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Lutte contre les maladies prioritaires et les épidémies: « Un bilan satisfaisant », dixit le ministre de la Santé

Santé
Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 11 juin 2021 à 09h11
Le Conseil national de lutte contre le Vih/Sida, la tuberculose, le paludisme, les hépatites, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies (Cnls-Tp) a fait, ce jeudi 10 juin à Cotonou, le point de ses activités sur la période 2016-2020. Le bilan est satisfaisant et les indicateurs encourageants, ont noté le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, et les autres membres du creuset. L’année 2020 a été marquée par la gestion de la crise de Covid-19 mais les autres maladies n’ont pas été pour autant négligées. Mieux, « Globalement, les indicateurs par rapport aux maladies prioritaires et les épidémies sont en bonne voie : le bilan des cinq dernières années est satisfaisant », a laissé entendre hier Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé. C’était à l’issue de la session consacrée au bilan 2016-2020 du Conseil national de lutte contre le Vih/Sida, la tuberculose, le paludisme, les hépatites, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies (Cnls-Tp), tenue à Cotonou. En effet, les données publiées par l’Onusida en 2020 indiquent une régression de 15 % des nouvelles infections à Vih au Bénin depuis 2010. La prévalence tend à se stabiliser à 1,2 % dans la population en général. En ce qui concerne la tuberculose, le taux de notification effective est en régression, passant de 39 à 35 cas pour 100 000 habitants entre 2014 et 2018, selon les statistiques sanitaires nationales. La séroprévalence du Vih chez les patients tuberculeux est restée stable à 15 % depuis 2014 avec une légère baisse à 14 % en 2018. Les données du Système national d’information et de gestion sanitaire (Snigs) indiquent que l’incidence annuelle du paludisme grave connaît une baisse régulière sur les cinq dernières années, passant de 1,9 % en 2014 à 1,5 % en 2019. Selon les données de l’Agence nationale de la transfusion sanguine (Ants), la proportion de poches de sang révélées positives au virus à hépatite B varie de 7,56 % en 2013 à 5,98 % en 2019, et celles à hépatite C de 2,63 % à 1,25 % sur la même période. Des résultats probants sont également obtenus dans la lutte contre les maladies à potentiel épidémique : choléra, méningite cérébro-spinale, rougeole, paralysie flasque aiguë, fièvres hémorragiques (dengue, Lassa) et autres maladies concernant la santé animale (rage, charbon bactéridien), selon Dr Melchior Aïssi, secrétaire exécutif du Cnls-Tp. « Sur tous les fronts, nous avons enregistré des progrès relativement importants », se réjouit Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’État chargé du Développement et de la Coordination de l’Action gouvernementale.
Défis et actions à mener
« C’est vrai que nous avons des défis, des progrès à encore accomplir. Et pour cela, nous devons mettre tous nos moyens à disposition », reconnaît M. Bio Tchané. Le gouvernement travaille en ce moment, annonce-t-il, sur un programme à moyen terme qui va s’attaquer à des problèmes structurels au niveau de la santé : infrastructures, équipements et surtout les ressources humaines. Une des solutions, dévoile-t-il, c’est la mise en place des relais communautaires qui se déploient à travers une phase pilote dans douze communes avec l’appui de la Banque islamique de développement. Entre autres défis, indique Dr Melchior Aïssi, le paludisme reste la première cause de consultation dans les formations sanitaires : 46,1 %, selon l’Annuaire des statistiques sanitaires 2019. Il est question de réduire l’incidence annuelle du paludisme simple qui, après une diminution de 14,2 % en 2014 à 13,1 % en 2016, est repartie à la hausse en 2017 avec 15,2 % puis à 17,1 % en 2018. Sur la même période, le taux de létalité reste presque stable : 1,1 % en 2018 contre 1,2 % en 2014. Pour infléchir ces tendances, «Nous avons des initiatives qui sont en cours avec la nouvelle politique de santé communautaire que nous sommes en train de mettre en place pour pouvoir impacter positivement au niveau des ménages », confie Benjamin Hounkpatin. Ainsi, assure-t-il, l’hygiène et l’assainissement seront au rendez-vous et les malades seront rapidement orientés vers les structures sanitaires pour être pris en charge tôt afin de ne pas développer des formes graves de la maladie. Pour les hépatites virales, le Bénin demeure dans les zones d’endémies élevées. La vaccination pour tous les nouveau-nés a démarré et se poursuivra. En ce qui concerne le Vih/Sida, des pochettes de forte contamination existent, notamment dans les rangs des professionnelles de sexe (8,5 %), les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes (7 %), les serveuses de bars et restaurants (5,2 %). Aussi, est-il important d’amener les populations à se faire dépister à 90 % au moins et que 90 % des cas positifs soient mis sous traitement pour atteindre une charge virale indétectable, préconise Benjamin Hounkpatin. « L’assurance-maladie du projet Arch (Assurance pour le renforcement du capital humain) qui permet de prendre en charge les pauvres extrêmes et non extrêmes, est également quelque chose de très important pour assurer une prise en charge efficiente de ces pathologies », estime le ministre de la santé.