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Perspectives économiques 2023 en Afrique subsaharienne: Le Fmi revoit ses prévisions à la baisse (Une croissance de 6 % annoncée pour le Bénin)

Economie

Dans son nouveau rapport sur les perspectives écono-miques régionales, publié mardi dernier, le Fonds monétaire international (Fmi) a annoncé une croissance de 3,6 % pour l’Afrique subsaharienne en 2023, en recul de 0,2 point par rapport aux prévisions du mois de janvier. 

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 20 avr. 2023 à 08h30 Durée 2 min.

Les signes timides du début de l’année 2023 qui donnaient à penser que l’économie mondiale pourrait atterrir en douceur à la faveur d’un ralentissement de l’inflation et d’une croissance régulière se sont estompés, dans un contexte marqué par une inflation obstinément élevée et, plus récemment, les perturbations du secteur financier. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales, le Fonds monétaire international (Fmi) a annoncé une croissance de 3,6 % pour l’Afrique subsaharienne en 2023, en recul de 0,2 point par rapport aux prévisions du mois de janvier.
Selon le Fmi, cinq pays exportateurs de pétrole de l’Afrique subsaharienne, à savoir le Nigeria, l'Angola, le Gabon, le Tchad et la Guinée équatoriale, enregistreront un taux de croissance combiné de 3,2 % en 2023 et de 3 % en 2024. Parmi ces cinq pays exportateurs de pétrole et l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, la Guinée équatoriale est le seul pays dont l'économie devrait se contracter de 1,8 % en 2023 et de 8,2 % en 2024. Le Sénégal, en Afrique de l'Ouest, devrait enregistrer la plus forte croissance de l’Afrique subsaharienne, soit 8,3 % en 2023, et une croissance à deux chiffres de 10,6 % en 2024, tandis que le Nigeria, la plus grande économie d’Afrique, devrait afficher des taux de croissance respectifs de 3,2 % et 3 % en 2023 et 2024. Au Bénin, la croissance s’établira à 6 %. L’Afrique du Sud, l'une des économies les plus industrialisées d’Afrique, devrait croître de 0,1 % en 2023 et de 1,8 %
en 2024, renseigne le rapport du Fmi sur les perspectives économiques régionales.
D'après les projections du Fmi, six pays africains à faible revenu, à savoir l’Ethiopie, la Tanzanie, la République démocratique du Congo, l'Ouganda, le Burkina Faso et le Mali afficheront des taux de croissance supérieurs à 5 % en 2023 et 2024, tandis que parmi les pays à revenu intermédiaire, le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Kenya devraient être en tête du peloton avec des taux de croissance de 8,3 %, 6,2 %
et 5,3 % respectivement en 2023. « La région souffre d’un fort manque de financements, et certains de ses pays font face à d’importantes menaces. Plusieurs des défis que rencontre l’Afrique subsaharienne sont liés à des facteurs externes, notamment la hausse des coûts de l’énergie et des denrées alimentaires à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et les tensions sur le marché énergétique affectent la région […] L’inflation est également élevée et même si elle est attendue à la baisse, elle devrait rester à deux chiffres pour cette année » a indiqué Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef au Fmi.
Selon l’institution, dans les pays en développement à faible revenu, le Pib devrait augmenter de 5,1 %, en moyenne, au cours de la période 2023-2024, mais la croissance projetée du revenu par habitant n'est que de 2,8 % en moyenne au cours de la période 2023-2024, ce qui est inférieur à la moyenne des économies à revenu intermédiaire (3,2 %) et donc en deçà de la trajectoire nécessaire pour que les niveaux de vie convergent avec ceux des économies à revenu intermédiaire.
Le Fmi relève qu’en raison de ce qu’un peu plus d’un an après le début de la crise ukrainienne et l’apparition de variants plus contagieux du nouveau coronavirus, de nombreuses économies continuent d'absorber les chocs, alors que le récent resserrement des conditions financières mondiales entrave également la reprise. « En conséquence, de nombreuses économies devraient connaître un ralentissement de la croissance des revenus en 2023… », fait savoir le Fmi.