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Gouvernance et démocratie participative: Des journalistes à l’école de la redevabilité

Economie
Les journalistes renforcent leurs capacités sur les questions de redevabilité et gouvernance Les journalistes renforcent leurs capacités sur les questions de redevabilité et gouvernance

Une vingtaine de journalistes ont suivi, du 26 au 28 août à Parakou, une formation sur la gouvernance et la redevabilité. Organisé dans le cadre de la phase 3 du programme Redevabilité (2025-2028), l’atelier a permis d’approfondir les notions, de débattre des défis et surtout de poser les bases d’un réseau national de journalistes spécialisés.

 

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 01 sept. 2025 à 08h27 Durée 3 min.
#Démocratie et gouvernance

La redevabilité se révèle comme un levier essentiel pour instaurer la confiance entre gouvernants et citoyens, tout en renforçant la transparence, en améliorant les politiques publiques et en favorisant un développement inclusif. Conscients du rôle central des médias dans ce processus, Gfa Consulting a organisé une formation à l’intention des journalistes, les plaçant ainsi au cœur du système.

Pendant trois jours, ces professionnels des médias ont été outillés par des experts chevronnés afin de renforcer leurs compétences et de les préparer à devenir de véritables relais entre les citoyens et les décideurs. Dès l’ouverture des travaux, Léopold Kohoun, chef de l’Unité de gestion du programme Redevabilité, a précisé les enjeux. Il a rappelé que les médias sont un rouage essentiel de toute démocratie. «Le journalisme est le quatrième pouvoir. Les journalistes sont les yeux et les oreilles du public, les gardiens de la vérité. C’est à travers leur travail que les citoyens peuvent exiger des comptes à leurs dirigeants », a-t-il martelé. Il fait savoir que la redevabilité repose sur trois piliers. L’offre de redevabilité avec les gouvernants qui rendent compte, la demande de redevabilité avec les citoyens qui exigent et l’interface où se trouvent les médias. « Les médias sont à la fois vecteurs d’information, catalyseurs de participation citoyenne et partenaires de la transparence», a-t-il insisté, appelant les journalistes à résister aux pressions et à exercer leur métier avec éthique et courage.

Partenaire majeur du programme, la Coopération suisse a, par la voix de Serge Camille Tonoukouin, chargé du programme Gouvernance, réitéré son soutien aux médias et aux initiatives de bonne gouvernance au Bénin. «La redevabilité est une condition essentielle pour une démocratie vivante et un développement inclusif. La Coopération suisse s’engage depuis plusieurs années aux côtés des acteurs institutionnels, de la société civile et des médias afin de renforcer ce pilier », a-t-il informé. Il a rappelé que le financement de la phase 3 du programme Redevabilité, mise en œuvre avec l’appui technique de Gfa Consulting Group, témoigne de la volonté de la Suisse de contribuer à un environnement où les droits socio-économiques et politiques des citoyens sont pleinement respectés. 

Contenu riche et pratique

Tout au long des travaux, les participants ont été amenés à clarifier les rapports entre gouvernance, gestion et redevabilité. À travers des exercices pratiques, ils ont pu distinguer la gouvernance qui renvoie à la manière dont les affaires publiques sont conduites, de la gestion, qui en constitue l’application, et identifier les obligations de rendre compte qui incombent aux détenteurs des pouvoirs publics. Les sessions ont aussi permis d’explorer les fondements juridiques de la redevabilité, tant au niveau international que national. Les participants ont discuté des mécanismes concrets déjà mis en œuvre au Bénin, des pratiques recensées, mais aussi des défis liés à leur application effective. Enfin, des pistes de productions médiatiques ont été proposées.

L’atelier a abouti à la mise en place du Club des journalistes spécialisés en redevabilité. Sa charte et sa structure ont été présentées et adoptées. Les objectifs fixés sont de promouvoir une culture de redevabilité et de bonne gouvernance à travers les médias ; créer un cadre de collaboration durable entre le programme et les journalistes ; et enfin, valoriser le rôle des organes de presse dans la diffusion d’informations d’intérêt public. Ce club se veut une plateforme d’échanges, de formation continue et de production médiatique régulière. Il vise à fédérer les efforts des professionnels des médias pour mieux informer les citoyens et stimuler leur participation à la vie publique. Au terme de la formation, les participants sont repartis mieux outillés pour décrypter les enjeux de la redevabilité, mais aussi avec une responsabilité accrue qui est celle d’accompagner les citoyens dans leur droit à l’information et d’exiger des comptes des gouvernants.