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Campagne de traitement de masse contre le trachome: Les populations s’immunisent contre la cécité

Santé
Par   Eklou, le 30 juin 2016 à 19h22

Principale cause de cécité évitable au monde, le trachome fait l’objet depuis le lundi 27 juin dernier d’une campagne de traitement de masse au profit des zones sanitaires de Natitingou-Boukoumbé-Toucountouna et Banikoara. Sous l’égide de la Direction départementale de la Santé Atacora-Donga et de partenaires américains, la riposte a été lancée contre cette maladie oculaire infectieuse qui sévit en général en milieux pauvres où l’accès à l’eau, à l’assainissement, et aux soins de santé primaires, est assez limité.

Les populations de Péporiyakou dans la commune de Natitingou ont accueilli avec un grand intérêt lundi 27 juin dernier les agents de santé venus leur administrer l’antibiothérapie (TDM) destinée à réduire le réservoir communautaire d’infection au trachome. Maladie oculaire infectieuse qui sévit en général en milieux pauvres où l’accès à l’eau, à l’assainissement, et aux soins de santé primaires, est assez limité, le trachome est au cœur de la campagne de traitement de masse initiée par le Direction départementale de la Santé dans les zones sanitaires de Natitingou-Boukoumbé-Toucountouna et Banikoara. Tour à tour dans les ménages, les enfants de 6 mois à 5 ans ont reçu du Zithromax contenant de l’azithromycine, suspension pédiatrique buvable et ceux âgés de plus de 5 ans des comprimés. Ceux âgés de 0 à 6 mois se sont vus administrer de la tétracycline, pommade ophtalmique. Ceci sous l’égide des autorités politico-administratives et de partenaires dont l’appui reste déterminant dans la riposte contre cette maladie causée par un microbe, le chlamydia trachoamtis.
A la faveur de la cérémonie officielle qui consacre le lancement de la campagne qui prend fin le 6 juillet prochain, Dr Nekoua M’Po, directeur départemental de la Santé Atacora-Donga, a souligné l’importance que revêt ladite campagne en mettant en exergue les conséquences désastreuses du trachome sur la santé humaine.
Principale cause de cécité évitable au monde, il estime, en matière d’épidémiologie, à 8 millions le nombre de personnes aveugles ou souffrant d’une déficience visuelle du fait de cette maladie, et à 41 millions le nombre de personnes atteintes d’une infection active.
Sa transmission, indique-t-il, se fait d’enfant à enfant par contact direct avec les sécrétions oculaires ou nasales lors des jeux ou lors du partage du lit ou indirect par les mains sales, par l’intermédiaire des linges souillés, de mouches. Aussi le maximum de contamination a-t-il lieu en âge préscolaire.
Il a par ailleurs admis qu’une cartographie réalisée au Bénin par le Programme national de lutte contre les maladies transmissibles en 2014 et 2015 a montré des niveaux de prévalence dépassant les 10% dans les communes de Natitingou, Boukoumbé, Toucountouna et Banikoara, faisant de celles-ci les communes prioritaires pour le démarrage de la lutte contre cette maladie.
A l’instar de Gervais N’dah Sékou, ex-préfet des départements de l’Atacora et de la Donga, il a invité les populations à réserver un bon accueil aux relais communautaires devant conduire les différentes interventions sur le terrain sous la supervision des acteurs du système de santé.
« La vue, c’est la vie », a martelé le préfet. « Quelle qualité de vie reste-t-il à un être humain voyant qui venait par la suite à perdre sa vue ? Quelle peine cela fait-il à sa famille et à sa communauté ? » Autant d’interrogations qui l’ont amené à appeler les élus locaux à sensibiliser les populations afin que la réussite dont dépendront les autres passages et la couverture des autres zones de notre pays, soit au bout de cette première expérience.
Selon Zamora Francisco et Edmond Gbèdo respectivement représentant de l’USAID et du ministère de la Santé, pour lutter contre le trachome, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a élaboré une stratégie globale intégrant plusieurs interventions faites de chirurgie pour ceux qui sont exposés au risque de cécité au stade de trichiasis, d’antibiothérapie (TDM), du nettoyage du visage et de l’amélioration des conditions d’hygiène et d’assainissement. Une stratégie qui bénéficie au Bénin du soutien de partenaires américains dont particulièrement des organisations ITI, RTI/ENVISION et l’USAID à travers le Programme national de lutte contre les maladies transmissibles. ?