La Nation Bénin...
Le président du Ces, Augustin Tabé Gbian, face aux secrétaires généraux des centrales syndicales[/caption]Soucieux de la crise sociale qui secoue les secteurs de l’éducation et de la santé au Bénin, le président du Conseil économique et social (Ces), Augustin Tabé Gbian a reçu, une nouvelle fois, ce mercredi 4 avril à Cotonou, les responsables des centrales et confédérations syndicales du Bénin. Une rencontre qui augure d’un dégel, si le gouvernement fait des concessions.
La fronde sociale qui secoue le Bénin connaîtra-t-elle un fin dans les prochains jours? La question mérite d’être posée quand on sait que, depuis le mois de janvier dernier, les magistrats, les enseignants et les agents de santé ont abandonné les justiciables, les apprenants ou les malades à leur sort. Dans les négociations, le gouvernement et le monde des travailleurs se regardent en chiens de faïence. Pour désamorcer la bombe, les institutions multiplient les rencontres avec les responsables des centrales et confédérations syndicales du Bénin. C’est dans ce cadre que le président du Conseil économique et social (Ces), Augustin Tabé Gbian a rencontré, une nouvelle fois, les représentants des travailleurs, hier à Cotonou pour leur témoigner sa volonté de contribuer à la sortie de la crise.
Cette volonté, explique Anselme Amoussou, secrétaire général de la Csa-Bénin, se lit à travers les nombreuses propositions du président du Ces qu’il n’a pas révélées à la presse. Mais, poursuit-il, les confédérations ont pris acte de ces propositions suite auxquelles elles ont décidé de se retrouver pour les analyser une à une. Cette volonté est aussi très remarquable de la part des responsables syndicaux qui ont répondu tous présents à cette rencontre.
« Encore une fois, nous sommes ouverts au dialogue étant donné que la situation nous préoccupe autant qu’elle préoccupe le peuple béninois tout entier », a déclaré, Anselme Amoussou, lors de cette séance d’échanges.
Il s’agira, indique-t-il, de retenir que ces propositions ont connu une petite avancée parce qu’elles sont assorties d’une demande de la part du président du Ces adressée aux confédérations. L’occasion a été saisie pour rappeler au président du Ces les exigences des travailleurs et des enseignants pour une sortie de crise. Car, il importe de comprendre que les deux parties qui sont aujourd’hui devant l’impasse doivent trouver un consensus qui leur permet de ne pas perdre la face. « Nous devons aller au-delà de nos egos », a-t-il souligné.
Il a fait remarquer que cette crise ne devrait pas perdurer si, d’un côté, le gouvernement n’est pas campé sur sa position en ne cédant pas d’un pouce, et de l’autre côté, les travailleurs qui savent très bien que l’enjeu aujourd’hui est lié à la dignité de l’enseignement et à la survie du mouvement syndical.
« On ne parle plus de défalcation, aujourd’hui, mais l’on parle plutôt de confiscation de salaire », s’est-il indigné.
Parlant de la division qui s’observe dans les rangs des centrales et confédérations, Anselme Amoussou a estimé que ce n’est pas au front que l’on fait un certain nombre de déballages. On finit, explique-t-il, le combat et après on se retrouve pour discuter et panser les plaies. Les divisions, pour lui, ne sont pas bonnes. Il peut y avoir des écarts, argumente-t-il. Chacun peut agir selon sa compréhension du moment. Mais l’essentiel est de comprendre que chacune des centrales ou confédérations a son autonomie. Mais le mouvement d’ensemble doit être un mouvement qui permet de consolider les acquis des travailleurs et non pas les fragiliser et de remettre en question et en danger les acquis déjà engrangés depuis de hautes luttes, conçoit-il.