La Nation Bénin...
Le potentiel énergétique de l’hydrogène vert est au cœur d’un atelier
international ouvert hier mercredi 4 octobre à Cotonou. Pendant deux jours,
l'occasion est offerte aux participants de partager leurs connaissances et de
suggérer des idées pour son exploitation à partir des sources d’énergies
renouvelables
L’hydrogène vert, en tant que carburant de l’avenir,
focalise les attentions les 4 et 5 octobre à Cotonou. C’est à la faveur d’un
atelier de renforcement de capacités sur son potentiel et son exploitation dans
les secteurs de l’énergie, du commerce et de l’industrie. Il est organisé par
la Banque ouest-africaine de développement (Boad) en collaboration avec le
Centre et Réseau des technologies climatiques (Ctcn) et le Laboratoire national
des énergies renouvelables (Nrel), avec l’appui des ministères en charge de
l’Energie et du Cadre de vie du Bénin.
La promotion des énergies renouvelables et accessibles reste une priorité pour le développement économique et social de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), indique Sandra Amichia, cheffe de la mission résidente de la Boad au Bénin. La Boad entend consacrer 25 % des ressources à l’environnement et à la résilience climatique sur la période 2021-2025. L’institution a identifié comme axes le partage des connaissances, le renforcement des capacités ainsi que la mobilisation des ressources pour le déploiement des technologies et services de l’hydrogène vert, détaille Sandra Amichia.
L’atelier de Cotonou, explique la représentante du
président de la Boad, entre dans le cadre de la coopération entre les
institutions prenantes, pour la mise en œuvre d’actions communes et concertées
auprès des partenaires au développement, des échanges d’informations, le
partage d’études réalisées indépendamment par l’une ou l’autre partie ainsi que
l’implémentation de projets concrets dans le secteur de l’hydrogène vert.
L’approvisionnement énergétique très peu fiable et coûteux
est l’un des plus importants obstacles aux opérations des entreprises et reste
une contrainte structurelle majeure d’après les acteurs du secteur privé,
rapporte Todéman Assan, directeur de la planification énergétique, de
l’électrification rurale et de la règlementation au secrétariat d’Etat à
l’Energie.
Booster la production
La production de l’hydrogène vert en Afrique s’avère une
solution palliative efficace pour accélérer la croissance économique à faible
intensité de carbone sur tout le continent et réduire les émissions de 40 %,
selon Rajiv Garg, directeur du Ctcn. Elle devrait atteindre 50 millions de
tonnes par an d’ici 2035, d’après un rapport de la Banque européenne
d’investissement, de l’Alliance solaire internationale et l’Union africaine,
publié en novembre 2022.
La production de l’hydrogène à faible empreinte carbone
s’est limitée à 0,7 million de tonnes à l’échelle mondiale, soit 0,7 % de
l’offre globale de l’hydrogène en 2022, relève Todéman Assan. Aujourd’hui,
l’hydrogène est principalement produit (pour plus de 90 %) à partir de
combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel, ce qui
entraîne d’importantes émissions de carbone et un impact considérable sur le
climat. La production annuelle de l’hydrogène vert est attendue à 38 millions
de tonnes en 2030, informe M. Assan. Sur ce total, poursuit-il, 27 millions de
tonnes devraient être produits par électrolyse de l’eau à partir de sources
d’énergies renouvelables et plus de 10 millions de tonnes à partir de
combustibles fossiles avec captage du carbone en 2030. Mais ces objectifs
risquent de ne pas être atteints d’ici la fin de la décennie car, à ce jour,
seulement 4 % des projets annoncés ont fait l’objet d’une décision finale
d'investissement, alerte Todéman Assan.
La rencontre de Cotonou offre l’occasion aux participants
de s’engager dans un dialogue suggérant diverses idées pour faciliter
l’exploitation de l’hydrogène vert. L’urgence, c’est de développer la
production de l’hydrogène à partir de l’électrolyse de l’eau, ce qui permet de
séparer les éléments – oxygène et hydrogène – et de produire un hydrogène
décarboné, ou vert.
L’atelier regroupe une trentaine de participants provenant
des pays de l’Uemoa, mais aussi du Ghana, de la République démocratique du
Congo, de la Mauritanie, du Liberia, de la Sierra Leone, du Cameroun, de la
Gambie, de Guinée Conakry, du Kenya, de Sao Tomé-et-Principe, de l’Ile Maurice,
de la Zambie, de Madagascar, de la Corée du Sud?
La rencontre de Cotonou permet d’explorer des pistes de solutions pour pallier les difficultés d’exploitation de l'hydrogène vert en Afrique