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Gestion des feux et des gaz: L’anomalie prend le pas sur la norme

Environnement
Par   Didier Pascal DOGUE, le 14 janv. 2016 à 07h53

Les feux de brousse, les différentes incinérations de drogues et de médicaments et les pots d’échappement libèrent quels types de gaz et à quels dangers exposent-ils les citoyens? Où retrouve-t-on parmi tout cela les gaz à effet de serre? Comment doivent-ils être gérés ou entretenus? C'est à ce lot de questions que Wabi Marcos, spécialiste des gaz au ministère de l’Environnement a répondu dans l'entretien qu'il nous a accordé.

Aujourd’hui, c’est le tribunal qui dirige les opérations d’incinération. Cela nous a amené à nous y intéresser en nous rapprochant d’un spécialiste, Wabi Marcos. Devant la fréquence des feux de brousse et des incinérations de médicaments, le spécialiste Wabi Marcos donne des explications. «Aujourd’hui, on ne brûle pas les médicaments. On fait de l’encapsulage : on creuse un trou dans lequel on déverse les produits; on les recouvre de ciment et on ajoute de l’eau et on ferme le trou», précise le spécialiste des gaz au ministère de l’Environnement.

Pour le moment, c’est un comité interministériel composé du ministère de la Santé et du ministère de l'Environnement qui s’en charge, poursuit Wabi Marcos. Le ministère de l’Environnement étant membre de ce comité, tous ses membres assistent au déroulement de l’opération. «On ne saurait procéder autrement dans la mesure où cela est constaté par un rapport que tout le monde signe», indique-t-il.
Au cours d’une opération dirigée par le greffier en chef du tribunal de première instance de première classe de Cotonou, où il a été procédé autrement, le technicien rétorque que c’est peut-être la drogue. «C’est vrai que pour la drogue, il vaut mieux ne pas mettre du feu dans une zone à usage d’habitation ; mais par contre on peut le faire lorsque les populations n’habitent pas près des lieux», complète Wabi Marcos, car l’essentiel, souligne-t-il, étant d’éliminer ces produits dangereux.

Le vent peut tout disperser

Il pense que le vent peut tout disperser dans la nature. Mais il prévient cependant que, «C’est un peu compliqué avec ce qu’on appelle la chimie de l’atmosphère; beaucoup de choses peuvent se passer; car des produits chimiques se forment de manière non intentionnelle mais qui sont très dangereux quand il n’y a pas une forte température».
Il ajoute qu’en raison du fait que des produits chimiques très dangereux peuvent se former, dans les conditions où il est nécessaire de procéder ainsi, au niveau des agglomérations très concentrées, il est souhaitable que l’opération se déroule dans un incinérateur mécanique avec des conditions de température assez élevées.
«Les feux de brousse ne devraient pas poser de problèmes dans des conditions normales», conçoit Wabi Marcos, car cela dégage du gaz carbonique et de l’oxygène. Mais comme les conditions ne sont généralement pas normales, il peut arriver, fait-il remarquer, surtout en tenant compte de ce qu’on appelle la chimie de l’atmosphère, que certains gaz dangereux se propagent dans la nature, à l’occasion, fut-il en petite quantité. Ce sont des émissions, relève-t-il, qui peuvent rapidement se dissoudre dans l’atmosphère avant d’atteindre les zones d’habitation ; ce qui fait, atteste-t-il, que cela ne constitue plus un danger en tant que tel.
Le danger, relève-t-il, à ce niveau, porte simplement sur l’érosion du sol et les problèmes de non fertilité du sol et de disparition éventuellement des espèces animales et/ ou végétales.
Par contre, convient Wabi Marcos, les grands feux de brousse occasionnent la disparition des forêts qui protègent contre l’érosion et favorisent la lutte contre les changements climatiques. Il faut alors prendre garde, prévient-il.
Aujourd’hui, en matière de lutte contre les changements climatiques, les forêts occupent une place de choix d’où il est nécessaire de prendre les dispositions pour éviter de pareilles déconvenues, conseille le spécialiste.
Les feux précoces constituant un domaine plus connu des forestiers, Wabi Marcos a préféré réserver le développement du sujet aux "gardiens du temple vert". Pour lui, ce sont des feux intentionnels, nécessaires et contrôlés pour ne pas embraser les grandes végétations.

Les pots d’échappement

En ce qui concerne les pots d’échappement, ils libèrent, indique Wabi Marcos, du monoxyde et du dioxyde de carbone, des gaz à effet de serre dangereux pour la respiration. Il y a également les dioxydes de soufre qui occasionnent dans les pays industrialisés les pluies acides.
Chez nous, précise-t-il, il y a les imbrûlés d’hydrocarbures : aujourd’hui selon lui, le Béninois qui utilise son véhicule ou sa moto consomme plus d’hydrocarbures qu’il n’en faut ; alors que ces hydrocarbures qui devraient normalement servir à faire tourner les moteurs, sortent parfois anormalement par le pot d’échappement à cause du mauvais réglage/entretien des moteurs, retient-il. «Les Béninois ne sont pas bien portés vers l’entretien correct de leurs moyens de déplacement. Ce qui leur fait perdre beaucoup de sous. Parce que les hydrocarbures coûtent cher. Le reste passe dans l’air d’où le plus grand problème aujourd’hui concerne les mécaniciens», souligne Wabi Marcos. Il prévient qu’il importe non seulement qu’on les forme mais également les sensibilise surtout par rapport aux véhicules de nouvelle génération. Un travail que le ministère a entamé mais qu’il entend poursuivre par rapport aux problèmes que cela pose aux citoyens. Surtout, apprécie-t-il, que les mécaniciens font partie des acteurs à toucher dans le cadre de la lutte contre la pollution atmosphérique et le ministre en est bien conscient.
Le méthane est lui aussi un gaz à effet de serre. Les gaz utilisés dans les réfrigérateurs forment également des gaz à effet de serre, indique-t-il. Il s’agit là des hydrochlorofluorocarbones (Hcfc), les chlorofluorocarbones (cfc) et tout ce qu’on appelle gaz hydrofluorocarbones (hfc).
Ces gaz aujourd’hui (par exemple le cfc) sont en train d’être éliminés ou remplacés par de nouveaux gaz. Les réfrigérateurs qui viennent ces derniers temps, apprécie Wabi Marcos, utilisent les hydrocarbures. Ceux-là n’ont pas du tout d’effet sur la couche d’ozone donc pas du tout d’effet sur le climat.
«On a déjà pris date pour l’élimination des Hcfc ; c’est dire que les réfrigérateurs ou climatiseurs qui utilisent ces gaz ne doivent plus être achetés», prévient-il. Ces gaz ne produisent aucun effet sur la couche d’ozone mais ont des effets sur le climat?