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Mesures contre la propagation du Covid-19 au Bénin: Attention à l’irresponsabilité contagieuse !

Santé
Par   Anselme Pascal AGUEHOUNDE, le 25 mars 2020 à 06h17
Face à la forte capacité de contagion du Covid-19, des mesures de prévention ont été édictées pour limiter les risques de propagation rapide. Aussi banals qu’ils puissent paraître, ce sont essentiellement des gestes qui sauvent. Mais à l’évidence, il apparaît que bon nombre de Béninois restent indifférents, voire cyniques, négligeant ces mesures et parfois incitent d’autres à en faire autant. Une irresponsabilité qui est tout aussi dangereuse que le coronavirus. Est-il encore besoin de preuves pour se convaincre de la dangerosité du Covid-19 et surtout de sa facilité à se propager ? Les milliers de morts en Italie, en Chine, en Espagne…, sont-ils imaginaires ? Et pourtant, il y en a qui font carrément comme si la menace était irréelle. Il est vrai qu’il faut éviter toute panique mais cela ne sous-entend pas une indifférence totale. La menace est bien réelle et plus encore, elle est déjà présente au Bénin. Pendant que certaines personnes réclament que les mesures soient corsées, notamment la fermeture des écoles, il y en a qui jouent aux supermans, aux indéfectibles. Il y a de ces personnes qui avancent des arguments fallacieux, les uns aussi ridicules que les autres : «Corona ne peut pas manger Béninois… Avec de l’ail et une bonne dose de tchoukoutou, coronavirus même va fuir… Moi je suis déjà immunisé contre coronavirus…». Alors même que le mal ne connaît ni riche ni pauvre, ni vieux ni jeune, ni blanc ni noir… Tout ce qui peut le prévenir, c’est le suivi méticuleux des mesures édictées. Certains prétextent la non-prise de mesures de confinement général pour expliquer leur négligence. «Ils ont fermé les églises, mais les marchés sont toujours fréquentés et les écoles sont toujours ouvertes. Ça sert à quoi alors de suivre ces mesures, si l’on peut toujours choper le virus ailleurs». Il est fréquent d’entendre ces genres de commentaires qui ne sont pas forcément dépourvus de sens, mais qui ne peuvent en aucun cas justifier le refus de respecter les mesures de précaution. Les écoles et tous les lieux de rassemblement sont fermés dans certains pays touchés par la pandémie et pourtant, le non-respect des préventions individuelles fait que le mal continue de sévir dans ces pays. Si des pays aux habitudes moins risquées n’arrivent pas à contrôler la propagation, qu’en serait-il du Bénin où la culture du vivre-ensemble a conduit à négliger toute précaution ? Les habitudes ont certes, la peau dure mais elles ne sont pas infaillibles; surtout quand il s’agit de lutter pour la survie. Pas si difficile ! En outre, que recommande-t-on qui soit si difficile ? Se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon ou utiliser un gel désinfectant, respecter la distance sanitaire de sécurité de un mètre, ne pas se serrer les mains, s’embrasser ou faire des accolades, porter des masques ou des gants lorsqu’on est en contact avec la société, tousser dans un mouchoir ou dans le creux de son bras puis jeter le mouchoir et se laver les mains…, ce sont des gestes bien banals mais qui sauvent. Et le premier défi pour les Béninois, c’est la responsabilité, la prise de conscience effective pour que chacun devienne son gardien et celui de son prochain. Il va falloir dissuader les réfractaires qui tentent de persuader de l’inopportunité des mesures édictées, qui se moquent de ceux qu’ils rencontrent en masque ou qui lorgnent ceux qui refusent de leur serrer la main. Ne pas serrer la main de quelqu’un est loin d’être un signe d’irrespect. Par ces temps qui courent, ce n’est que charité.