons de l’Union progresseraient de 13,5 % pour représenter 18 % du Pib, tirés principalement par l’augmentation des recettes fiscales de 14,5 %, selon le rapport sur l’état de l’Union. Cette hausse des recettes fiscales s’expliquerait par la mise en œuvre des réformes engagées par les Etats membres pour une meilleure administration de l’impôt et l’élargissement de l’assiette fiscale ainsi que la levée de certaines mesures prises au profit des entreprises pour faire face à la crise sanitaire. Le taux de pression fiscale au niveau de l’Union ressortirait à 14,5 % contre 13,8 % en 2022. Par pays, il se présenterait comme suit : Bénin (12,8 %), Burkina Faso (17,8 %), Côte d’Ivoire (13,9 %), Guinée-Bissau (9,5 %), Mali (14,9 %), Niger (7,9 %), Sénégal (19,0 %) et Togo (13,8 %).

Les recettes non fiscales augmenteraient de 11,4 % pour représenter 1,5 % du Pib de l’Union en 2023, après la baisse constatée en 2022. Les dons progresseraient de 17,1% pour représenter 1,4 % du Pib avec la poursuite des appuis budgétaires.

Les dépenses totales et prêts nets connaitraient une hausse de 5,6 % pour représenter 23,3 % du Pib, sous l’impulsion des dépenses courantes et d’investissement, indique le rapport. Avec une augmentation de 5,6 %, les dépenses courantes sont tirées par la hausse des dépenses de personnel de 11,5 % et celle des charges d’intérêts de la dette de 18,3 % en 2023. En revanche, les transferts et subventions baisseraient de 3,0 % en 2023.

L’accroissement de la masse salariale s’expliquerait principalement par les mesures de revalorisation salariale prises au profit des fonctionnaires dans plusieurs pays. Les dépenses d’investissement augmenteraient de 6,6 %, avec la poursuite des travaux de construction d’infrastructures socioéconomiques.