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Santé publique: Les fruits des réformes à l’Ordre national des pharmaciens

Santé
Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 04 oct. 2021 à 11h27
« Le pharmacien face aux enjeux de développement du Bénin ». C’est le thème choisi par les praticiens, pour célébrer le 25 septembre 2021, la 13e édition de la journée internationale des pharmaciens. Une commémoration qui marque un nouveau départ au sein de l’Ordre national des pharmaciens du Bénin depuis la mise en œuvre des réformes. « Cette célébration a pour principal objectif la promotion du métier de pharmacien en faisant ressortir les multiples facettes de cette noble profession. C’est aussi l’occasion de mettre en exergue le rôle du pharmacien dans l’amélioration de la santé des populations », a déclaré la présidente de l’Ordre national des pharmaciens du Bénin (Onpb), Dr Sylvie Chantal Alladayè Padonou. A l’en croire, le métier de pharmacien est pluridisciplinaire. Il est en amont et en aval du toute la chaine des produits de santé. Le pharmacien se situe au niveau de la recherche pour la mise au point des médicaments, mais c’est aussi lui, l’industriel qui mettra ce médicament au point. « Nous avons des pharmaciens qui sont biologistes, pour les analyses biomédicales. Des pharmaciens hospitalo-universitaires qui sont dans l’enseignement et à l’hôpital. Certains interviennent dans l’agroalimentaire. C’est un métier très riche, et le pharmacien sort aujourd’hui de son milieu traditionnel. Il est peut-être communicateur, spécialisé dans la digitalisation, phytothérapeute, styliste... », souligne Dr Sylvie Chantal Alladayè Padonou. En prélude à la célébration de la 13e édition de la journée internationale des pharmaciens, l’Ordre du Bénin a organisé, du 20 au 23 septembre dernier, une campagne de don de sang afin d’apporter sa contribution à la disponibilité de ce produit de santé. Au total, 351 poches de sang ont été collectées pour sauver des vies. Aussi, l’Ordre national des pharmaciens du Bénin a lancé une campagne de sensibilisation, pour l’adhésion du grand public, à la vaccination anti Covid-19. Il s’est agi pour les acteurs d’inviter les populations à se protéger contre les formes graves, à s’immuniser en toute sécurité, à aider à faire diminuer le nombre de contaminations et lutter ainsi contre les répercussions et séquelles de la maladie, à contribuer à décharger le système de santé en évitant la saturation des structures de prise en charge. Le pharmacien étant au cœur de la santé des populations, il prend donc sa part dans la lutte contre la propagation de la pandémie de Covid-19. L’automédication, un mal à la peau dure En dépit des efforts consentis par les praticiens, l’automédication est un sujet qui demeure d’actualité. « C’est un problème d’éducation de nos populations et nous n’allons pas cesser d'attirer leur attention sur le fait que le médicament n’est pas un produit anodin. Le médicament est un remède pour soigner mais en même temps un poison. C’est en fonction de la dose et de la manière dont on l’utilise que le médicament tue. Celui qui fait de l’automédication s’expose donc à beaucoup de dangers », explique la présidente de l’Ordre national des pharmaciens du Bénin (Onpb), Dr Sylvie Chantal Alladayè Padonou. Plus que jamais, les pharmaciens s’affairent donc pour prendre leur part dans les enjeux de développement de leur pays. A juste titre, ils approuvent le vent des réformes qui a soufflé sur leur secteur et en remercie le gouvernement du président Patrice Talon. « Depuis qu’il y a eu la crise, nos jeunes confrères qui sont sortis des universités n’ont pas pu exercer de façon officielle, parce que pour exercer, en plus du diplôme, il faut être inscrit à l’Ordre des pharmaciens du Bénin. C’est un nouveau départ pour notre profession que d’accueillir ces jeunes, et les insérer… », indique Dr Sylvie Chantal Alladayè Padonou, qui relève que la profession était paralysée du fait de l’inactivité de l’Ordre. Désormais, l’organe est régi par de nouveaux textes, notamment le décret 2019-500 du 13 novembre 2019 portant organisation et fonctionnement de l’Ordre des pharmaciens du Bénin. Dans ce décret, sont établies les missions de l’Ordre, la composition des divers organes. Et l’innovation est liée à la mise en place du Conseil national, et des Conseils centraux qui sont assistés par un secrétaire exécutif, recruté sur appel à candidatures. L’Ordre est également assisté de deux magistrats pour la chambre de discipline et peut mettre en place des commissions pour des questions spécifiques. La disponibilité des produits pharmaceutiques Le pharmacien est un acteur de santé de proximité. Mais il arrive que les produits ne soient pas toujours au rendez-vous dans les officines. Selon la présidente de l’Ordre, c’est toute une procédure pour qu’un produit entre sur le territoire béninois. « On n’amène pas les produits sur le marché comme on veut. C’est subordonné à une autorisation. Et cela se fait suivant un délai. Quand ce délai est passé et que le laboratoire n’a pas renouvelé, ce produit ne peut plus être sur le marché. Parfois, les prescripteurs n’ont pas l’information et continuent de prescrire. Le consommateur qui fait de l’automédication n’a pas non plus l’information. Dans ce cas, ils peuvent ne pas retrouver ledit produit sur le marché », explique Dr Sylvie Chantal Alladayè Padonou. Selon elle, il y a des médicaments qui nécessitent une commande spéciale. Et sur le plan international aujourd’hui, les laboratoires éprouvent des difficultés à livrer des commandes à leurs grossistes. « Tout cela peut expliquer parfois les ruptures. Mais il y a des ruptures qui sont dues certainement à un fonctionnement interne des pharmaciens. Au sein du Conseil central de l’Ordre, nous attirons l’attention des titulaires à veiller à cet approvisionnement », confie la présidente de l’Ordre national des pharmaciens du Bénin (Onpb), Dr Sylvie Chantal Alladayè Padonou?