La Nation Bénin...
L'adoption
du 14e Programme général de travail par la 77e session de l'Assemblée mondiale
de la santé (Ams) trace une voie prometteuse pour la santé mondiale pour les
quatre prochaines années. L'un des accomplissements les plus significatifs de
cette session a été l'adoption d'amendements sur le Règlement sanitaire
international afin d'y introduire la notion « d'urgence pandémique » et « plus
de solidarité et d’équité ». Cependant, dans l’incapacité de trouver une
entente sur le texte du Traité de prévention de futures pandémies, les
Etats-membres ont décidé de se donner jusqu’en mai 2025 pour s’accorder.
Présidée
par Dr Edwin Gikoloti, ministre de la Santé du Botswana, la 77e Assemblée
mondiale de la santé s’est achevée, samedi 1er juin. Les délégués ont approuvé
une stratégie quadriennale d’un montant de 11,1 milliards de dollars pour la
santé mondiale, en mettant l’accent sur les changements climatiques, le
vieillissement, les migrations, les menaces de pandémie et l’équité.
Les
amendements du Règlement sanitaire international (Rsi), qui étaient dans un
processus de négociations depuis deux ans, ont été adoptés à la clôture de la
77e Assemblée mondiale de la santé. Instrument international juridiquement
contraignant pour l’ensemble des 194 États membres de l’Organisation mondiale
de la Santé (Oms), le Rsi a été adopté pour la première fois en 1969 et mis à
jour en 2005. Il constitue un cadre juridiquement contraignant pour répondre
aux urgences de santé publique et est destiné, selon l’Oms, à « assurer le
maximum de sécurité contre la propagation des maladies d’un pays à un autre
moyennant le minimum d’entrave au trafic mondial ».
Prévention des pandémies
Faute de consensus, les 194 pays membres de l'Oms avaient décidé de continuer à négocier le contenu des 34 articles de l’accord de prévention et de lutte contre les futures pandémies au-delà de la date butoir du 10 mai. La 77e session n’a pas permis de trouver un terrain d’entente pour achever les discussions. L’Oms a annoncé que l’Ams « a pris des engagements concrets pour achever les négociations sur un accord mondial sur les pandémies dans un délai d'un an, au plus tard ». Le directeur général de l’Oms, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que « la décision de conclure l'accord sur la pandémie au cours de l'année prochaine démontre à quel point les pays le souhaitent avec force et urgence, car la question n'est pas de savoir s'il y aura une prochaine pandémie mais quand elle surviendra ». Les pays africains préféraient qu’un accord soit trouvé d’ici décembre 2024 tandis que les pays occidentaux souhaitaient qu’une extension d’un à deux ans supplémentaires soient privilégiée.
Le bilan du Pev et le défi de la Ram
L’Assemblée mondiale de la santé a célébré les 50 ans du Programme élargi de vaccination (Pev). Depuis son lancement en 1974, où moins de 5 % des nourrissons dans le monde étaient vaccinés, des progrès remarquables ont été réalisés. Aujourd'hui, environ 84 % des enfants dans le monde sont vaccinés contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche, des maladies autrefois mortelles. Les vaccins sont la principale raison de la réduction de la mortalité infantile, qui est passée de 11 millions de décès en 1990 à 4,5 millions en 2022.
La
Résistance aux antimicrobiens (Ram) a été l’un des sujets importants discutés
lors de cette 77e session. En effet, ce phénomène survient lorsque les
bactéries, les virus, les champignons et les parasites ne répondent plus aux
médicaments. Les infections persistent dans l’organisme, augmentant ainsi le
risque de transmission. L'Assemblée générale des Nations Unies convoquera une
Réunion de haut niveau sur la Ram pour la deuxième fois lors de sa 79e session
à New York en septembre 2024. Cela constituera une opportunité pour les
dirigeants mondiaux de traiter collectivement la menace imminente que la Ram
pose à la santé mondiale, à la sécurité alimentaire et à la réalisation des 17
Objectifs de développement durable de 2030.