Des larmes de joie de dame Azara Adamou Yaya, jeudi 13 juillet dernier, dans une concession témoin à N’Dali, commune de Bémbèrèkè, après avoir recueilli le premier jet d’eau du robinet dans sa bassine. Elle venait de réaliser la fin du quotidien des femmes et des filles de Bembèrèkè marqué par des corvées matinales d’eau. Un peu plus tôt, la campagne promotionnelle des branchements sociaux en milieu rural a eu pour cadre la Maison des jeunes de la commune.
En effet, dans sa volonté de professionnaliser le secteur de l’eau potable en milieu rural au Bénin, le gouvernement a injecté d’importantes ressources dans la construction massive des systèmes d’approvisionnement, puis décidé de confier leur gestion à ceux qui maîtrisent la question. Avec ces derniers, il a conclu des partenariats. C’est pour assurer un mieux-être aux populations des zones rurales en leur offrant des services de qualité, parlant de desserte en eau potable. Après la signature des contrats et le transfert des infrastructures, l’heure est désormais à la gestion proprement dite.
Le défi de 2030
Procédant au lancement, Mahamadou Alassane, représentant du ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, a loué la volonté de la société Omiyalé de mieux échanger avec les populations bénéficiaires, puis d’envisager des actions d’adaptation et de correction pour un meilleur service. Mais avant, il a réitéré l’engagement du gouvernement à œuvrer afin que d’ici 2030, toutes les populations béninoises aient accès à l’eau potable.
C’est un défi mondial, a renchéri le directeur général de l’Agence nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural, Sylvain Adokpo Migan. Pour rien au monde, le Bénin ne voudra manquer ce rendez-vous. « En 2017, au Bénin, ce sont 4 personnes sur 10 qui avaient accès à l’eau potable. Aujourd’hui, elles sont 7 sur 10. Ce qui signifie que le pari pris par le président de la République sera même tenu avant l’échéance », insiste-t-il. « Avant, nous faisions des adductions d’eau villageoises. Mais aujourd’hui, nous avons opté pour les systèmes d’alimentation en eau potable multi-villages. Nous construisons désormais de gros systèmes au niveau des arrondissements auxquels sont connectés l’ensemble de leurs villages. C’est leur complexité qui a poussé le gouvernement à contractualiser avec les opérateurs professionnels. Désormais, par rapport au service, il s’agit d’apporter l’eau plus près des populations dans les concessions, à travers des branchements particuliers », a expliqué le directeur général.
Au total, 1 500 villages et près de 7 millions de personnes des département du Borgou, de l’Alibori, des Collines, du Plateau, du Mono, du Couffo, de l’Ouémé et du Zou seront convenablement desservis.