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Table ronde des partenaires de la transfusion sanguine: Pour la mobilisation d’un Fonds contre la pénurie de sang

Santé
Par   Eric TCHOGBO, le 17 juin 2015 à 05h19

Cotonou a abrité, hier mardi 16 juin, les travaux de la Table ronde des partenaires de la transfusion sanguine. Cette grande rencontre vise un engagement des partenaires techniques et financiers à la mobilisation d’un Fonds pour le financement du plan directeur de développement de la transfusion sanguine au Bénin.

Le Bénin vient d’élaborer un plan directeur de développement de la transfusion sanguine 2014-2018. La réalisation de ce plan nécessite un financement assez important dont le Bénin ne dispose pas. Pour la mobilisation d’un Fonds pouvant permettre le financement de ce plan national, le gouvernement a initié une Table ronde des partenaires techniques et financiers.

Le directeur de l’Agence nationale pour la transfusion sanguine du Bénin, Ludovic Anani, à l'occasion de cette Table ronde a rappelé aux participants les nombreuses difficultés rencontrées avant sa tenue.
Pour le ministre de la Santé, Dorothée A. Kindé Gazard, du chemin a été parcouru dans le sous-secteur de la transfusion sanguine afin de sécuriser le sang et garantir la sécurité pour tous, surtout pour les enfants âgés de 0 à 5 ans et les femmes enceintes. Malgré cet engagement et les efforts dans le sous-secteur, la transfusion sanguine connait encore quelques faiblesses. Ces faiblesses concernent l'insuffisance des ressources financières et de la production du sang et de ses dérivées dues à la limitation du parc des équipements.
Les faiblesses sont aussi liées à la satisfaction de la demande de sang par les populations, d’une part, le personnel réduit pour faire face aux exigences de haute sécurité requise sur toutes les étapes de la chaîne de réalisation du groupe sanguin, d’autre part. Dorothée Akoko Kindé Gazard a aussi témoigné de l’engagement de l’Etat, de l’alignement du Bénin sur les standards internationaux en matière de transfusion sanguine. Cet engagement a été aussi pris pour la réduction des disparités d’accès aux produits sanguins entre les zones urbanisées et les zones rurales faiblement équipées.
Une telle ambition passe par la résolution des questions qui se posent au secteur à travers la mise en œuvre par son mécanisme de financement.
La présente Table ronde vise à obtenir l’engagement des partenaires institutionnels et privés en vue d’assurer le financement du plan directeur 2014-2018 pour le développement du sous-secteur transfusionnel du Bénin.
Il s’agira également au cours de cette rencontre de mobiliser un fonds spécial non inscrit au budget national qui sera géré par un organe spécial appuyé par au moins deux commissaires aux comptes pour en assurer la bonne gouvernance.

Les tâches à accomplir selon l’OMS

A l’occasion de la tenue de cette Table ronde, le représentant résident de l’Organisation mondiale de la Santé au Bénin, Youssouf Gamatié a affirmé que la transfusion sanguine est un domaine prioritaire pour son institution. L’OMS, selon lui, s’efforce d’appuyer les pays à développer leurs services de transfusion nationaux afin de garantir un accès rapide et efficace à des approvisionnements en produits sanguins sécurisés, suffisants, et de bonnes pratiques transfusionnelles pour répondre aux besoins des patients. Il a aussi affirmé qu’au Bénin, de réels progrès sont, entrepris pour améliorer la situation de la pénurie de sang. Il en veut pour preuve qu’au Bénin, 100% des produits sanguins servis proviennent de donneurs volontaires non rémunérés. Tous les dons de sang sont soumis à un dépistage des quatre marqueurs recommandés par l’OMS. Les autorités de la transfusion sanguine, estime-t-il, s’attèlent à rationaliser l’utilisation du sang par la formation des prescripteurs, la mise en place d’échanges d’expériences et le suivi des activités de transfusion sanguine dans les établissements de soins de manière à la réserver strictement aux patients qui en ont besoin et le taux médian de don de sang est de 9,8 dons pour 1000 habitants loin au-dessus des 3,9 dons pour 100 des pays de la même catégorie. Cependant, dit-il, beaucoup de choses restent à faire.
Le Bénin doit aussi mettre en place un système d’assurance de qualité efficace et une législation nécessaire pour garantir la mise à disposition rapide d’approvisionnements suffisants en sang et en produits sanguins sécurisés pour tous les patients ayant besoin d’une transfusion.