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Appui à la gestion des aires protégées: Des microprojets à la périphérie de la Pendjari évalués

Environnement
Par   Eklou, le 28 mai 2015 à 07h52

Dans le cadre de la revue à mi-parcours du Projet d’appui à la gestion des aires protégées (PAGAP/CENAGREF), une mission de la Banque mondiale a visité du 19 au 20 mai dernier les infrastructures réalisées dans le parc national de la Pendjari et les microprojets à sa périphérie. Ce projet qui a démarré en février 2012 vise à renforcer la protection de la biodiversité dans les écosystèmes de savanes au Nord-Bénin.

Au nombre des activités inscrites dans le cadre du Projet d’appui à la gestion des aires protégées du Centre national de gestion des réserves de faune (CENAGREF) figurent entre autres la réhabilitation des infrastructures dans les réserves de faune ainsi que le développement et la mise en œuvre d’activités génératrices de revenus (AGR) au profit des communautés riveraines des parcs nationaux. La mission de la Banque mondiale au prime abord, s’est rendue sur les chantiers des travaux de réfection des infrastructures entrant en ligne des efforts de conservation de la biodiversité. Ainsi a-t-elle constaté de visu l’état d’avancement des chantiers d’aménagement de pistes dans le parc national de la Pendjari ainsi que ceux de réhabilitation et d’entretien des miradors des mares Bali, Yangouali, Tiabiga et de la mare sacrée de ladite réserve.

Visite des microprojets

En ce qui concerne la visite des microprojets à la périphérie de la Pendjari, la mission s’est portée vers les axes Tanguiéta-Batia-Porga pour évaluer la mise en œuvre des activités génératrices de revenus financées au profit des populations riveraines du parc. Il s’agit entre autres des microprojets relatifs à l’apiculture à Tchafarga et Tanougou 2, à l’élevage de volaille à Tchanwassaga, au maraîchage à Batia, des ovins à Daga à Matéri et des microprojets de production de riz, de sésame et d’élevage de canard respectivement à Pouri et Sépounga dans la commune de Matéri.
Si le financement de ces différents microprojets vise à réduire la pression anthropique sur les ressources du parc national de la Pendjari, il n’en demeure pas moins que les différents groupements et micro-entreprises impactés s’accordent à en tirer des dividendes. Ancien agent des Associations villageoises de gestion des réserves de faune (AVIGREF) reconverti dans l’élevage de poulets de race locale, Gilbert Kassa a connu sa rédemption à travers la subvention du PAGAP. «Avec la crise qui a conduit à la suspension des activités des AVIGREF, j’ai dû m’orienter dans l’élevage. Sans le PAGAP, je n’aurais pas surmonté les charges familiales et peut-être que je prendrais le chemin du parc pour m’adonner au braconnage», confie-t-il. Il témoigne que ses revenus ont sensiblement augmenté avec l’appui du projet et appelle à l’union des éleveurs pour une meilleure productivité. Les autres bénéficiaires à l’instar de Gilbert Kassa soutiennent qu’avec les activités de leurs projets respectifs, l’intérêt qu’ils nourrissaient pour les ressources du parc national de la Pendjari s’est estompé.

Evaluer

Plus de temps à perdre dans le parc avec les risques de se faire tuer par un animal sauvage ou arrêter par les forces de sécurité.
Pour Eliassou Hamidou Séko, coordonnateur national du PAGAP, l’objectif de la revue à mi-parcours est de permettre au gouvernement et aux partenaires impliqués d’évaluer la pertinence et l’évolution des actions mises en œuvre et de prendre des décisions sur la mise en œuvre pour le restant de la durée prévue. Elle vise donc à déterminer la pertinence, l’efficience, l’efficacité, l’impact et la durabilité des résultats du projet. Aussi, l’évaluation appréciera-t-elle le niveau atteint des réalisations du projet par rapport à ses objectifs, tout en identifiant également les facteurs handicapants.
Et en matière de résultats, un brin de satisfaction est à noter au niveau des partenaires. Salimata Diallo Follea, chargée du PAGAP à Washington à la Banque mondiale et chef de mission, au terme de la visite, a souligné que les micro-entreprises individuelles ont l’air de porter plus que les groupements qui peinent à mutualiser leurs efforts. Des forces et faiblesses identifiées, il reste, à son avis, à rechercher les stratégies pour mieux les encadrer pour l’atteinte des résultats. Elle relèvera comme faiblesses, entre autres, la faible productivité de certaines initiatives et la difficulté à disposer de circuits d’écoulement des produits. D’où une réorientation des microprojets pour de meilleures performances et leur pérennisation à la fin du PAGAP.
Signalons qu’en trois ans d’activités les taux d’exécution physique et financière sont respectivement de 65% et 60%.