La Nation Bénin...
A l’initiative de l’Union postale universelle
(Upu), Cotonou abrite du 21 au 23 novembre, un forum sur le financement du
secteur postal en Afrique. Il est question de lever les goulots d’étranglement
afin de libérer les chaînes de valeur de ce vecteur d’inclusion financière et
de développement.
Avec plus de 25 000 bureaux disséminés en
Afrique et 59 000 employés, le secteur postal s’avère l’épine dorsale d’une
économie inclusive sur le continent. Mais, il reste confronté à un déficit
chronique d’investissements qui l’empêche de jouer pleinement son rôle dans le
développement social et économique des pays.
Dans le but de combler ce besoin, un forum
initié par l’Union postale universelle (Upu) s’est ouvert ce mardi à Cotonou,
sur le thème « Financement du secteur postal : entre obstacles et opportunités
».
Pendant trois jours, représentants
gouvernementaux, autorités de régulation, experts en financement et
développement économique et autres acteurs de premier rang du secteur se
penchent sur les défis liés au financement et explorent des modèles innovants,
des partenariats public-privé et autres approches qui peuvent garantir sa
modernisation, tout en respectant les principes de service universel et
d’équité.
Les enjeux liés au financement du secteur
postal en Afrique sont multiples et incluent la modernisation des
infrastructures postales, la formation du personnel, l’adoption de nouvelles
technologies, la diversification des services et la compétitivité sur un marché
en constante évolution, laisse entendre Judith B. Glidja, directrice générale
de La Poste du Bénin.
Le financement adéquat du secteur postal
implique de soutenir activement le développement des services numériques et la
transformation digitale afin de garantir que la poste reste pertinente,
efficace et accessible à tous, selon Alban Bienvenu Bessan, secrétaire général
du ministère de l’Economie et des Finances. Les gouvernants et les pouvoirs
publics ont le rôle de favoriser la création d’un environnement propice,
d’élaborer des politiques qui encouragent l’investissement et de s’assurer que
les services postaux atteignent les communautés qui en ont le plus besoin,
estime-t-il.
Exhortations
Au nom du ministre, M. Bessan lance également
un appel à tous les acteurs de la finance, experts, investisseurs, afin qu’ils
s’engagent et unissent leurs forces pour redonner à la poste africaine ses
lettres de noblesse.
La vision de 2030 de l’Upu appelle à un
financement conséquent et stratégique de la part des décideurs africains. Les
priorités définies pour l’Afrique sur la période 2022-2025 insistent sur la
réduction des écarts de développement postal à l’aide d’investissements accrus
et de politiques ciblées et la promotion de diverses façons d’utiliser le
réseau postal pour favoriser le développement socioéconomique, rappelle Michael
Elisha Onyezewe, représentant de l’Union panafricaine des postes (Upap). La
rencontre de Cotonou devrait aboutir à la définition d’une approche régionale
visant l’identification, l’exécution, le contrôle et le suivi-évaluation des
projets pouvant assurer l’accès aux solutions de financement nécessaires au
développement des réseaux et services postaux, préconise-t-il.
Un zoom fait par le consultant Parfait E.
Agblonon sur la situation globale du secteur postal en Afrique indique une
densité postale de 1 bureau pour 100 000 habitants, trop faible pour garantir
l’accès aux services aux populations. L’ancien directeur général de la Poste du
Bénin insiste sur quatre leviers pour relever les défis à savoir la
connectivité et la digitalisation des réseaux, la mise en place d’un parcours
client performant, l’appui à la transition énergétique et l’innovation ouverte
ou l’hyper-collaboration, notamment avec les start-up.
Sous la houlette du secrétaire exécutif de la
Conférence des postes des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cpeao), Adama Diouf
qui assure la modération des débats, les panels analysent les besoins de
financement actuels, les mécanismes de financement émergents, avant d’envisager
les stratégies à mettre en œuvre pour augmenter l’appui des gouvernements et
d’autres bailleurs de fonds au secteur postal. Le montage des projets postaux
susceptibles d’intéresser les banques et autres institutions financières et la
configuration du service postal universel qui permettrait de bâtir des
entreprises postales résilientes dans un contexte mondial de chocs sont aussi
au cœur des préoccupations.