La Nation Bénin...
Avec l’appui financier de la Coopération suisse, la commune
de Banikoara, à travers le programme Agora, a élaboré et adopté son Plan de
développement communal 4e génération (Pdc4). Décliné en quatre orientations
stratégiques traduites par six projets phares, ce document qui a valeur de
boussole, lui permettra de mieux répondre désormais à ses besoins en matière de
développement durable.
La mairie de Banikoara et les membres du Conseil communal
travaillent à voir les conditions de vie de leurs populations s’améliorer
davantage. Pour les besoins de la cause, ils ont élaboré un ambitieux Plan de
développement communal 4e génération (Pdc4). En témoignent ses grands axes
sous-tendus par la volonté de mettre désormais beaucoup plus l’accent sur la
valorisation du potentiel naturel, touristique, socio-culturel et économique de
la commune.
La conception de ce précieux outil de développement,
soutiennent le secrétaire exécutif de la commune, Hounkpon Wilfried Agoliagbo
et son directeur technique en charge de la planification, s’est inspirée du
guide de la démarche d’élaboration, de structuration et de contenu des Pdc par
le ministère du Développement et de la Coordination de l’Action
gouvernementale. En ce qui les concerne, ils rappellent que le diagnostic a
révélé, entre autres, la nécessité d’améliorer la performance de
l’administration communale afin que les services offerts aux populations soient
de qualité.
Les grandes orientations
« Pour ne pas naviguer à vue, il nous faut avoir une boussole en matière de développement. Dans ce cadre, notre Pdc qui décline ce qui a été prévu au niveau de notre Schéma directeur d’aménagement communal (Sdac) a été structuré en quatre orientations stratégiques dont chacune impacte le développement de notre commune », informe le maire Bio Sarako Tamou. Il y a l’amélioration de la gouvernance locale, puis l’accès des populations aux services sociaux de base qui constituent, selon lui, des piliers importants de ce plan. « L’amélioration de la gouvernance locale, la promotion du genre et le développement des partenariats, la promotion de l’économie locale, la formation et l’emploi des jeunes, le développement sociocommunautaire et la protection sociale et enfin, l’amélioration du cadre de vie des populations et la promotion de la gestion durable de l’environnement », détaille le secrétaire exécutif.
Par rapport aux projets phares, de nombreuses actions ont
été programmées dans le cadre de la mise en œuvre de ce Pdc 4e génération. «
Nous en avons six», indique le maire.
Le premier, fait-il observer, c’est le Projet Warun Sua ou
la voie du bonheur. « C’est un important programme qui va impacter la jeunesse
et les femmes de la commune de Banikoara. Waro Soua va travailler à accroître
l’employabilité des jeunes, les accompagner à s’insérer. A cet effet, des
formations seront organisées à l’endroit des jeunes dans des métiers porteurs.
Il y aura également des formations, à travers des offres de bourses de
spécialisation au profit des jeunes étudiants de la commune. Ce qui a déjà
démarré », explique le maire. « La mairie octroie des bourses pour l’obtention
des diplômes de licence et également au niveau des masters, dans des métiers
pointus qui ne courent pas les rues à Banikoara et au Bénin », poursuit-il. Les
jeunes déscolarisés et les jeunes artisans, rassure-t-il, seront également
accompagnés dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme. « C’est parce
que la jeunesse constitue la relève et l’avenir de notre commune qu’elle mérite
une telle attention», justifie Bio Sarako Tamou.
Le deuxième projet phare, c’est le projet « Banikoara,
commune lumière ». « Il est appelé à améliorer l’éclairage public dans tous les
arrondissements, quartiers et villages de la commune. Ce projet va permettre de
réhabiliter systématiquement tous les lampadaires solaires installés dans la
commune, puis d’entretenir tous les lampadaires conventionnels, et enfin, d’en
acquérir de nouveaux à mettre en place dans d’autres localités. Nous voulons
que notre commune soit une commune lumière. Et la nuit, lorsque vous venez,
partout à Banikoara, qu’il y ait de l’éclairage public. C’est également un
facteur de sécurité », ajoute-t-il.
Une commune résiliente
La création de la chaîne de télévision Bani Gansé TV est le
troisième projet phare. « Ce sera une télévision communale. En dehors de tout
ce que fait une télévision, elle va beaucoup plus s’intéresser aux thématiques
liées à la sauvegarde et à la protection de l’environnement, à l’assainissement
du cadre de vie», souligne-t-il. «Nous aspirons à ce que Banikoara devienne une
commune verte. Grâce à notre pratique développée à grande échelle de
l’agriculture, nous avons assez de dégâts environnementaux. Il faut qu’on
puisse, à travers cette télévision, amener nos populations à changer de
mentalité et à adopter les nouvelles pratiques agricoles en lien avec la
sauvegarde de l’environnement », fait-il savoir. « Nous avons une radio, Bani
Gansé FM qui a déjà 30 ans d’existence », précise-t-il un peu plus loin.
Quant au quatrième projet phare, il est relatif à
l’organisation du Festival Bani Gansé chaque année dans la commune. « A la fois
touristique, culturel et cultuel, ce sera l’occasion de mettre en valeur les
différentes potentialités, puis de mobiliser les différents acteurs de
développement au niveau de la commune, qu’il s’agisse des acteurs culturels,
traditionnels, des artisans, des producteurs, des cadres. Ainsi, toutes les
couches socioprofessionnelles de la commune seront mobilisées pour la cause. Au
cours du festival, nous allons mettre en lumière l’art vestimentaire,
artistique, culturel et culinaire baatonu, fufuldé, gourmantché et de toutes
les autres ethnies présentes à Banikoara », rassure le maire.
Le cinquième projet qui tient également à cœur à Bio Sarako
Tamou et aux membres de son Conseil communal, c’est le projet Banikoara
industrie. « Il est osé parce que nous sommes une grande commune productrice de
matières premières. Pourquoi ne pas les transformer en leur apportant une
plus-value ? Ce sera également l’occasion de donner de l’emploi aux jeunes et
de créer de la richesse, à travers l’installation d’une huilerie et d’une usine
de textile », révèle-t-il. « Banikoara est le bassin cotonnier du Bénin et a
besoin plus que d’une usine d’égrenage. Ce qui va davantage encourager les
producteurs de la commune», se défend-il.
Enfin, à travers sa volonté de créer l’Agence communale de
développement des routes
(Acoder), Banikoara tient son sixième projet. Grâce à cette
agence, elle pourra acquérir des engins lourds de Btp et de travaux publics
afin de pouvoir faire face aux difficultés liées à l’impraticabilité de ses
axes routiers et pistes rurales.
Autant de projets qui, sur une période de 5 ans, soit de
2023 à 2028, vont exiger assez de ressources. « La mise en œuvre de ce plan
appelle une stratégie de mobilisation de ressources extérieures et internes »,
a indiqué le secrétaire exécutif. « Nous aurons à faire face au nouveau
mécanisme de financement des communes. Ce sera pour capter de nouvelles
ressources ou capitaux pour le développement de nos communes », a rassuré le
maire. La vision de Banikoara, selon lui, est de devenir une commune moderne, résiliente
et attrayante.