La Nation Bénin...
Améliorer
l’accès des populations à des produits de santé de qualité, sûrs et efficaces.
Tel est l’objectif du projet d’appui à la Réglementation Pharmaceutique en
Afrique de l’Ouest et Centrale (Reg-Pharma) lancé par Dr Chabi Yossounon,
représentant le ministre de la Santé, jeudi 6 juin dernier à Cotonou, en
présence de plusieurs experts du secteur.
L’accompagnement
des populations pour l’accès à des produits de santé de qualité nécessite des
compétences en commun et des cadres de partenariat durable, aux niveaux
régional et international. A juste titre, le projet Reg-Pharma, financé par
l’Agence française de développement (Afd) et mis en œuvre par Expertise France,
inscrit ses activités dans trois composantes. Il s’agit de l’harmonisation de
la réglementation pharmaceutique et la préparation aux urgences sanitaires au
niveau des instances régionales, l’Union économique et monétaire
ouest-africaine (Uemoa) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique
centrale (Cemac) ; du renforcement des capacités de deux Autorités nationales
de réglementation pharmaceutique (Anrp), à savoir celle du Bénin (ABMed, Agence
béninoise du médicament et des autres produits de santé) et celle du Gabon
(ANMAPS, Agence Nationale du Médicament et
des Autres Produits de Santé), afin d’améliorer leur niveau de maturité
selon les référentiels de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Il s’agit
enfin du renforcement des compétences des ressources humaines des pays
francophones d’Afrique de l’Ouest et Centrale, dans les métiers de la
régulation pharmaceutique.
A Cotonou, les acteurs clés du secteur ont échangé sur les grands enjeux et les défis à relever par ce projet qui bénéficie d’un financement de l’Afd à hauteur de 3,3 milliards de francs Cfa, soit 60 millions d’euros, et qui déploiera ses activités jusqu’en 2027. «L’objet de ce projet est de renforcer l’accès à des médicaments, vaccins et autres produits de santé en quantité et en qualité. Il incarne une priorité de la stratégie française en matière de santé mondiale alignée sur l’Objectif de développement durable 3, qui vise la couverture sanitaire universelle», a déclaré Jérôme Bertrand-Hardy, directeur de l’Agence française de développement (Afd).
Il
indique que la France soutient cette volonté d’amélioration de la gouvernance
du secteur pharmaceutique en particulier dans l’Uemoa et la Cemac pour
sécuriser le marché régional des produits de santé afin que ce marché soit plus
attractif pour mobiliser des investisseurs, et de nouveaux opérateurs dans le
secteur. « Cette sécurisation et cette amélioration de la gouvernance passent
par la mise en place d’un cadre juridique harmonisé au niveau de l’Union
africaine mais aussi au niveau régional de la Cedeao et de la Cemac. Cela
permettra de simplifier la démarche pour les fabricants, en particulier les
fabricants locaux et les importateurs,
tout en maintenant le niveau d’exigence qui assurera la qualité des produits et
leur reconnaissance internationale », a-t-il ajouté. Selon le directeur de
l’Afd, ce cadre doit aussi permettre de lutter plus efficacement contre les
médicaments falsifiés ou de mauvaise qualité.
Dr
Konan Kouamé, représentant résident par intérim de l’Oms, insistera sur le fait
que des systèmes règlementaires solides et efficaces sont nécessaires pour
garantir la qualité, la sécurité et l’efficacité des produits de santé en
raison du rôle critique qu’ils jouent dans la société, et parfois des
controverses associées à l’évaluation de leur innocuité et de leur efficacité.
Le
projet Reg-Pharma s’insère dans la stratégie d’harmonisation règlementaire
portée par l’Union africaine, la Cedeao, l’Uemoa et la Cemac, qui vise la mise
à niveau des cadres règlementaires et des référentiels techniques dans le
domaine pharmaceutique de façon qu’ils soient appliqués effectivement dans
l’ensemble des pays.
Des
panels de discussions sur « l’état de la réglementation pharmaceutique dans les
pays de l’Uemoa et de la Cemac », « les pistes pour l’élaboration d’une
stratégie de formation des ressources humaines pharmaceutiques » dans ces pays
ou encore les « enjeux et défis réglementaires tout au long de la chaîne de
valeur du médicament » ont aussi marqué la cérémonie de lancement à Cotonou.
Ainsi, s’est tenue, à l’occasion, une session du Comité de pilotage du projet,
composé des représentants de l’Uemoa, de la Cemac, de l’ABMed et de l’ANMAPS,
et de plusieurs observateurs régionaux et internationaux. Les travaux ont
permis aux partenaires du projet de valider son programme de travail et de
poser les bases pour une mise en œuvre efficace des activités.
Il
faut noter qu’Expertise France est un établissement public placé sous la double
tutelle du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de
l’Économie, des Finances et de la Relance. C’est l’Agence française de
coopération technique internationale, membre du groupe Afd, qui intervient sur
des domaines clés du développement durable et contribue, aux côtés de ses
partenaires, à la concrétisation de l’Agenda 2030.