La Nation Bénin...
L'artiste béninoise Nana Tepa prestant [/caption]Irma Tépa à l’état civil, Nana Tépa est une jeune artiste chanteuse béninoise pour qui passion musicale et valorisation de la culture béninoise vont de pair. Elle rêve d’une carrière musicale inouïe, comptant sur son talent.
Originaire de Pèporiyakou, un village de Natitingou, Nana Tépa est ancrée dans la world music avec un goût particulier pour le tradi-moderne et le jazz. Avec deux clips et quelques collaborations (featuring) dans sa discographie, Nana Tépa promet un album pour les jours à venir. C’est son amour pour la culture béninoise qui nourrit sa passion pour la musique. « Mes compositions sont empreintes de ma culture. Dans toutes mes chansons, je chante beaucoup plus en wama. Mon premier titre est entièrement en wama, une langue parlée à Natitingou et environs ».
Sorti en 2015, son premier single « Pan’tori » (C’est maintenant) est un hommage à la diversité culturelle africaine. Elle invite l’Afrique à être fière de sa culture et à laisser s’éclore le beau patrimoine culturel africain aux yeux du monde dès maintenant. D’ailleurs le paysage, les habitations, les tenues, les instruments, la langue …, tout dans ce clip sur un fond musical tradi-moderne, exhibe les richesses de l’Atacora et de la culture wama.
Plus moderne, en rythme zouk avec une forte présence d’instruments traditionnels, son deuxième single est intitulé « Boma Yamari » (Ainsi va la vie). Ce titre dont l’audio est sorti en 2017 puis le clip en février 2018, est un chant d’encouragement à l’égard de tous ceux qui ont perdu des êtres chers ou qui ont perdu goût à la vie. En concert le 23 mars dernier à Alino Yes Papa à Cotonou pour sa première prestation professionnelle en live, Nana Tépa a émerveillé le public.
Malgré les embûches
Née alors qu’elle était sur les bancs, la passion pour la musique de Nana Tépa s’est d’abord révélée à travers les concours et soirées récréatives dans les collèges puis les prestations dans les cabarets : concours de karaoké et interprétations de morceaux … A ses débuts, Nana Tépa a d’abord été encadrée par Clotaire Yoro, chef de l’orchestre Tchengas de l’Atacora, un groupe qu’elle a intégré en 2012 et qui l’a moulée dans les délices du jazz. Prenant domicile à Cotonou, la jeune voix de l’Atacora s’est vue confiée au musicien arrangeur Daniel Guédégbé en 2015. C’est avec son encadrement qu’elle a sorti ses deux morceaux. « La musique est un domaine assez vaste et quand tu veux aller loin, il faut se laisser orienter par des professionnels », a-t-elle précisé pour montrer l’importance de l’encadrement technique. Mais la tâche n’est pas facile. L’environnement musical au Bénin est bien pénible, à en croire Nana Tépa. « Les talents ne manquent pas au Bénin mais il va falloir revoir la politique de gestion des artistes. Quand on voit l’écho des musiques des pays tels que le Nigeria, la Côte d’Ivoire dans le monde, le Bénin est encore à la traîne », se désole-t-elle. Défaut d’accompagnement, déficit de producteurs et de financement sont, selon elle, quelques difficultés auxquelles les artistes béninois sont confrontés. Saluant néanmoins les efforts du gouvernement relatifs à l’encadrement professionnel des artistes à la base, elle invite à faciliter l’octroi de crédits aux artistes. « J’ai beaucoup à donner encore et même si les difficultés ne manquent pas, je vise bien loin et je promets à mes fans de belles choses à venir », assure Nana Tépa.