15e Prix Jeunes Talents Afrique subsaharienne pour les femmes et la science: Cinq lauréates francophones partagent leurs expériences

Seuls 2,7 % des chercheurs dans le monde sont africains ou africaines. Ce chiffre reste très faible au regard des défis que le continent doit relever, notamment en matière de sécurité alimentaire, de changement climatique et de bien-être. Les femmes dans le domaine scientifique y sont aussi extrêmement peu représentées. Pour remonter cette courbe, cinq jeunes talents de la 15e édition du programme L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science en Afrique subsaharienne ont échangé sans détour ce mercredi avec les élèves du Ceg Gbégamey. Elles ont partagé les raisons qui les ont poussées à s’engager dans leurs domaines respectifs. Elles ont aussi évoqué leurs défis et les forces qui les poussent à avancer.

Pour Alexandra Palt, vice-présidente de la Fondation L’Oréal, ces lauréates prouvent à tous qu’il est possible d’être à la fois Africaine et scientifique, et de devenir une scientifique de renommée internationale. «Toutes ces jeunes femmes ont été honorées hier soir. Ces qualités ne sont pas réservées à quelques privilégiés, elles résident en chacun et chacune d’entre vous. Chacun et chacune d’entre vous peut devenir scientifique », a-t-elle souligné, les encourageant à ne pas se fixer de limites.

Après avoir félicité les jeunes lauréates, Paulette Okpéicha, secrétaire générale de la Commission nationale béninoise pour l’Unesco, les a invitées à faire preuve de plus d’abnégation, car la science est un outil puissant pour résoudre les problèmes de développement de la société. « Grâce à elle, nous pouvons trouver des solutions innovantes pour améliorer la santé, l’éducation, l’agriculture, l’environnement », a-t-elle précisé.

S’adressant aux apprenants, elle les a incités à s’intéresser à la science pour devenir des acteurs du développement contribuant au bien-être de leurs pays et communautés. « Vous avez le potentiel d’explorer, de découvrir de nouvelles solutions, d’inventer et de créer des technologies qui amélioreront la qualité de vie de nombreuses personnes. Alors, n’hésitez pas à explorer la discipline scientifique, car la science a le pouvoir de changer le monde », leur a-t-elle fait savoir.

Contribution

Le Bénin s’est également engagé dans la dynamique de promotion des filles et des femmes et ne cesse de les encourager et de promouvoir leur insertion dans les filières scientifiques et techniques. Plusieurs initiatives existent dans ce sens. Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, a cité l’octroi de bourses d’excellence avec l’appui de la Cedeao ainsi que du projet Swedd, destinées aux meilleures filles des lycées, collèges et universités dans les filières scientifiques et technologiques. Les résultats de cette action sont tangibles et, selon elle, contribuent à l’émulation de nouveaux talents. Elle a aussi souligné les nombreuses séances de sensibilisation menées par l’État pour stimuler l’intérêt des filles pour la science, un secteur porteur d’avenir. « Le gouvernement du président Patrice Talon s’y attelle, jour après jour, avec une détermination qui n’est plus à démontrer. Un autre exemple de cette détermination est la digitalisation des lycées techniques sur tout le territoire national afin que vous puissiez bénéficier d’une formation de qualité dans les filières techniques et scientifiques », a-t-elle informé, en ajoutant que l’heure était venue pour les filles de se lancer à l’assaut des sciences et de la technologie avec beaucoup d’abnégation, de maîtrise et de persévérance, afin de contribuer au développement du pays, voire de l’Afrique. L’autorité ministérielle n’a pas manqué d’adresser ses félicitations aux lauréates et les a encouragées à persévérer dans la voie de la recherche scientifique. Elle a exprimé son souhait qu’elles fassent des émules et que de nombreuses jeunes filles béninoises suivent leurs traces■