La Nation Bénin...
Dans
le cadre des Journées communales d’assainissement du secteur de la
microfinance, la mairie de N’Dali était à l’honneur ce mardi 11 juin. C’est une
initiative de l’Agence nationale de surveillance des systèmes financiers
décentralisés (Anssfd) qui vise à sensibiliser et éduquer les populations
contre les structures illégales de collecte de l’épargne, de placement de fonds
ou d’octroi de crédits. Cette initiative, qui est à sa première édition, met à
l’avant-garde les autorités locales.
Les
structures de collecte de l’épargne ou d’octroi de crédits opérant sans aucune
autorisation de l’autorité compétente n’ont plus désormais leur place au Bénin.
C’est ce qui ressort des Journées communales d’assainissement du secteur de la
microfinance, organisées par l’Agence nationale de surveillance des systèmes
financiers décentralisés (Anssfd). Les activités prévues à cet effet, ont
démarré dans la commune de N’Dali ce mardi 11 juin.
Représentant
le ministre d’Etat, chargé de l’Economie, des Finances et de la Coopération,
Abdou Rafiou Bello, directeur général de l’Agence nationale de surveillance des
systèmes financiers décentralisés, a expliqué que ces journées seront meublées
de discussions sur les rôles et responsabilités des collectivités locales dans
l’assainissement du secteur de la microfinance au Bénin. Depuis 2016, a-t-il
rappelé, des actions et réformes ont été menées dans ce secteur. «Ce qui fait
que, depuis 3 ans, le Bénin est le champion de l’inclusion financière dans
notre sous-région, les huit pays avec lesquels nous partageons le franc Cfa »,
s’est-il réjoui. Mais en dépit de tout ce qui se fait, déplore-t-il un peu plus
loin, il y a le phénomène de l’exercice illégal de l’activité de microfinance
qui est resté prégnant. Toutefois, confie-t-il, un travail est fait pour
assainir le secteur et lutter contre les structures illégales. «Mais le constat
est que, malgré tout ce que nous faisons, les populations continuent d’aller
vers ces structures », regrette-t-il. Au-delà de la répression, il est donc
nécessaire d’impliquer les acteurs à la base dans ce combat. D’où, selon Abdou
Rafiou Bello, l’importance de ces journées qui sont organisées.
A l’heure de l’assainissement
L’objectif général de ces journées, c’est de renforcer la sensibilisation des populations locales aux défis liés à l’assainissement du secteur de la microfinance, tout en impliquant les élus communaux, les chefs de quartier et de village, dans la lutte contre les pratiques illégales.
«
Dans le secteur de la microfinance, nul ne peut, sans avoir préalablement été
agréé par le ministre d’Etat de l’Economie, des Finances et de la Coopération,
être inscrit sur la liste des Systèmes financiers décentralisés (Sfd), exercer
l’activité de microfinance ou se prévaloir de la qualité d’institution de
microfinance, ni créer l’apparence de cette qualité », a averti le directeur de
l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés, Ignace
Dovi. « Le secteur de la microfinance est règlementé et les prestataires de
services que sont les institutions de microfinance agréées par le ministre en
charge de l’Economie et des Finances, sont sous sa supervision et celle de la
Commission bancaire de la Bceao », poursuit-il. A l’occasion, l’assistance a
pris connaissance de la liste des institutions de microfinance agréées en
qualité de Sfd au Bénin. Au nombre de 106, elles sont toutes membres de
l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés. « C’est la
loi portant règlementation des Sfd en République du Bénin qui les y oblige », a
soutenu Ignace Dovi. « Toute autre institution se prétendant être de la microfinance
et n’ayant pas son nom sur cette liste est illégale et devrait être dénoncée
sans délai au ministre en charge des Finances », a-t-il mis en garde.
Appréciant
l’organisation de ces journées, le maire Daouda Saka Méré y a vu le souci
d’éviter aux populations de tomber dans les travers des promoteurs indélicats
qui s’installent dans les contrées, offrant des services financiers attrayants
à l’instar du phénomène Icc Services qui a fait des malheureux en 2010. Selon
lui, ces journées constituent une plateforme essentielle pour partager les
bonnes pratiques, identifier les défis spécifiques aux communes et proposer des
solutions adaptées. Elles seront organisées dans six communes. N’Dali est la
première à les abriter.
«
Assainissement du secteur de la microfinance : Sensibilisation sur les dangers
liés aux pratiques informelles » ; « Education financière » ; « Les produits de
microfinance disponibles pour les populations », ce sont les communications qui
ont été développées au cours de la rencontre. C’est par une foire ouverte au
public sur l’esplanade de la mairie que la cérémonie a pris fin. Prévue pour
s’achever ce jour, la foire est marquée par des stands organisés, gérés, puis
animés par des institutions de microfinance.