La majorité des entreprises béninoises n’ont pas connaissance de la sous-traitance encore moins des opportunités et des avantages qu’elle recèle, d’après une étude de l’Observatoire du commerce, de l’industrie et des services (Ocis, novembre 2022). Mais, les trois quarts de celles qui en ont connaissance, pratiquent réellement la sous-traitance.
L’activité est marquée au Bénin par une prépondérance des petites et moyennes entreprises, notamment des Sociétés à responsabilité limitée (Sarl), qui se retrouvent souvent en position de sous-traitant, révèle l’étude sur le thème « Etat des lieux de la sous-traitance au Bénin ». Celles-ci ont peu accès aux opportunités offertes par les grandes entreprises donneuses d’ordres dans le cadre des appels d’offres et des marchés publics. Ces dernières sont globalement satisfaites des prestations fournies par leurs sous-traitants tandis que les sous-traitants sont globalement peu satisfaits de la collaboration avec leurs donneurs d’ordres, indique l’Ocis.
L’étude montre aussi que les entreprises béninoises intéressées par la sous-traitance sont confrontées essentiellement aux difficultés liées à l’insuffisance de matières premières, l’insuffisance de main-d’œuvre qualifiée et la mauvaise disponibilité de l’énergie. Elle laisse entrevoir également que les entreprises béninoises donneuses d’ordres et sous-traitantes font plus recours aux partenaires locaux, mais avec une tendance accrue vers les entreprises étrangères.
Les entreprises pointent du doigt l’absence d’une structure opérationnelle de gestion de la sous-traitance au Bénin, qui contraint les donneurs d’ordres à faire recours à leur réseau relationnel pour identifier et contracter avec les sous-traitants. Toutefois, la promotion des activités de sous-traitance au Bénin est assurée par la Bourse de sous-traitance et de partenariat du Bénin (Bstp-Bénin) logée à la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Cci-Bénin).
Avantages
Au Bénin, la sous-traitance s’exerce principalement dans l’industrie mais s’étend de plus en plus à d’autres secteurs d’activités comme l’artisanat, les services (ingénierie, logiciels, centres d’appels, publicité). Les domaines de prédilection de la sous-traitance sont : agroalimentaire, Btp, réparation et entretien d’automobiles, transformation du bois, peinture et colle, textile, vitrerie et aluminerie, hôtellerie et restauration, imprimerie, informatique-électricité et Tic, soins aux particuliers, médecine, optique et réactifs, commerce-transports et services aux entreprises.
L’activité revêt plusieurs avantages pour les donneurs d’ordres, notamment la réduction des coûts, l’économie de temps, l’optimisation des ressources liées aux nouvelles installations, la flexibilité des structures de prise de décision, l’adaptation de la production aux fluctuations de la demande. Pour les sous-traitants, elle stimule la production et favorise l’acquisition de connaissances, le renforcement des capacités techniques et de gestion, l’augmentation du chiffre d’affaires, l’élévation du niveau technique et transfert technologique. En somme, c’est l’ensemble de l’économie qui en bénéficie à travers l’amélioration de la productivité, le développement industriel, la minimisation des gaspillages, la réduction des importations et l’économie des devises.
Quatre axes stratégiques
A l’horizon 2025, la Bourse de sous-traitance et de partenariat du Bénin entend faire de la sous-traitance
« un vecteur de la croissance économique durable portée par une communauté d’affaires notamment agroindustriels et de services plus forte, résiliente et diversifiée ».
Pour ce faire, la stratégie de développement de l’activité est articulée autour des quatre principaux axes. Il est question, primo, de faire connaître aux entreprises béninoises la pertinence et les avantages de la sous-traitance, à travers une structuration et une meilleure organisation de l’activité, l’élaboration et la vulgarisation d’une charte nationale de la sous-traitance, le développement d’une stratégie de communication et de relations publiques, recommande l’Ocis.
Secundo, il s’agit de renforcer les capacités des acteurs (sous-traitants, donneurs d’ordres, structures d’encadrement), de les aider à formaliser leurs relations à travers des contrats clairs et simples, d’agréer les entreprises par domaine et de faciliter aux entreprises la signature des accords de partenariat.
Le troisième axe est relatif à l’accès au financement et aux marchés, à travers la valorisation des produits locaux, le plaidoyer envers les pouvoirs, l’appui technique pour la recherche du financement pour l’acquisition des équipements lourds, la participation des entreprises béninoises aux foires régionales et internationales de sous-traitance.
Enfin, l’étude met l’accent sur l’opérationnalisation de la Bstp-Bénin pour l’institutionnalisation de la sous-traitance, à travers le montage institutionnel de la structure, la mise en place du Comité de pilotage, la dotation de moyens nécessaires pour son fonctionnement.