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Situation de la sécurité alimentaire: L’inflation des denrées aggrave la faim et la malnutrition

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L’inflation des prix alimentaires reste élevée dans plusieurs pays, favorisée par la guerre russo-ukrainienne, aggravant l’insécurité alimentaire et particulièrement la malnutrition infantile, selon la Banque mondiale. 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 28 mars 2024 à 08h21 Durée 3 min.
#Situation de la sécurité alimentaire

L’inflation des prix alimentaires intérieurs reste supérieure à 5 % dans 60 % des pays à faible revenu, 63,8 % des pays à revenu intermédiaire inférieur, 46 % des pays à revenu intermédiaire supérieur, selon le dernier point sur la sécurité alimentaire de la Banque mondiale. En termes réels, l’inflation des prix alimentaires a dépassé l’inflation globale dans 62,9 % des 167 pays pour lesquels des données sont disponibles, indique le document.

Les pays pauvres paient un prix fort de l’inflation des produits alimentaires. Une hausse de 5 % du prix réel des aliments sur une période de trois mois augmente le risque d’émaciation et d’émaciation sévère de 9 % et 14 % respectivement chez les enfants de moins de 5 ans, surtout dans les foyers ruraux et pauvres, d’après une récente étude réalisée à partir de données couvrant 44 pays à revenu faible ou intermédiaire. Cette atteinte nutritionnelle même de courte durée accroît les risques futurs de retard de croissance et de retard de croissance sévère de 1,6 % et 2,4 % respectivement, souligne l’étude. De plus, l’augmentation des prix de 5 % dans les 12 derniers mois réduit de 3 % la probabilité d’une alimentation suffisamment diversifiée, la consommation s’orientant vers des aliments de base tels que les féculents qui sont moins coûteux.

Production affectée

Les indices des prix agricoles et des prix des céréales ont connu une hausse de 2 % par rapport aux niveaux enregistrés fin février dernier, tandis que l’indice des prix à l’exportation gagnait 1 %. Des hausses significatives sont notées au niveau des cours des céréales : maïs (+12 %) et blé (+4 %). Toutefois, en glissement annuel, ils ont respectivement enregistré un recul de 32 % et 21 %. Les cours du blé, du maïs et du soja sont tombés à leur plus bas niveau depuis deux ans, d’après le dernier bulletin de veille du Système d’information sur les marchés agricoles (Amis). Ceux du riz ont connu plutôt une hausse de 27 % par rapport au niveau d’il y a un an.

La guerre russo-ukrainienne qui dure depuis plus de deux ans continue d’avoir de profondes répercussions sur les marchés agricoles mondiaux et de menacer la sécurité alimentaire dans le monde, estime l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (Ifpri). Le conflit affecte gravement la production et les échanges en Ukraine, important exportateur de produits agricoles. En revanche, il est noté une hausse des exportations d’autres pays, dont la Russie.

Les restrictions commerciales mises en place par certains pays en raison de la guerre, ont aggravé la crise alimentaire mondiale. Au 11 mars 2024, 16 pays ont imposé 23 interdictions d’exportation sur certains produits agricoles et 8 pays avaient adopté 15 mesures limitant les exportations.