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28e célébration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida: D’importants progrès réalisés au Bénin

Santé
Par   Eric TCHOGBO, le 02 déc. 2015 à 05h11

28e célébration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida: D’importants progrès réalisés au Bénin

A l’instar de la communauté internationale, le Bénin a célébré, mardi 1er décembre à Cotonou, la Journée mondiale de la lutte contre le Sida. Cette célébration a été couplée avec la tenue de la 9e session du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS). Le ministre de la Santé, Pascal Dossou Togbé a présidé ce double évènement en présence d’un parterre de partenaires techniques et financiers.

Comme ce fut le cas l’année dernière, la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida a été couplée avec la session du Conseil national de lutte contre le Sida. Selon la secrétaire permanente du CNLS, Sonia Boni, cette double célébration traduit l’engagement du Bénin dans la lutte contre le Vih/Sida. Elle a exprimé sa gratitude à tous les partenaires techniques et financiers pour la lutte engagée contre cette pandémie depuis plusieurs années.

La session du CNLS est une tribune de bilan, d’éducation, de communication, d’échanges, d’analyse et d’adoption, puis d’évaluation des actions de lutte engagées au cours de l’année précédente avec des effets novateurs pour une meilleure riposte. Au cours de la session, trois communications ont été présentées. Il s’agit de: « Bilan de la réponse nationale au Vih de 2006 à 2015», «Bilan de l’élimination de la transmission de la mère à l'enfant au Bénin», et les «Grandes priorités de la réponse nationale et des prévisions budgétaires pour 2016-2017».
Elles ont été suivies de débats et de la visite des stands érigés à l’occasion des manifestations.

Progrès réalisés au Bénin

« 2015 est une année importante qui signe le bilan des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) adoptés, il y a 15 ans ainsi que l’adoption des Objectifs de développement durable (ODD) qui ouvre une nouvelle ère s’étendant de 2015 à 2030 », a déclaré la représentante des partenaires techniques et financiers, Anne Vincent.
Concernant le bilan, elle a affirmé que, grâce à l’engagement du chef de l’Etat au cours de ces 10 dernières années, d’importants progrès ont été enregistrés pour atteindre les OMD en ce qui concerne la riposte contre le Vih au Bénin. Ces progrès sont quantifiables à travers cinq indicateurs clés sur lesquels le Bénin s’est engagé avec des réalisations qu’il a largement atteintes. La prévalence de l’infection à Vih est à 2% chez les jeunes de 15 à 24 ans. Un objectif qui a été dépassé puisque le Bénin était à 0,6% en 2014 avec une couverture de traitement aux antirétroviraux estimée à 50%. Ce qui a été aussi atteint dans la mesure où le Bénin est à 60% dans le traitement des PVVIH selon les normes nationales. Outre les indicateurs de l'OMD 6, des efforts importants ont été déployés par le Bénin ces dernières années et méritent d’être soulignés. La prévalence du Vih s’est stabilisée depuis 2006 autour de 1,2% alors que des pays voisins, le Togo et le Nigeria tournent autour de 3%. La couverture géographique des différents services de dépistage et de prise en charge de la prévention et de la transmission du Vih a progressé de manière soutenue pour atteindre un niveau satisfaisant. La protection de la femme enceinte pour réduire la transmission de la mère à l’enfant a connu une augmentation du simple au double ces 10 dernières années en passant de 32% à 2006 à 78% en 2015.
Le budget national qui était de 100 000 000 F CFA en 2011 est passé à 750 000 000 F CFA en 2012. Entre 2012 et 2014 la contribution de l’Etat a doublé passant de 750 000 000 F CFA à 1,5 milliard de francs CFA. Cet engagement de l’Etat béninois a été récemment confirmé par un dépassement de la contribution nationale minimale requise par le Fonds mondial dans le cadre de son nouveau mode de financement. L’Etat compte augmenter son budget pour les trois prochaines années.
Pour le ministre de la Santé, premier vice-président du CNLS, Pascal Dossou Togbé, l’année 2015 est important pour la lutte contre le Vih au Bénin. Il a rassuré les partenaires que le Bénin fera de tout son possible pour mettre en application les recommandations issues des différentes concertations. Ainsi, la mobilisation des ressources financières complémentaires permettront d’atteindre les objectifs fixés pour l’éradication du Vih ¦

Des progrès certes, mais quelques difficultés

Après avoir félicité le chef de l’Etat, Boni Yayi pour son engagement et son leadership aux niveaux national et international dans la lutte contre le Sida, le secrétaire général du Réseau béninois des associations de lutte contre le Vih Rébap +, Claude Yamongbé, se réjouit que le taux de prévalence soit maintenu à 1,2% depuis près de 6 ans. Il a loué les partenaires techniques et financiers grâce à qui d’importants progrès ont été réalisés dans la lutte contre ce fléau. Mais cela ne l’a pas empêché de rappeler quelques difficultés qui peuvent devenir d’ici à là, des obstacles qui freinent le combat contre le Sida. Les personnes vivant avec le Vih/Sida sont souvent confrontées à des problèmes de violation de leurs droits à la santé, aux soins, au traitement, le droit à une alimentation saine et équilibrée, et à une assistance sociale adéquate. Les PVVIH veulent voir renforcés leurs savoir-faire grâce à des échanges d’expériences avec d’autres organisations sœurs. Ceci grâce à la participation à des forums régionaux et internationaux sur des thématiques pertinentes. Elles veulent aussi développer des compétences en vue de prendre des initiatives qui les libèrent et leurs évitent des situations malheureuses et d’incapacité face à leurs besoins non satisfaits. Elles sont également dans une situation d’urgence, de ressources très limitées où des procédures sont de plus en plus drastiques pour avoir des moyens financiers. Les PVVIH auraient souhaité la promotion de l’accès aux informations utilitaires pour les populations afin de réduire les craintes qui refoulent des milliers de personnes vivant avec le Vih dans la clandestinité, constituant ainsi des menaces pour les progrès enregistrés. Elles exigent, par ailleurs, un large traitement à la prévention, aux meilleurs soins possibles pour leurs enfants. «Si nous n’agissons pas maintenant, nous ne serons pas à l’abri d’une remontée de la prévalence », a-t-il averti. Claude Yamongbé a alors exhorté les uns et les autres autour de la priorité des priorités qui favorisent l’accès positif permettant d’être au rendez-vous « 90 90 90 » à l’horizon 2020 et à mettre fin à la pandémie à l’horizon 2030 ¦