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Conservation de la biodiversité transfrontalière: Les approches du projet Rbt-Wap expliquées aux ambassadeurs de l’Ue

Environnement
La visite de la délégation de l’Union européenne au parc Rbt-Wap pour découvrir  les espèces conservées à Tanguiéta La visite de la délégation de l’Union européenne au parc Rbt-Wap pour découvrir les espèces conservées à Tanguiéta

Dans le cadre de la semaine de l’Europe tenue du 13 au 17 mai, les ambassadeurs de l’Union européenne sont allés constater les efforts en matière de conservation de la biodiversité sur le site du projet Réserve de biosphère transfrontalière W-Arly-Pendjari (Rbt-Wap) à Tanguiéta. Les différentes approches dudit projet financé par la coopération allemande et mis en œuvre par l’Ong Savane d’Afrique ont été expliquées à la délégation, mercredi 15 mai dernier. 

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 23 mai 2024 à 02h06 Durée 3 min.
#la santé humaine, animale et environnementale

Les ambassadeurs de l’Union européenne en visite sur le site du Projet intitulé  Protéger la réserve de biosphère transfrontalière de la région W-Arly-Pendjari (Rbt-Wap) ont été entretenus sur les différentes approches de sa mise en œuvre. Le projet Réserve de biosphère transfrontalière W-Arly-Pendjari soutient la population voisine de la plus grande zone protégée de savane contiguë d’Afrique de l’Ouest, qui abrite d’importantes populations d’animaux sauvages. Cependant, sa biodiversité est menacée par le braconnage, un système de protection inadéquat du parc national, la pression démographique croissante et les effets visibles du changement climatique. La première phase du projet qui s’étend de 2015 à juin 2023 est cofinancée par l’Union européenne à hauteur de quinze millions et par le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (Bmz) à hauteur de dix-sept millions.

Cosme Kpadonou, conseiller technique sur le projet, explique aux ambassadeurs de l’Union européenne que Rbt-Wap est une suite logique des appuis de la Coopération allemande sur une quarantaine d’années. «L’approche principale est que l’on conserve aussi bien la biodiversité dans les parcs, mais aussi les communautés qui sont dans la périphérie. Pour cette phase du projet, l’un des résultats clés est de renforcer la résilience des communautés riveraines du Complexe en vue de sauvegarder les acquis de la phase 1 du projet et on sait que dans les communautés, les femmes ont un rôle moteur. L’accent est mis sur la femme dans tout ce qui est fait parce que le mari et les enfants bénéficient de ses actions », a détaillé Cosme Kpadonou. Rbt-Wap, indique-t-il, est un projet qui couvre trois pays à savoir le Burkina Faso, le Bénin et le Niger. Il va dynamiser la coopération transfrontalière en appuyant le fonctionnement du secrétariat exécutif du complexe W-Arly-Pendjari et renforcer la résilience des élus locaux et des communautés.

 Visite des espèces protégées du parc

 Il s’agit d’un complexe d’environ trois millions d’hectares et les actions vont bien au-delà, a précisé Cosme Kpadonou aux ambassadeurs lors de la visite terrain du site du projet à Tanguiéta. « Juste après cette phase, l’idée est de promouvoir le développement endogène durable inclusif, répondant aux défis des changements climatiques, de dynamiser la coopération transfrontalière et de renforcer la résilience des communautés et des élus locaux. C’est sur cela qu’on travaillera de juillet 2023 à juin 2027. On retient l’action à l’intérieur du parc qui est faite avec les structures nationales des trois pays et les Ong internationales qui gèrent les parcs. Celle en périphérie avec les communautés, parce que c’est de là que les pressions partent pour aller dans les parcs et quand on résout un certain nombre de choses, cela diminue la pression dans le parc. Le troisième volet, c’est que la biodiversité n’est pas seulement dans les parcs. Sur le circuit, on voit les autres diversités qu’on trouve dans les terroirs ainsi que les initiatives pour les conserver», ajoute Cosme Kpadonou.

Dans la mise en œuvre des projets Aménagement et gestion des aires communautaires, Suivi digital des activités, Renforcement de la résilience des femmes 2018-2024, les résultats obtenus ont été présentés aux ambassadeurs. Sur les différents circuits du parc visités par ces derniers, on découvre des espèces telles que le porc-épic, la tortue sulcata, l’autruche, le python, le cobra des forêts, le crocodile nain d’Afrique et autres espèces menacées d’extinction et bien conservées sur le site. Un moment de grande découverte, très apprécié par le corps diplomatique. Le complexe W-Arly-Pendjari est le plus vaste site transfrontalier naturel de savane, le mieux préservé et géré de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1996 et étendu en 2017.