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Forum d’affaires sur le coton: Appel aux investisseurs pour l’industrialisation du secteur

Economie
Vue partielle des participants à la table ronde Vue partielle des participants à la table ronde

Le Bénin réaffirme son ambition de devenir un centre clé de la transformation industrielle du coton, lors du Forum d’affaires qui s’est tenu ce mardi 8 octobre à Cotonou, en marge de la Journée mondiale du Coton. Cet événement marque un tournant décisif dans les efforts du pays pour attirer des investissements et positionner l’Afrique comme un acteur majeur de l’industrie cotonnière mondiale.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 09 oct. 2024 à 02h40 Durée 3 min.
#Forum d’affaires sur le coton

« Le coton n’est pas seulement une source de devises, c’est une porte ouverte vers un avenir industriel et économique plus diversifié », a déclaré Sindé Gilles Chékété, directeur général de l’Agence de promotion des investissements et des exportations (Apiex), lors du Forum d’affaires sur le coton. aOrganisée ce mardi 8 octobre à Cotonou dans le cadre de la sixième Journée mondiale du coton, cette rencontre a été une plateforme stratégique pour présenter la vision du Bénin et mobiliser des capitaux en vue de transformer la filière cotonnière au cours de la prochaine décennie.

Le Bénin, membre du groupe C4+ (Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad), a déjà pris des mesures pour capturer une part significative de l’industrie mondiale, évaluée à près de 1000 milliards de dollars. L’un des piliers de cette stratégie est la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé (Gdiz), qui s’étend sur 1 640 hectares et est dotée d’infrastructures de pointe pour la filature et le tissage. « Nous devons nous positionner non seulement comme producteurs de coton, mais aussi comme transformateurs capables de saisir une part significative de cette immense chaîne de valeur », a affirmé M. Chékété.

Laurent Gbèdaso Akpo, directeur de cabinet du ministère de l’Industrie et du Commerce, a rappelé une avancée historique réalisée par le Bénin en juillet 2023 : la première exportation de 70 000 vêtements « Made in Benin » vers les États-Unis, grâce à l’unité textile de Glo-Djigbé. Il ajoute : « Depuis lors, des milliers de vêtements ont été exportés vers l’Europe et les États-Unis. Le Bénin est prêt à entrer dans la cour des grands ».

Objectif 2035 : 50 % de transformation locale

Le Bénin ambitionne de transformer localement 50 % de sa production de coton d’ici 2035, une vision partagée par les représentants des autres pays du C4+ qui comptent bien jouer un rôle de premier plan dans l’industrie mondiale du coton. « Nous ne voulons plus être de simples producteurs, mais des transformateurs à grande échelle », a martelé Sindé Gilles Chékété. Ce changement de cap pour le développement durable de la filière s’accompagne d’un appel massif aux investisseurs privés et aux institutions financières.

« Les marges dans la confection de textiles techniques sont élevées et la demande mondiale est en forte croissance ; le Bénin est prêt à accueillir les investissements nécessaires pour capter cette valeur », a lancé le directeur général de l’Apiex aux partenaires potentiels.

Laurent G. Akpo a renchéri : «Les infrastructures sont prêtes, le climat des affaires est favorable et nous offrons des incitations fiscales robustes. Il est temps pour les investisseurs de saisir cette opportunité. »

Le forum a vu la participation de nombreux acteurs internationaux, tels que la Fédération Internationale de Football Association (Fifa), l’Organisation mondiale du Commerce (Omc), la Société financière internationale (Ifc), Afreximbank et Scan-Thor. Ces partenaires sont engagés à soutenir le Bénin et les autres pays du C4+ dans leur quête pour devenir des hubs de transformation textile. « Le partenariat avec l’Omc et la Fifa est une opportunité unique pour développer le secteur du textile sportif, un marché en pleine expansion », a déclaré Laurent G. Akpo.

L’engagement du Bénin à industrialiser sa filière cotonnière ouvre la voie à une transformation en profondeur de l’économie, assure Aristide Mèdénou, directeur général de l’Economie. A l’en croire, le coton peut devenir le moteur de la prospérité en Afrique de l’Ouest et, pour ce faire, les ressources et la vision existent ; le moment est venu d’agir.

Aic et Better Cotton pour une production écoresponsable

En marge du Forum, Better Cotton Initiative (Bci), l’initiative mondiale de durabilité pour le coton, et l’Association interprofessionnelle du coton (Aic) au Bénin ont signé un accord visant à promouvoir des pratiques agricoles durables. Cet accord vise à établir de meilleures normes et à conquérir de nouveaux marchés pour le coton, indique Lena Staafgard, chef de l’exploitation de Bci, après avoir exprimé sa satisfaction.

« Cet engagement reflète notre volonté de maintenir une production cotonnière durable et d’assurer sa visibilité à l’échelle mondiale », souligne Morel Adonon, représentant de l’Aic.

La signature de cet accord fait suite à un atelier multipartite tenu en juin dernier à Cotonou, marquant ainsi une nouvelle étape dans l’effort de durabilité de la filière cotonnière béninoise. La Fédération nationale des coopératives villageoises de producteurs de coton (Fn-Cvpc), par la voix de son secrétaire exécutif, Souhaïbou Gambari, salue cet accord et espère qu’il contribuera à aider les communautés cotonnières à survivre et à prospérer, tout en protégeant et restaurant l’environnement.