La Nation Bénin...
Dans le cadre du démarrage prochain des activités du programme Air sain de la Chaire écosanté « Pollution urbaine de l’air et maladies non transmissibles » (Chairepol), la coordination a organisé ce mardi 28 février à Cotonou un atelier de validation des outils de sensibilisation et des stratégies de mise en œuvre dudit programme.
Le programme « Air sain », volet communautaire des interventions de la Chaire écosanté, consiste à mener des campagnes de sensibilisation en direction des communautés concernées et à appuyer les ménages les plus démunies en outils qui les protègent contre l’exposition à la pollution tels que les foyers traditionnels améliorés et les réchauds à gaz. En prélude au démarrage des activités, un atelier de validation des outils a regroupé une vingtaine de participants provenant de diverses structures dont des élus locaux, des représentants de la Société de gestion des marchés autonomes (Sogema), d’Ong intervenant dans le domaine de l’environnement, des chercheurs et du ministère du Cadre de vie.
A l’ouverture des travaux, Dr Marius Kêdoté, coordonnateur régional de l’équipe de Chairepol, a rappelé que ce programme vise le renforcement de la réglementation actuelle sur la qualité de l’air et la réduction de la pollution de l’air par les industries à Cotonou en les amenant à adopter des stratégies innovantes. A l’en croire, l’exposition aux polluants de l’air est l’un des principaux facteurs de risque de maladies non transmissibles chez l’adulte notamment l’asthme, le cancer, les cardiopathies ischémiques, les accidents vasculaires cérébraux (Avc) et les bronchopneumonies obstructives. Chez les enfants de moins de cinq ans, la pollution de l’air est à l’origine des infections respiratoires aiguës des voies respiratoires inférieures notamment la pneumonie. L’Organisation mondiale de la Santé (Oms), estime à 4,3 millions, le nombre de décès annuels dus à la pollution de l’air à l’intérieur des maisons et à 3,7 millions celui des décès annuels dus à la pollution de l’air ambiant dans le monde pour le compte de l’année 2014.
Face à cette situation, il y a lieu de « redoubler d’efforts pour déterminer, traiter et prévenir l’impact de la pollution de l’air sur la santé, en développant la coopération multisectorielle », souligne Marius Kêdoté. Dans le cadre des activités de la Chaire, une analyse de la réglementation relative à la lutte contre la pollution atmosphérique a été faite. Il en ressort qu’il existe au Bénin un arsenal juridique non négligeable mais le niveau d’application est relativement faible. C’est le cas, par exemple, de la réglementation sur l’âge des véhicules d’occasion importés qui n’est pas appliquée à ce jour.
Pour une prise de conscience individuelle et collective
Pour sa part, le professeur Benjamin Fayomi, coordonnateur de la Chaire, a insisté sur la pollution engendrée par les sachets plastiques qui envahissent les voies d’écoulement des eaux et impactent négativement la santé humaine et animale. Il en appelle à la responsabilité individuelle et collective afin que des actions hardies soient menées pour réduire le niveau des polluants dans nos villes.
Répartis en groupes de travail, les participants ont examiné et validé les différents outils de communication et le chronogramme des activités prévues dans le cadre de la mise en œuvre du programme « Air sain ».
Tout en saluant l’initiative de la Chairepol, ils ont souligné combien la pollution de l’air dans nos villes et à Cotonou en particulier, constitue de nos jours un problème important de santé. Au-delà de la sensibilisation, il faut aller aux mesures coercitives, préconisent certains intervenants.
Rappelons que la Chaire écosanté relative à la pollution de l’air et à la santé est une initiative régionale en Afrique de l’Ouest pour l'enseignement, la recherche et l’application des connaissances en santé environnementale. Elle s’appuie sur les contributions de membres d’Ong et chercheurs de diverses disciplines et vise à assurer un environnement urbain viable, vivable et équitable en Afrique de l’Ouest et du Centre à travers l’application de l’approche écosanté. Une approche multidisciplinaire et participative qui consiste à élaborer des solutions basées sur des approches novatrices d’amélioration de l’écosystème plutôt que des approches des prestations de santé conventionnelles?