La Nation Bénin...
Le
trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (Tdah) est souvent
associé aux enfants, mais il touche également les adultes. Bien que moins
visible et peu diagnostiqué en Afrique, il peut avoir des impacts considérables
sur la vie personnelle et professionnelle des personnes concernées. Comlan
Kouassi, neuropsychiatre lève le voile sur cette pathologie.
Chez
les enfants, le diagnostic repose sur l’observation de comportements
d’inattention, d’agitation et d’impulsivité sur une période d’au moins six
mois. Ces comportements sont souvent identifiés grâce à l’intervention des
parents ou des enseignants, relève Comlan Kouassi, neuropsychiatre. Les parents
jouent un rôle clé dans l’accompagnement et l’observation des signes. L’enfant
n’est pas pleinement conscient de son trouble et son implication dans le
processus thérapeutique est limitée, note-t-il.
Chez les adultes, le processus est plus complexe. L’adulte est généralement conscient de ses difficultés, collabore davantage dans son plan d’accompagnement, et a souvent développé des mécanismes d’adaptation depuis l’enfance. Ils sont plus conscients de leur état, participent activement au suivi psychologique et leur engagement dans les thérapies fait une grande différence. Certains deviennent même hyper-organisés, ce qui peut affecter leur entourage.
Signes
particuliers chez l’adulte
Les symptômes du Tdah, selon le neuropsychiatre, se regroupent en trois catégories à savoir l’inattention avec de la difficulté à se concentrer sur une tâche, la tendance à laisser des projets inachevés, l’agitation avec une pensée prolifique mais parfois désorganisée. Ces symptômes, ajoute-t-il, peuvent aussi se manifester par des sautes d’humeur, une irritabilité, un manque de motivation et des difficultés à réguler ses émotions.
Sur
le plan personnel, le Tdah peut entraîner la procrastination, la
désorganisation et des tensions relationnelles. Sur le plan professionnel, il
peut limiter la capacité à mener des projets à terme, même si la créativité et
la pensée rapide de certaines personnes Tdah peuvent impressionner. Cependant,
l’absence de structure peut devenir problématique dans un cadre exigeant. Cela
peut engendrer des désagréments avec les collègues ou des licenciements.
Les
symptômes doivent causer un inconfort dans au moins deux domaines de la vie
(par exemple, professionnel et affectif). Ils doivent faire partie du quotidien
depuis longtemps, souvent depuis l’enfance. Un diagnostic formel inclut un
bilan neuropsychologique et des tests spécifiques, souvent demandés par un
psychiatre ou un médecin généraliste.
Le
traitement combine souvent psychothérapies (gestion des symptômes, amélioration
des compétences organisationnelles) ; interventions médicamenteuses (en cas de
comorbidités telles que l’anxiété ou la dépression) et stratégies
comportementales comme se fixer des objectifs réalistes et prioriser les
tâches.
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Bien que le Tdah ne soit pas systématiquement handicapant, il nécessite, selon Comlan Kouassi, un travail sur soi et un accompagnement adapté. Le spécialiste insiste sur l’importance d’aller à son rythme pour s’adapter durablement à ce trouble.