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Conférence annuelle de la microfinance: Le Consortium Alafia pour plus d’inclusion financière au Bénin

Economie
Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 26 août 2016 à 10h02

Depuis neuf ans et chaque année, l’Association professionnelle des systèmes financiers du Bénin (Consortium Alafia) organise la Conférence annuelle de la microfinance. L’évènement qui est un creuset national rassemblant les professionnels de la microfinance autour des problématiques du secteur, était à sa 10e édition, cette année. Ayant pour thème central « Finance inclusive au Bénin : état des lieux, défis et perspectives », c’est le directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique, du Travail et des Affaires sociales qui a procédé à son lancement, jeudi 25 août au Chant d’oiseau de Cotonou.

La microfinance permet d’atteindre directement ceux qui, de par la précarité de leur situation économique et sociale, sont exclus du financement classique. De par le monde, elle est considérée comme un puissant outil de lutte contre la pauvreté. Ainsi, comme l’a indiqué le président du Conseil d’administration du Consortium Alafia, Valère Houssou, le gouvernement ne s’est pas trompé sur sa vision de faire de la microfinance, un secteur financier viable en vue d’une meilleure contribution au développement économique. « C’est pourquoi, le Consortium Alafia voudrait donner sa disponibilité à œuvrer aux côtés du gouvernement pour non seulement, renforcer les performances du secteur mais également et surtout, contribuer à la rupture avec les pratiques tendant à compromettre la pérennité de la microfinance au Bénin », a-t-il indiqué. Pour y parvenir, selon Valère Houssou, le Consortium Alafia compte sur l’accompagnement du gouvernement pour relever les défis engendrés par l’avènement des Nouvelles technologies de l’information et de la communication. «Nous sommes aujourd’hui à l’ère de la finance digitale encore appelée finance numérique. Le modèle de développement de nos Sfd par la création d’agences physiques est très coûteux et sera bientôt obsolète. Désormais, les clients réaliseront leurs opérations à partir de chez eux, économisant ainsi du temps et de l’argent », a-t-il expliqué. Les Sfd qui n’auront pas intégré cette nouvelle dynamique dans leur stratégie de développement, risquent de disparaître d’ici cinq ans, a averti Valère Houssou. «Malheureusement, ces défis ne sauraient être relevés dans un contexte caractérisé par des crises de gouvernance dans certains Sfd», fera-t-il remarquer.

De la stabilité du système financier

Pour lui, des avancées ont été réalisées. Des réponses ont commencé par être apportées aux dysfonctionnements mais les attentes sont énormes. Il a alors attiré l’attention de l’Etat sur la nécessité de suivre le processus de redressement des Sfd en difficulté, d’accompagner le processus de digitalisation du secteur de la microfinance, puis de réorganiser les interventions, étatiques de sorte à préserver la pérennité dudit secteur.
Quant au directeur général de l’Agence nationale de surveillance des Sfd, Louis Biao, il a rassuré le Consortium Alafia du soutien du ministère de l’Economie et des Finances qu’il représentait à la cérémonie. Les actions de ce dernier tout comme celles du Consortium Alafia, a-t-il rappelé, visent l’instauration d’une économie prospère et la stabilité du système financier à travers sa régulation. La finalité étant pour lui, la contribution à l’amélioration de la qualité de vie des populations.
Procédant à l’ouverture des travaux, le directeur de cabinet du ministre du Travail, de la Fonction publique et des Affaires sociales, David Vidéhouénou, a félicité le Consortium Alafia pour la régularité dans la tenue desdites conférences. La particularité de la présente édition de cette rencontre, comme il l’a reconnu avec le président du comité d’organisation, Nassirou Moussa, réside dans le fait qu’elle permettra aux associations membres du Consortium Alafia, de marquer une pause, puis de procéder au bilan des neuf éditions précédentes des conférences annuelles. En dehors de l’évaluation des éditions passées, ils auront à faire des propositions concrètes pour une amélioration des prochaines éditions et à réfléchir aussi sur les nombreux défis du secteur qui attendent d’être relevés.
Entre autres communications, les participants ont suivi des thématiques comme «Les dix ans de finance inclusive du Consortium Alafia», «L’évolution de la règlementation sur le secteur de la microfinance au Bénin: difficultés et approches de solutions », «Les paradigmes de la microfinance: la finance digitale pour une finance plus inclusive au Bénin», «Perspectives du secteur de la finance inclusive à l’ère de la finance digitale: solutions aux difficultés des Sfd».