La production de la santé n’est plus une mission exclusivement dévolue aux agents qualifiés du secteur. « On s'est longtemps trompé de chemin parce que les élus constituent les principaux piliers sur lesquels le système de santé peut s'appuyer pour garantir aux populations une santé optimale », confesse Sèna Godwin Gérard Kpoton promu à la tête du démembrement du Couffo du Conseil de l’Ordre national des médecins du Bénin. Le médecin soutient qu’en réalité, ce sont les élus qui disposent des capacités nécessaires pour prendre les décisions pouvant impacter au mieux la santé des populations. Consultant sollicité pour entretenir les autorités du département, le professeur David Houéto appuie que la santé est tributaire des activités de prévention et des actions sur les déterminants sociaux. Ce qui, dit-il, est du ressort des élus locaux. A l’en croire, il est question de développer de bons réflexes, des comportements liés à la santé, qui compte pour 40 % dans la production de la santé. Egalement, le développement des facteurs sociaux et économiques, révèle-t-il, compte pour la même proportion. Viennent ensuite, selon lui, la gestion de l’environnement physique et l’intervention du corps médical. « Le changement du gradient social favorise le changement de comportement», insiste le consultant. Et c’est pour permettre aux élus locaux de s’imprégner de ce qui est attendu d’eux, leurs missions dans la nouvelle approche de santé publique qui les place en avant-garde que l’Ordre national des médecins du Bénin a décidé d’initier et ce, à travers ses démembrements départementaux, une série de séances de renforcement de capacités à leur intention.
Aubaine
Au nom des élus locaux conviés, vendredi dernier, à l’étape du Couffo, le représentant du maire de la commune d’Aplahoué s’est félicité de ce que la séance offre une certaine proximité avec le professeur David Houéto réputé dans l’élaboration des politiques de santé publique pour échanger sur des préoccupations spécifiques du département. «Etant des élus et proches des populations, nous avons de très grands rôles à jouer », retient le conseiller communal qui ajoute qu’avec « une population épanouie parce que disposant d’une santé parfaite, tout est possible, le développement est garanti». Non seulement le thème de la rencontre le confirme mais aussi vise à fixer les esprits sur le nouveau paradigme en matière de production de la santé publique, commente Jean Yaovi Daho, directeur départemental de la Santé, qui s’est réjoui, par ailleurs, de la décision de l’Ordre national des médecins du Bénin de descendre dans les départements pour sensibiliser les acteurs locaux. La séance de travail a été organisée dans le cadre de la Semaine du médecin. Au sortir de ladite séance, le directeur départemental de la Santé estime être en droit d’attendre une meilleure implication de tous. «Pour que les médecins puissent réussir, ils ont besoin d'avoir l'appui déterminant des élus et des autres couches socio-professionnelles de nos différentes communes », ajoute le préfet Christophe Mègbédji qui a également participé aux travaux. Pour l’autorité préfectorale, l’implication des concernés devrait être désormais facilitée par les enseignements du professeur David Houéto et la volonté de respecter les engagements précédemment pris devant les électeurs. « Candidats, vous aviez dit, c’est nous seuls qui avons le secret du bien-être, eh bien votez pour nous. Et voilà, les gens ont voté pour vous. Et quand vous arrivez, le devoir doit être de tout faire pour que le mieux-être soit la chose la plus partagée », a soutenu le préfet. Pour lui, le succès de la lutte contre les mauvais comportements qui sapent les efforts de promotion du bien-être dépend du niveau d’implication des élus. Au dire du préfet, l’implication des élus est notamment attendue pour endiguer les pollutions hydrique ou sonore, l’insalubrité des marchés et autres places publiques et garantir la quiétude aux populations.