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Journée mondiale des zones humides: Plus de 2000 palétuviers mis en terre autour du chenal Aho

Environnement
La restauration des mangroves est un impératif pour redonner vie au lac Ahémé et ses  chenaux et aux activités qui s’y mènent La restauration des mangroves est un impératif pour redonner vie au lac Ahémé et ses chenaux et aux activités qui s’y mènent

La célébration de la Journée mondiale des zones humides a été marquée par la mise en terre, samedi 3 février dernier, de plus de 2000 palétuviers sur les bords du chenal Aho du lac Ahémé, dans la commune de Kpomassè.

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 05 févr. 2024 à 04h27 Durée 3 min.
#Journée mondiale des zones humides
Réunis par la magie des réseaux sociaux sous la houlette de l’Ong Pauly Afrique Bio et ses partenaires, de jeunes volontaires épris de la préservation de l’environnement ont planté, samedi 3 février dernier, 2000 palétuviers dans le village Nazoumè, dans l’arrondissement d’Agbanto, commune de Kpomassè. Accompagnée par des agents des Eaux, forêts et chasse, cette opération marque la célébration de la Journée mondiale des zones humides (Jmzh) commémorée, le 2 février, en souvenir de la signature de la Convention sur les zones humides, le 2 février 1971, dans la ville iranienne de Ramsar. Elle s’inscrit dans le cadre d’un projet d’une durée de trois ans (2023-2025) dénommé « Projet de reboisement compensatoire bas carbone de 100 000 palétuviers sur le lac Ahémé de Kpomassè à Comè », précise Théophile Agbofoun, vice-président de l’Ong Pauly Afrique Bio. En 2023, 38 500 palétuviers, notamment les palétuviers rouges à racines plongeantes appelés « houéto» en langue locale (xwéla), ont été plantés sur ce site (Ramsar 1017), rappelle-t-il.
En présence du chef de village, René Aballo, la campagne a démarré par une séance de sensibilisation de l’assistance aux enjeux de la restauration du lac Ahémé et de ses chenaux, un complexe fluvio-lagunaire qui jadis comblait l’essentiel des besoins en produits halieutiques du Bénin, voire des pays voisins. La pollution des eaux, le comblement du lac, la disparition des forêts galeries et de nombreuses espèces halieutiques du fait de la pression anthropique ont conduit à la dégradation de l’écosystème du lac et à son appauvrissement en ressources halieutiques et ce, au grand dam des riverains, signale M. Agbofoun, consultant international en ingénierie de développement. 
Il saisit l’occasion pour saluer le démarrage du programme de dragage de ces cours d’eau initié par le gouvernement, tout en plaidant pour des mesures d’accompagnement en faveur des populations affectées.
Restaurer l’écosystème

De son côté, l’Ong Les Ateliers Tôbô pour la paix et le développement a également marqué la célébration de la Jmzh par la mise en terre, samedi dernier, de 50 palétuviers en face de l’espace lacustre connu sous le nom « Ilot au bio-bonheur » dans le village de Gogotinkponmè, arrondissement d’Agbanto. En partenariat avec le Groupe de recherche et d’action pour le bien-être au Bénin (Grabe-Bénin), l’opération lancée depuis le dimanche 7 janvier dernier vise à planter au total 1000 palétuviers blancs appelés « Kpontin » en langue locale, des arbres qui servaient d’abris aux pêcheurs mais qui deviennent de plus en plus rares. « Ce projet contribuera à faire revivre les berges lagunaires, notamment les embarcadères de Gogotinkpon et environs, de cette espèce dont les bienfaits sont énormes dans l’écosystème de mangrove», laisse entendre Dieudonné Mètonou, président de « Les Ateliers Tôbô pour la paix et le développement ».
Les initiatives de restauration de l’écosystème des mangroves se multiplient autour du lac Ahémé considéré non seulement comme réservoir d’eau et de ressources halieutiques, mais aussi un puits de carbone efficace. Les émissions radios et des séances sont organisées pour sensibiliser les populations riveraines à la nécessité de délaisser les engins illicites de pêche et autres pratiques prohibées qui menacent l’environnement.
La Jmzh 2024 est placée sous le thème « Les zones humides, sources de bien-être humain ». Mettant en exergue l’interdépendance à la fois belle et fragile entre la nature et l’homme, elle souligne l’urgence d’agir pour préserver et restaurer ces écosystèmes riches en biodiversité qui sous-tendent le bien-être humain.