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La dystrophie ovarienne: Source d’infertilité chez 10 % des femmes en âge de procréer

Santé
Plus de 70 % des femmes touchées ne sont toujours pas  diagnostiquées dans le monde Plus de 70 % des femmes touchées ne sont toujours pas diagnostiquées dans le monde

La dystrophie ovarienne encore appelée syndrome des ovaires polykistiques (Sopk) est une maladie hormonale complexe qui affecte de nombreuses femmes. C'est non seulement, la cause la plus fréquente d’anovulation et l’une des principales causes d’infertilité. Elle est également associée à de nombreux problèmes de santé à long terme, avec une incidence sur le bien-être physique et émotionnel. Docteur Cédric Koussihouede, gynécologue, chef service à la maternité de l’hopital de zone de Banikoara, nous parle de cette affection qui touche environ 8 à 13 % des femmes en âge de procréer.

Par   Lhys DEGLA, le 09 juil. 2024 à 08h21 Durée 3 min.
#La dystrophie ovarienne

Quoique la dystrophie ovarienne commence habituellement pendant l’adolescence, plus de 70 % des femmes touchées ne sont toujours pas diagnostiquées dans le monde. Pour la minorité qui l’est, docteur Cédric Koussihouede confie que l’échographie révèle de gros ovaires porteurs de nombreuses images liquidiennes de taille variable d’un cycle à l’autre. Le syndrome ovarien polykistique peut provoquer des déséquilibres hormonaux, des règles irrégulières ou aménorrhée (plus de 35 jours) depuis l’adolescence ou une totale absence, des taux excessifs d’androgènes et des kystes dans les ovaires. Des règles irrégulières, généralement accompagnées d’un manque d’ovulation, qui peuvent conduire à l’infertilité. «Chez les femmes souffrant de cette maladie, l’hyperandrogénie ovarienne est fréquente, c’est-à-dire une présence élevée de taux d’hormones masculines. » explique le spécialiste. Il s’agit entre autres de la testostérone, une hormone androgène ovarienne qui influe sur la croissance des cheveux.

Bien que toutes les femmes ne développent pas les mêmes symptômes, il existe des signes forts qui permettent de soupçonner un Sopk. Les signaux les plus courants, selon docteur Koussihouede, sont des troubles des règles (cycles trop longs par exemple); une hyperandrogénie clinique caractérisée par un hirsutisme avec des poils au menton et/ou de l’acné biologique ; une insulino-résistance avec une tendance à faire un diabète sucré et/ou une hypertension artérielle ainsi qu’une obésité et enfin l’infertilité. Il indique que certaines femmes ont ce dérèglement hormonal d’origine ovarienne depuis leur vie intra-utérine, c’est-à-dire leur conception. Les symptômes sont très variables d’une personne à une autre et ne sont pas tous ressentis de la même manière. Chez certaines femmes, les symptômes peuvent être particulièrement handicapants.  

Comment y faire face ?

La dystrophie ovarienne est une maladie incurable. Cependant, certains symptômes peuvent être améliorés par un changement de régime alimentaire et une meilleure hygiène de vie. Il y a également la chirurgie ovarienne (le «Drilling » et la fécondation in-vitro) ainsi que des traitements médicamenteux.

Le Sopk est généralement à l’origine d’anxiété, de dépression ou d’une image corporelle négative à cause de l’obésité et de l’infertilité. Ce qui peut entraîner des problèmes de santé mentale et une stigmatisation sociale. Cette situation peut avoir des conséquences sur d’autres domaines de la vie tels que la famille, les relations, le travail et la participation à la vie de la communauté. C’est pour cela que docteur Koussihouede recommande une thérapie par une prise en charge psychologique du patient. Les personnes atteintes peuvent aussi développer d’autres formes de problèmes de santé, notamment un diabète de type 2, une hypertension artérielle, une hypercholestérolémie, une cardiopathie, un cancer de l’endomètre (cancer de la paroi interne de l’utérus). Pour prévenir les dégâts de la dystrophie ovarienne, le gynécologue recommande aux femmes qui ont des troubles de cycle, dès leurs premières règles avec ou sans douleur, de tenter de concevoir très tôt avec le premier geste avant leur 25e anniversaire. Pour finir, il conclut qu’il est nécessaire de poursuivre les études sur cette affection pour améliorer sa connaissance et son traitement.