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Marcel Adjassoho, bouquetier au jardin sis derrière l’aéroport: « Je vis des bouquets, des couronnes et des gerbes »

Environnement
Par   Didier Pascal DOGUE, le 20 mars 2018 à 05h53
[caption id="attachment_28431" align="alignnone" width="1024"]Marcel Adjassoho, bouquetier au jardin sis derrière l’aéroport[/caption]

Il exerce un métier qui ne court pas les rues. Marcel Adjassoho propose des bouquets ou des gerbes à partir des fleurs cultivées ou à base des fleurs artificielles. Dans la présente interview, il nous explique les conditions dans lesquelles il exerce son art ainsi que les difficultés auxquelles il est confronté.

La Nation : Comment préparez-vous les gerbes naturelles ?

Marcel Adjassoho : J’utilise les fleurs plantées comme celles qui sont ici pour faire mon travail. Cela me permet de fabriquer des bouquets, des couronnes et des gerbes. Je recours également aux fleurs artificielles. C’est de ça que je vis.

Les gens viennent-ils acheter ce que vous leur proposez ?

Oui, les gens viennent acheter de temps en temps.

Qu’en est-il de vos revenus hebdomadaires ?

Rires. Toi-même tu vois comment nous sommes. C’est un peu délicat. Quand tu reçois par exemple un client pour une commande estimée à 5 000 F ou 10 000F, il peut avancer qu’il dispose seulement de 2500 F CFA ou de 3 000 F CFA et prie pour qu’on l’aide. Dans ces conditions, tu es obligé d’en tenir compte. C’est délicat d’avancer un montant hebdomadaire ou mensuel.

Depuis quand vous êtes-vous installé ici ?

Je suis ici depuis que les jardiniers et vendeurs de légumes ont investi les lieux. Cela fait longtemps. Et c’est après l’érection de la clôture de l’aéroport que nous qui nous occupons des fleurs avons pris les positions actuelles. Moi, j’ai hérité par exemple de ce que mon père faisait. Il a un certain âge et j’occupe actuellement sa place.

Avez-vous appris le métier ?

Non, je ne l’ai pas appris formellement. Mais j’ai vu mon père faire. Il est resté en Côte d’Ivoire où il l’a appris chez des Blancs. Il a également travaillé là-bas dans les hôtels et s’est fait la main.
Y a-t-il une école pour apprendre ce métier?

Je ne sais vraiment pas. C’est difficile pour moi de me prononcer. Je peux avouer que, de nos jours et de plus en plus, il y a des centres de formation qui proposent de former à des métiers comme la décoration ou tout ce qui s’y rattache. Nous ici, nous réfléchissons pour faire des propositions de gerbes ou de bouquets.

Eprouvez-vous des difficultés dans l’occupation du domaine ?

C’est ce qu’on a acheté qu’on peut revendiquer. L’Etat peut venir à tout moment exiger qu’on dégage ou donner des injonctions. Si l’Etat a un projet, il peut venir nous déplacer et proposer peut-être de nous dédommager. Ça s’arrête là.

Le métier expose-t-il à des risques ?

Les risques ici se rapportent à ce que tu plantes et qui éventuellement meurt. Tu n’as pas à aller te plaindre à quelqu’un. Ou bien ça mûrit et tu en profites en le vendant ou bien cela ne peut plus servir, auquel cas on plante autre chose.

Combien êtes-vous sur le terrain ?

Nous sommes 200 à 300 coopérants au total. L’Etat nous a demandé de nous mettre en coopératives ; nous sommes environs 105 coopérateurs dans notre domaine. Le Carder et les techniciens viennent nous encadrer et faire des propositions ou donner des conseils pour bien faire le travail et mieux nous porter.