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Sous-allimentation: Comprendre et combattre la malnutrition
Un bien-être physique, moral et intellectuel exige une alimentation saine. Le manque ou la consommation fantaisiste des aliments nutritifs conduit à la sous- alimentation ou à la malnutrition. Une situation dont les conséquences ne favorisent guère le développement. Pourquoi et comment doit-on combattre la malnutrition ?
Si la sous-alimentation est un déficit d’apports alimentaires caractéristique d’une insécurité alimentaire chronique et importante, elle se manifeste par une perte de poids corporel. La malnutrition est, selon Joseph Dossou Hessou agronome nutritionniste, coordonnateur national du Core Group de Nutrition du Bénin, une perturbation résultant d’une alimentation inadéquate ou d’une mauvaise utilisation des nutriments ingérés. Il ajoute qu’elle n’est pas qu’un déficit d’énergie et de protéines alimentaires, mais un état multi-carentiel impliquant fréquemment un déficit de vitamine A, de Fer, de Zinc et d'autres micronutriments. Pour lui, il existe plusieurs types de malnutrition : la malnutrition aiguë, la malnutrition modérée et la malnutrition sévère. La malnutrition est un problème de développement au Bénin. Elle tue de façon silencieuse et occasionne d’énormes pertes économiques.
Causes et conséquences de la malnutrition
A en croire, Joseph Dossou Hessou, la malnutrition protéino-énergétique (MPE), la carence en vitamine A, les troubles de la carence en iode et les anémies nutritionnelles provenant principalement d'une carence en fer ou de pertes de fer sont les problèmes nutritionnels les plus courants et les plus importants rencontrés en Afrique et dans le monde. En outre, des maladies non transmissibles liées à l'alimentation telles que l'obésité, les maladies cardiovasculaires, les accidents cérébraux, le diabète ou certains cancers existent ou commencent à devenir des problèmes de santé publique dans de nombreux pays en développement.
Le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef) met l’accent sur la multiplicité des conséquences de la malnutrition. Il s’agit essentiellement des carences en iode qui peuvent entraîner de graves troubles mentaux ou physiques tels que: la goître, c’est-à-dire l'augmentation du volume de la glande thyroïde, les troubles du langage, la surdité, le crétinisme. Elles sont la première cause évitable d’arriération mentale dans le monde.
Les effets les plus néfastes se produisent sur le cerveau du fœtus et des enfants en bas-âge, elles accroissent aussi le risque de la mortalité infantile et les fausses couches. Alors que, les carences en fer peuvent causer des cas d'anémie mortelle ou entraîner une baisse de la productivité. 4 à 5 milliards de personnes en sont atteintes. Ce sont les femmes et les jeunes enfants qui sont les plus vulnérables.
50% des femmes enceintes et entre 40 et 50 % des enfants de moins de 5 ans des pays en développement manquent de fer.Cette anémie accroît le risque d’hémorragie et de septicémie pendant l’accouchement et intervient dans 20 % des décès maternels. Ces femmes donnent naissance à des bébés prématurés ou de petits poids qui souffrent alors d’infections, d’un système immunitaire affaibli, de troubles de l’apprentissage et du développement. La malnutrition écarte les enfants de l’école et, lorsqu’ils vont en classe, limite leurs capacités à se concentrer.
Quelques solutions
Un enfant malnutri et souffrant de carences ne sera pas en mesure de suivre attentivement en classe. Affaibli, parfois aveugle, il sera peu à peu écarté du système scolaire.
Il est donc conseillé, suggère Joseph Dossou Hessou, de donner la priorité aux besoins nutritionnels des enfants de moins de deux ans et des femmes enceintes, de promouvoir l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois, puis l’allaitement avec des aliments complémentaires jusqu’à l’âge de deux ans. Il invite les mères à se nourrir suffisamment durant les soins prénataux. Il s’agira également de mettre en place des pratiques alimentaires complémentaires appropriées, ainsi que des actions visant à identifier et à gérer les enfants courant des risques de mauvaise malnutrition et d'accorder une attention particulière à la mobilisation et à la fourniture de ressources pour les régions qui connaissent des situations économiques difficiles.
De plus, dans les pays à faibles revenus et à déficit vivrier, où vivent la plupart des personnes souffrant de malnutrition, la croissance économique et la lutte contre la pauvreté doivent être basées sur un meilleur développement des ressources agricoles et sur l'amélioration des disponibilités alimentaires. Cette approche doit promouvoir un développement durable, créer des emplois et améliorer l'accès à la nourriture pour les pauvres?