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Prix Abdoulaye Fadiga 2024 pour la recherche économique: Pas de lauréat faute de travaux convaincants

Economie
L’édition 2024 du Prix Abdoulaye Fadiga annulée faute de travaux répondant aux standards requis L’édition 2024 du Prix Abdoulaye Fadiga annulée faute de travaux répondant aux standards requis

Dans un communiqué officiel, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao) a annoncé qu’aucune œuvre ne sera primée pour l’édition 2024 du Prix Abdoulaye Fadiga. Les travaux soumis par les chercheurs des pays membres de l’Uemoa n’ont pas atteint le niveau d’exigence requis, selon les conclusions du comité de lecture.

 

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 05 mai 2025 à 07h34 Durée 3 min.
#Prix Abdoulaye Fadiga

Pas de lauréat pour l’édition 2024 du Prix Abdoulaye Fadiga pour la promotion de la recherche économique. À la grande surprise du monde universitaire et de la communauté des chercheurs ouest-africains, la prestigieuse distinction ne sera pas attribuée cette année.

Dans un communiqué rendu public, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao), initiatrice du prix, a officiellement annoncé l’annulation de la remise du trophée, faute de travaux jugés suffisamment rigoureux. « À l’issue des délibérations du jury, le Prix Abdoulaye Fadiga pour la promotion de la recherche économique n’a pas été décerné pour l’édition 2024 », peut-on lire dans le communiqué. Cette décision découle d’un processus d’évaluation mené par un comité de lecture constitué de professeurs de renommée internationale en sciences économiques. Ces experts ont unanimement conclu que les articles soumis ne répondent pas aux normes scientifiques et méthodologiques attendues pour mériter cette reconnaissance. Cette décision survient dans un contexte de mutations économiques majeures pour les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Pour l’édition 2024, la Bceao avait pourtant défini une série de thématiques prioritaires pour stimuler une réflexion scientifique ancrée dans les réalités contemporaines. Il s’agissait notamment de l’analyse des innovations financières et de la digitalisation, telles que les crypto-monnaies, les monnaies digitales de banques centrales, les fintech ou encore le Big Data, en lien avec l’inclusion financière, le financement des économies, la politique monétaire et la stabilité financière ; de l’évaluation des chocs exogènes, tels que la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, le terrorisme ou la volatilité des prix des matières premières, et leurs implications sur les secteurs économique et financiers ; des changements climatique et de leurs impacts économiques, à travers des travaux sur la finance verte et le verdissement de la politique monétaire ; de la stabilité financière ainsi que des politiques micro et macro-prudentielles au sein de l’Union ; des grandes questions macroéconomiques touchant à la croissance, aux finances publiques, à l’endettement et à la coordination des politiques monétaire et budgétaire. La Banque centrale insistait également sur l’ouverture à toute thématique pouvant éclairer la mise en œuvre des politiques économiques, financières et monétaires dans l’Union, en privilégiant une approche rigoureuse et utile à la prise de décision.

 

Compétitivité recherchée

Le Prix Abdoulaye Fadiga n’est pas une récompense ordinaire. Créé pour honorer la mémoire du premier gouverneur de la Bceao, ce prix vise à promouvoir la recherche économique de haut niveau dans l’espace Uemoa. Il distingue tous les deux ans des travaux originaux, pertinents et rigoureux, portant sur les enjeux économiques majeurs de la sous-région. Sa dotation financière significative et son prestige en font une distinction très convoitée par les chercheurs, doctorants et universitaires ouest-africains. L’absence de lauréat en 2024, si elle peut sembler décourageante, traduit avant tout l’engagement de la Bceao à maintenir un haut niveau d’exigence. Pour l’institution, il ne s’agit pas de récompenser par défaut, mais de valoriser l’excellence académique et la pertinence analytique des contributions. « La Banque centrale réitère son engagement pour la promotion de la recherche économique dans l’Uemoa », précise le communiqué, tout en encourageant les jeunes chercheurs à persévérer. Ce n’est pas la première fois que le prix n’est pas décerné. Dans les précédentes éditions, notamment en 2016, 2020 et 2022, des situations similaires ont été observées. Ce qui tend à confirmer que l’institution ne transige pas avec la qualité. Pour les jeunes chercheurs, ce revers collectif peut être vu comme une incitation à redoubler d’efforts. Il s’agit désormais de mieux s’outiller, de renforcer les capacités méthodologiques et de produire des travaux plus approfondis, tant sur le fond que sur la forme. En effet, dans un contexte économique sous-régional marqué par des défis majeurs tels que la croissance inclusive, la stabilité macroéconomique, la transformation structurelle, la qualité de la recherche économique ne doit plus être une option. Le prix Abdoulaye Fadiga demeure un symbole fort de reconnaissance et de valorisation des talents scientifiques de l’Uemoa. La Bceao promet de poursuivre ses efforts pour stimuler l’excellence académique et invite tous les candidats potentiels à se préparer dès à présent pour les prochaines éditions.