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Zone industrielle de Glo-Djigbé: Le cajou ‘’made in Benin’’à l’assaut de Dubaï

Economie
La première cargaison en voie d'être convoyée vers l'extérieur La première cargaison en voie d'être convoyée vers l'extérieur

Le cajou ‘’made in Benin’’, en provenance de la zone industrielle de Glo-Djigbé (Gdiz), peut désormais prendre d'assaut les marchés extérieurs. Ce mercredi 19 juillet, un premier chargement de 32 tonnes est parti en direction de Dubaï, donnant ainsi le top pour des convoyages réguliers sur les marchés européen, américain et asiatique. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 20 juil. 2023 à 04h01 Durée 3 min.
#made in Benin
Rebelote ! Après l’expédition aux Etats-Unis, il y a quelques jours d’un important lot de vêtements pour enfants, la zone économique spéciale de Glo-Djigbé (Gdiz) vient de rééditer l’exploit. Cette fois, elle a expédié en direction d’un de ses clients à Dubaï, trente-deux tonnes de cajou entièrement transformé. Un exploit dont le directeur général de la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (Sipi Bénin), Létondji Beheton et son équipe sont particulièrement fiers. Et pour s’assurer que tout se passe dans les règles de l’art pour la complète satisfaction de cet important client, il a tenu en personne à suivre de plus près les opérations liées au convoyage de cette première cargaison de cajou transformé par la Gdiz. Certes, reconnait-il, ce n’est pas la première fois que le Bénin exporte des noix de cajou. Des usines anciennement installées dans le pays se sont longtemps livrées à l’exercice. Mais depuis 2016, le chef de l’Etat a changé quelque peu la donne afin que le pays accède à un statut de transformateur pour ne plus être un simple exportateur de brut. Raison d’être de la zone industrielle spéciale de Glo Djigbé appelée à transformer, selon Létondji Béhéton, des matières premières agricoles comme les fibres de coton, les noix de cajou, le soja et autres. « C’est un message au reste du monde. Le Bénin devient progressivement un pays avec des industries de qualité, ce qui crée désormais une nouvelle dynamique dans notre pays », souligne-t-il. 
Dynamique qui d’ailleurs ira se renforçant puisque à compter du 1er avril 2024, il y aura une interdiction d’exportation des noix de cajou brutes et du soja brut. En relai, cinq unités de transformation installées à Glo Djigbé vont transformer quelques cent mille tonnes de noix de cajou. « Cette transformation a un double avantage », explique Létondji Beheton. En termes d’impact environnemental, elle permet une réduction de l’empreinte carbone avec une diminution du trajet que suivent les matières premières brutes. Désormais, le seul trajet sera celui du Bénin en direction des marchés européen, américain et asiatique. C’est d’ailleurs ce que recherchent les consommateurs, apprécie le directeur général de la Sipi Bénin. 

Créer de la valeur

L’Afrique est responsable de 67% de la production de noix de cajou brutes an mais seulement 6 % de cette production est transformée. « Au Bénin, nous produisons à peu près deux cent mille tonnes de noix de cajou et nous avons une capacité de transformation installée d’à peu près quarante mille tonnes», explique Létondji Beheton. L’ambition, c’est d’inverser cette tendance et transformer a minima cent mille tonnes. Une capacité qui progressivement sera augmentée pour tendre vers deux cent mille tonnes par an. Au-delà de la capacité à augmenter, cette option faite par le Bénin est aussi une question de devises. De 468 millions de dollars Us, le Bénin, avec l’option de la transformation par les usines installées sur le site de la Gdiz, entend engranger à peu près un milliard de dollars.